Vous pénétrez dans une pièce de dimensions relativement modestes, éclairée par un beau soleil de la mi-journée, ayant pour ameublement une demi-douzaine de chaises, toutes repoussées contre les murs, et en son centre, une table rectangulaire. Blaise est parti chercher votre boisson, semble-t-il, à la cave. Puis le voici qui revient avec un plateau. De l'autre main, il pousse pour vous une chaise. Une fois assis, il vous dit : « Voyons, j'avais oublié les règles de la politesse la plus élémentaire. L'alcool vous est peut-être interdit par vos parents, votre médecin, ou bien c'est peut-être pour vous Carême, Ramadan, Kippour, que sais-je ? Aussi ai-je prévu pour vous du jus de fruit. » Le voici qu'il vous sert, avec la délicatesse la plus raffinée, boissons et biscuits. Gratuitement, bien sûr. Mais peut-être pour mieux vous appâter, sans doute !

-Merci pour votre accueil, Monsieur Pascal. Vous gagnez beaucoup d'argent, avec ces jeux que je vois là ? Les joueurs ne semblent pas venir chez vous en foule.

-Oh non, vous réplique-t-il, je gagne ma vie tout simplement comme maître d'école. Non pas faute du nombre de joueurs, mais parce que chacun des deux jeux (l'Oye tout comme la roulette-produit) comporte au moins un secret qui rapporte plus de ducats au joueur qu'à moi (ce qui ne se constate, je dirais, qu'au bout d'une centaine de mises). Chaque fin d'année, avant qu'il n'aille au collège de Lapar-lès-Montagne, j'explique avec quelques formules mathématiques les secrets des jeux au meilleur de mes élèves, pour développer à temps ses excellentes capacités.

La table comporte, magnifiquement sculptés dans son bois, deux tableaux à deux dimensions chacune : le premier, de 4 colonnes par 17 lignes, le deuxième tableau, de 18 colonnes par 4 lignes. Blaise Pascal vous propose deux jeux :

-le jeu de l'oye ?   Allez au paragraphe 136

-la roulette-produit ? Allez au paragraphe 138

Mais bien sûr, vous n'avez aucune obligation de jouer. Vous pouvez déclarer à tout moment, à Monsieur Pascal, que vous êtes entré par curiosité, que vous n'avez pas ou plus envie de jouer, le remercier pour son accueil, retourner au 134 ou encore à l'auberge au 93, et revenir ici tant que vous voudrez (tant que vous n'avez pas fait « sauter la banque »). Mais c'est seulement la première fois où vous entrez ici (pour cette tentative) que Blaise Pascal vous accueillera avec de bonnes choses à manger et à boire.