Interrogatoire Rachelle Brison

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Le soleil du matin caressait doucement la petite ville, projetant une lueur dorée sur les rues endormies. Rachelle, les yeux pétillants d'innocence, jouait joyeusement dans la cour de sa maison. La journée s'annonçait normale, jusqu'à ce qu'une figure sombre se profile au bout de la rue. Elle fut attirée par une promesse d'aventure :Un chiot espiègle, à la fourrure douce et aux yeux brillants, émergea soudainement d'une ruelle adjacente. Rachelle s'approcha, son visage s'illuminant de fascination et d'excitation. L'adorable chiot semblait être le compagnon idéal pour une journée de jeux.

_ Viens ici, petit chiot, murmura-t-elle doucement, tendant la main avec une confiance enfantine.

À cet instant, dans l'ombre d'une porte voisine, Soren observait silencieusement. Ses yeux reflétaient une intention malveillante alors qu'il s'approchait furtivement, cachant sa présence. Son regard sinistre suivait chaque mouvement de Rachelle, captant sa vulnérabilité. Sans qu'elle ne s'en rende compte, le piège se refermait. Le chiot, manifestement dressé pour attirer l'attention des enfants, se roulait joyeusement sur le sol, invitant Rachelle à jouer. Sans se méfier, elle s'accroupit pour caresser la douce fourrure de l'animal, plongeant dans un moment de bonheur enfantin.


Salle d’interrogatoire – 2023

Elliot, suivi de Sami, pénétra dans la pièce. Lorsqu'un ou plusieurs membres de votre famille disparaissent, l'esprit ne peut s'empêcher d'explorer les recoins les plus sombres de l'imagination. Le cauchemar ultime pour tout parent : l'angoisse de ne pas savoir où se trouvent ses enfants. Chaque instant sans réponse équivaut à une éternité de doute et de peur. La disparition de ces êtres chers supprime un espoir incommensurable et anéantit d'innombrables possibilités. Ici, bien que les preuves soient, à première vue, circonstancielles et fragmentaires, leur juxtaposition crée un tableau clairement défini.

— Commencons. Rachelle Brison ?

Alors que le soleil du matin se levait, projetant une douce lueur dorée sur la ville, Hailey était sous le choc et incrédule. Elle était arrivée au travail, prête à commencer son service au célèbre restaurant Chez Fleurette. Une semaine s’était écoulée depuis la disparition de l’enfant, une tragédie déchirante qui avait saisi toute la communauté. Et, dans la ruelle faiblement éclairée derrière le restaurant, le corps sans vie de l’enfant, jeté comme un déchet sans valeur, gisait dans la benne à ordures. La vue était suffisante pour refroidir le sang de quiconque.

Un cri d'horreur déchira la tranquillité de l'air matinal alors que Hailey appela immédiatement la ligne d'urgence. Sa voix tremblante à peine cohérente, elle relaya l'horrible découverte à l'opérateur, implorant désespérément de l'aide. Le temps semblait s'arrêter alors qu'elle attendait l'arrivée des autorités, son esprit consumé par un tourbillon d'émotions.

À l'insu de Hailey, Soren observait de loin, caché dans l'ombre. Un sourire sinistre jouait sur ses lèvres, ses yeux brillaient d'un sentiment tordu de satisfaction. Son plan s'était parfaitement déroulé, et il se délectait de la peur qui engloutissait maintenant tous les êtres de Hailey. D'un regard furtif, il savait qu'il devait disparaître avant d'être pris, s'éloignant inaperçu dans les profondeurs de la ville.

— Le coup du chiot, ça fonctionne vraiment tu sais ? Elle était si mignonne cette gosse !

— Pourquoi avez-vous pris le marteau ?

— Parce que je ne voulais pas qu'elle raconte tout.

— Donc c’est à ce moment-là que vous avez décidé de la tuer ?

— Je n'avais pas le choix ; j'étais allé trop loin.

