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Faisant un tour chez moi, le diable me propose
une partie de carte. En y pensant, j’accepte.
Que pourrais-je bien perdre ? Un ami ? Un amant ?
– mon âme, entends-je au fond ; mon récit le dément.
Notre partie commence – une simple bataille –
Quand nous posons chacun le meilleur coup qui vaille :
Lui le valet de pique, et moi, l’as de carreau.
Ravi, je lui soustrais mon butin en héros.
« Tu m’as eu, dit le Diable ; examinons la suite :
vois si je perds encor. » Ses paroles m’irritent
Tant et si bien que je le laisse faire un peu.
Nos cartes sont posées ; mais déçu par le jeu,
je lui dis, ayant vu son roi face à ma dame :
« L’ami, jouons encore, et reste...
Dieu m’en damne ! »
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