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Tout en dégustant un petit verre de vin blanc offert par la femme aubergiste, reconnaissante envers vous (une bagarre qui tourne mal aurait fichu un sérieux coup d'impopularité à l'auberge, et donc à son chiffre d'affaires), vous ne pouvez chasser le souvenir de l'heure qui vient de s'écouler. La réconciliation vous donne un indice : William et Robetto sont de très bons amis, qu'ils aient fait connaissance il y a seulement quelques années ou depuis l'enfance.
Ce n'est certainement pas leur première partie de cartes. Il n'y a pas plus de cartes biseautées que de beurre en motte, vous en avez la conviction. Alors... Leur dispute a forcément une autre cause...
-Pardon de vous déranger, les deux inséparables, dans votre partie de dominos, mais... L'un d'entre vous n'aurait-il pas rencontré un magicien, récemment ?
-Certes non, affirment-ils tous les deux.
-Ou un genre de lutin, de faune, de gnome, ou autre créature un peu bizarre ?
-Mais non, rien de tout ça... Ah si, avant-hier, un elfe.
-Vous a-t-il donné quelque chose ?
-Ah non, pas donné. Vendu...Cher même. 15 ducats par potion qui nous donnerait de la force au combat.
-Et vous l'avez achetée, cette potion soi-disant merveilleuse ?
-Ben oui. 15 ducats par potion. Une pour chacun de nous deux, 30 ducats... Encore fallait-il la boire devant lui. Mais les elfes sont réputés, à Narnia, pour leur gentillesse.
-Je pense sincèrement, sans avoir jamais rencontré d'elfes de ma vie, que c'est un elfe qui a mal tourné. Ne cherchez pas plus loin l'origine de votre querelle !
-Mais bien sûr, cher étranger. Comment vous remercier ?
-En me montrant votre joie à jouer aux dominos, comme des enfants. C'est ce que vous faites, précisément.
Plus que jamais fier de vous, vous retournez au paragraphe 93.
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