Ding, ding, ding…

Merci chers spectateurs, merci d’être venus si nombreux,

Sous la structure hétéroclite du dôme sacré du temps,

Lieu mythique du noble art, de pugilats haineux,

Pour une dernière bataille, vieille de plus de mille ans.

Ce soir mes amis, vous tremblerez face à l’incertitude,

Vous pleurerez vos âmes abandonnées à l’habitude,

De ne savoir choisir entre l’instant présent ou la perpétuité,

Condamnés à ne vivre dans l’avenir, que pour ces images du passé.

Alors, levez-vous, tapez des pieds, faites du bruit,

Acclamez nos deux championnes sur ce ring réunies,

Qui, dans un affrontement aux frontières du vertigineux,

Laisseront l’espace d’un temps vos espoirs délictueux,

Choisir entre la jouissance d’un moment et l’immensité.

Dans le coin droit, culotte blanche et gants rouges,

Invaincue, en autant de combat contre la mort,

Sa morsure, au venin attirant, ne dissout vos pores,

Laisse votre peau lisse et à jamais un corps qui bouge.

J’ai nomméééééé…

Éternité…

À ma gauche, culotte bleue et gants blancs,

Challenger, vainqueur de ses derniers matchs par KO,

Nullement rassasiée, elle se battra sans dire un mot,

Sûre de l’attirance de son moment unique, elle vous laisse sur le flanc.

Prenez garde, son bras se détend à la fulgurance d’une vipère

Encourageeeez… Éphémère…