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INTRIGUE
Après quelques minutes d'attente, dans une antichambre où l'on vous sert quelques boissons rafraîchissantes, tandis que votre (probable) compagnon canin est allé batifoler avec les chiens de garde des soldats, le portier annonce : « Le roi Agamemnon appelle Elbrelax » (Ouf ! Pour une fois, on n'a pas écorché votre nom). Vous voici trois dans la pièce royale : Agamemnon, vous-même, et un homme que vous ne connaissez pas, mais aux vêtements bardés de décorations :
-Présent, votre majesté, vous vouliez me voir, c'est sans doute pour me confier une mission.
-Tout à fait, Elbrelax. Tolkien, exposez un peu la situation à notre héros. Tolkien prend la parole :
-Les elfes ont pris le pouvoir au royaume de Narnia. Ils sont commandés par un elfe redoutable, Akoryce. Ce monarque sanguinaire a tué l'ancien couple royal et pris en otage la princesse Sorila et son époux, le duc de Lewis, ainsi que leur premier enfant, Hippolyte. Toutes les démarches diplomatiques, notamment par pigeon voyageur, pour négocier leur libération ont échoué.
-Mais, votre majesté, demandez-vous au roi en interrompant Tolkien, l'ancien couple royal étant décédé, Sorila et le duc de Lewis sont nécessairement reine et roi de Narnia, non ?
-Vous appelez ça être reine et roi, croupir dans je ne sais quelle prison ? demande Agamemnon.
-Ah d'accord, je vois, sire.
-Je continue à vous exposer la situation, Elbrelax, poursuit Tolkien. Akoryce n'a qu'une idée en tête : Exterminer tous les humains de Narnia, puis par la suite, l'on s'en doute, du royaume de Mycènes et alentour. Les chevaliers survivants de Narnia, heureusement encore assez nombreux, tout en soutenant une rude bataille contre les elfes, font appel à notre roi Agamemnon ici présent pour vaincre ce tyran et ses sbires, et bien sûr pour libérer Sorila, le duc de Lewis et leur petit enfant, Hippolyte. Aux dernières nouvelles, voici le parchemin qu'ils lui ont envoyé. Ils promettent la libération de ces trois personnes contre dix lingots de platine, soit, si vous préférez, l'équivalent de dix mille guinées. Mais, comme ils l'avaient déjà promise contre une forte somme d'argent, et même d'or, ils ne tiendront jamais leur promesse. Les rançons précédentes ont été versées par des aventuriers qui croupissent, probablement maltraités, dans leurs prisons, à moins qu'ils n'aient été assassinés par quelque elfe de Narnia. Contre mille pièces d'or, voici le dernier parchemin, écrit par Sorila (je reconnais son écriture), et bien sûr surveillé par leurs elfes-geôliers. Il y a peut-être un sens caché, mais ni notre roi Agamemnon, ni ses conseillers, ni moi-même ne le saisissent. J'ajoute que les elfes à la solde d'Akoryce ont un mot de passe entre eux, et qu'à la demande de leur tyran, ce mot de passe est un objet, que ces elfes transportent en permanence avec eux, pour se faire reconnaître comme étant aux ordres d'Akoryce. Ce monarque lui-même, complètement paranoïaque, fait parfois changer ce mot de passe : la première fois, c'était « espadon », nous l'avons appris quand notre émissaire nous a fait connaître, par pigeon voyageur, qu'il était surpris que tous ces elfes soient systématiquement armés d'espadons, avant que notre agent fût fait prisonnier lui-même ; la deuxième fois, c'était « guinée », maintenant le mot de passe est sans doute dans le message suivant :
(Tolkien vous montre un parchemin :)



Voyez ce nourrisson, bébé déjà doté
Il veut voir ses parents, eux aussi ont traité
Mot de passe inconnu, sous-entendu, cité
Il vous faut naviguer, presque jusqu'aux comtés
Je ne peux tutoyer, donc je vous dis : « Partez ! »
Fantôme ou paladin, quand vous verrai-je hanter ?
Elbrelax, votre nom, ou alors, c'est raté ?