La petite Rachelle reposait sur un vieux matelas défraîchi, le tissu rêche griffant sa peau délicate à chaque mouvement. Ses poignets et chevilles étaient entravés par des cordes rugueuses, provoquant une douleur lancinante. La pièce, sombre et négligée, exhalait une odeur de moisissure, un parfum sinistre mêlé de saleté et d'abandon, créant une atmosphère cauchemardesque pour la jeune fille de 10 ans. Une unique fenêtre grillagée laissait pénétrer une lueur matinale timide, une lueur qui semblait bien éloignée de la douce chaleur réconfortante de sa propre chambre. Les murs délabrés de la pièce semblaient se refermer sur elle, les fissures et les graffitis semblant murmurer des secrets sombres, accentuant la terreur qui serrait son petit cœur. Le silence de la pièce fut rompu par des bruits provenant de l'extérieur, des pas sourds résonnant comme des coups de marteau et des voix étouffées portant un message inquiétant. Rachelle hoqueta :

Je veux ma maman. Je veux que papa me raconte une de ses blagues stupides...

Elle sanglotait lorsque la porte de la pièce s'ouvrit lentement, révélant un adolescent au visage apaisant, son sourire doux comme une lumière d'espoir. Rachelle, remplie d'espoir, lui offrit un sourire timide en retour. D’une voix douce et réconfortante, il lui expliqua :

Rachelle, ma chérie, tu n'as aucune raison d'avoir peur. Je ne te veux aucun mal.

Rachelle se sentit momentanément soulagée par les paroles du ravisseur, mais la peur resta nichée au plus profond d'elle. Elle lui demanda innocemment :

Je te reconnais ! Tu es l’ami d'Hailey ! Tu viens me sauver ? Où sont mes parents ?

L'homme s'approcha lentement et s'agenouilla près d'elle, réconfortant.

— Je suis effectivement un ami d'Hailey. Tes parents sont extrêmement inquiets pour toi, tu sais ? Mais avant, j'aimerais que tu me rendes un petit service, tu veux bien ?

Rachelle, toujours confuse mais confiante, hocha la tête.

— D'accord.

L'homme lui caressa la joue, puis, tout doucement, lui murmura à l'oreille d'un ton sinistre.

— Tu seras ma messagère, ma chère Rachelle. Pour que tout se termine bien, il faudra que tu... disparaisses.

— Disparaître ?

— Tu vas mourir quoi !

Les yeux de la petite Rachelle s'écarquillèrent d'effroi, submergée par l'horreur. Les larmes inondaient les joues de Rachelle, créant un réseau de chemins salés sur son visage d'enfant. Ses sanglots étaient devenus des cris de désespoir qui semblaient percer les murs délabrés de la pièce. Elle tenta vainement de s'agripper au maigre espoir qui lui restait, se blottissant contre le vieux matelas rêche qui, à ce stade, était devenu son seul réconfort physique. Les cordes rugueuses qui entravaient ses poignets et chevilles lui faisaient mal, mais cette douleur physique n'était rien comparée à l'agonie émotionnelle qui la torturait.

Non, non, je veux ma maman et mon papa !

Pendant ce temps, l'homme, impassible, s'éloigna lentement d'elle. Son visage arborait une froide indifférence, comme s'il était blasé face au chagrin de la petite fille. Les larmes et les cris de Rachelle semblaient glisser sur lui comme de l'eau sur une vitre, ne laissant aucune trace sur son âme tourmentée. Alors que la peur de Rachelle atteignait son paroxysme, l'innocence de l'enfance se brisait sous la cruauté du monde des adultes. Les mots sinistres qu'il avait prononcés résonnaient encore dans l'air. Cependant, pour l'homme, c'était simplement une autre journée de travail, une nouvelle tâche à accomplir.

Abandonnée dans cette pièce cauchemardesque, Rachelle se blottit encore plus fort contre le matelas, le désespoir la submergeant. La douleur dans ses poignets et chevilles s'intensifiait, tout comme le désir ardent de retrouver sa famille. Elle était piégée, mais son esprit continuait de chercher une échappatoire, explorant les recoins les plus sombres de son cauchemar à la recherche d'une lueur d'espoir.

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