Passion comdamnée

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Bleu contre bleu. Ces couleurs s'étaient déjà rencontrées auparavant, lors de repas, de rencontres banales, sans jamais provoquer d'effets incontournables. Mais ce jour-ci, ce fut différent, face à face en terrasse, entourés de ma famille, nous nous sommes regardés, quelques secondes. Le souffle coupé par ce regard intense, c'est à cet instant présent que j'ai compris qu'il me voulait.

Brun contre blonde. Une envie interdite, à laquelle je dois résister. Comme un besoin vital de boire son poison. La différence d'âge, son amitié avec mes parents, mon couple, sa fille, sa vie, la mienne, rien ne nous rapproche et tout devrait nous séparer. Et pourtant je rêve de ses baisers, de ses touchers, caresses, de ses doigts, lèvres, sur mon corps. Je rêve de ses bras, de sa force, son courage ; mais, par dessus tout, de ce regard sur moi, en moi, encore. Je revis ce moment puissant, son envie remarquable par tous, sa soif de moi.

Grand contre petite. Ma tête posée contre son torse, enlacés, vivant l'instant. J'imagine plus qu'une histoire d'un soir, une vie parallèle, peut-être un autre chapitre de ma vie. Souhaite-t-il plus qu'un acte sexuel, une délivrance d'un soir ? Souhaite-t-il parler, discuter, me connaitre ou simplement son pénis dans mon vagin ? Je suis prête à lui donner, tout, tout ce qu'il souhaite. Mon esprit est embué, empoisonné de visions malsaines, emprisonné par son charisme. Ma raison se révulse, refuse ses pensées, vomit tous ces sentiments défendus.

J'attends ses appels, un message, un geste. J'attends d'avoir l'occasion de le rejeter, de lui expliquer mon désir mais surtout l'impossibilité de passer à l'acte. Je suis effrayée de ne pouvoir lutter, de feindre, de tromper.

Bleu en bleu, je vois encore son regard transpercer le mien. Je sens sa main contre mon bras. J'imagine sa bouche dans mon cou. Je fantasme mes mains dans ses cheveux et mes jambes autour de son torse. Ma troisième bière m'emmène dans un autre monde, il est proche, trop proche, pas assez, je ne sais pas. Je sens son odeur, ses doigts frôlant ma machoire, sa respiration sur mon visage. Une autre gorgée, la télé trop forte et je reviens à la surface, je suis malade. Mon corps rejoint ma raison dans sa rebellion et expulse toutes illusions et intensions.

Gris contre bleu, mon couple. Ma réalité, ma vérité depuis si longtemps. Je suffoque et m'auto-juge. Je ne mange plus, dors mal. Punie d'avoir fantasmée, d'avoir voulue, souhaitée ; punie du non-acte, mais de cette volonté. Punie de cette nouvelle passion née, un mélange entre bleu, brun et grand.

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