Alors, Sol...

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Alors, Sol, il faut en venir aux sources du langage, donner acte à la force primitive des mots, laisser agir leur sens au niveau physique, organique, en sentir l’étrange pouvoir de fascination. « Impression » : « action d'un corps sur un autre ». Quel corps sur quel autre corps ? Le corps de cette Etrangère sur le mien qui réclame son dû car tout corps exige son correspondant, son alter ego par lequel il se révèle et trouve les harmoniques qui l’amènent à son être. Car tout corps est redevable d’une altérité. Notre corps surgit d’un autre corps, cette fontaine de jouvence maternelle que toujours nous cherchons comme la justification du nôtre, son histoire primitive tout comme son histoire future.

   Nous ne sommes qu’un point dans la lignée des corps, pareils à ce coquelicot noyé dans la foule de ses congénères. Le coquelicot n’existe et ne prend sens que par sa contiguïté avec ses semblables. Corps à corps de la chose avec l’autre chose qui lui est miroir, parole, fable annonciatrice d’un destin. Aucun corps n’est plus recevable qu’un autre. Le monde est corporel, infiniment corporel. Cascade de relations ustensilaires : la branche appelle le tronc qui appelle le derme du bois, qui appelle la racine, qui appelle l’étrange mangrove des rhizomes se diffusant dans l’immense caverne des réalités terrestres, telluriques, dans le fourmillement de la glaise, l’éparpillement du peuple de l’humus.

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