-Mais, ça parle de traité ! Remarquez-vous. Que peut-on signer comme traité, à part un traité de paix, ou encore un traité commercial ? Et puis, comment voulez-vous qu'un petit bébé se préoccupe d'être doté ? Il ne songe pas à se marier ! Comment voulez-vous naviguer jusqu'aux comtés ? Nous sommes précisément dans un comté, celui d'Homère ! Enfin, quand on est prisonnier, on n'appelle pas un fantôme à son secours ! Il y a plein de choses qui m'échappent dans ce poème !
-Justement, Elbrelax, si, comme je le pense, vous avez la bonté et l'héroïsme d'aller à Narnia délivrer Sorila, le duc de Lewis et Hippolyte, il vous faudra probablement faire un détour par l'oracle de Delphes, lequel vous donnera, sinon la solution, du moins un indice pour résoudre cette énigme.
Si vous êtes déjà allé au royaume de Narnia, ce qui est tout à fait possible, dans la première partie de cette aventure, rendez-vous au paragraphe 186.
-Mais, votre majesté, je ne peux tout de même pas débarquer à Narnia, pour dire à tous les elfes qui y pullulent : « Je viens pour tuer cette vermine d'Akoryce, et pour délivrer ceux qu'il détient en otage ! » Objectez-vous.
-C'est pour ça qu'il vous faut une couverture. Tolkien, veuillez montrer à notre héros le parchemin que vous avez écrit à son intention.
Tolkien vous montre un parchemin écrit dans un langage d'une magie de clerc, langage qui vous paraît familier. Circonspect, vous appliquez votre compétence de clerc chevronné, pour détecter un éventuel traquenard contre vous. Mais vous n'en détectez aucun, le sortilège qu'il contient, encore qu'inconnu pour vous, ne recèle aucun maléfice. Mais, comme deux précautions valent mieux qu'une, vous demandez à Tolkien :
-Pourquoi ne le lisez-vous pas vous-même, ce sortilège ?
-Voyons, cher Elbrelax, vous réplique-t-il, il faut que ce sortilège s'applique à vous, pas à moi-même. Si j'étais un traître à la solde d'Akoryce, que ferais-je ici, prêt à nous faire voyager dans le passé ? Cessez donc d'être méfiant, je serai probablement votre seul allié (sauf peut-être avec votre chien-loup) dans ce dangereux voyage.
-Bon, je veux bien, dites-vous à moitié rassuré.
Rendez-vous au paragraphe 189.
-Pour conclure, vous annonce le roi, le vaisseau « Mille croisières » appareille demain, ou après-demain au plus tard, pour que la magie de voyage dans le temps fonctionne.
-Vous vous trompez, sire, le contredit Tolkien. Je peux fort bien faire retarder sa magie pour que notre héros prépare au mieux, et calmement, notre expédition. Nous pouvons partir dans trois ou quatre jours, voire une semaine ou deux, s'il le faut.
-Parfait, déclare Agamemnon. Vous-même, Elbrelax, acceptez-vous de venir à mon secours, ou plutôt au secours de ce royaume ami ?
-Bien sûr, votre majesté.
-Oh, je suis touché de votre spontanéité. Avez-vous besoin de quelque menue monnaie pour vous préparer à ce dangereux voyage ? 20, 30, 50 guinées ? (Il vous donne ce que vous demandez ; de zéro à 50 guinées). Puis il vous demande, avec beaucoup d'appréhension :
-Auriez-vous, par hasard, trouvé le sens caché du poème, puis par déduction, le mot de passe ? Si vous trouvez ce que recèle le message reçu par le roi, et donc le mot de passe, ou si, d'une part, vous n'en êtes pas à votre première tentative, et si, d'autre part, vous avez déjà voyagé à Delphes (pour cette aventure, qui a commencé au paragraphe 156), puis échoué (probablement mort au combat), prenez la première lettre du mot de passe, faites une petite conversion (A=1, B=2, C=3 etc.), faites de même pour la dernière lettre, multipliez entre eux les deux nombres correspondants, ajoutez 35 (trente-cinq) au nombre ainsi obtenu, et rendez-vous au paragraphe correspondant. Si ce paragraphe n'a pas de sens, revenez au présent paragraphe (le 195). Vous pouvez tenter toutes les hypothèses que vous voulez, si vous ne trouvez pas, l'oracle de Delphes vous donnera un indice. Si vous ne trouvez pas, rendez-vous directement au paragraphe 194.

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