Chapitre 2

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Alors que Thomas attendait devant le secrétariat, situé à l'accueil de l'établissement, afin d'être enregistré, une fille le bouscula si vivement qu'il en perdit l'équilibre. Sa tête frappa sa valise et il couina de douleur. Le jeune homme se releva difficilement mais la jeune femme était déjà partie. Quelle idiote ! L'année du brun allait commencer avec une bonne bosse au front. Génial, pensa-t-il. Il épousseta légèrement sa chemise bleu marine avant de relever rapidement la tête quand son nom fut annoncé par la secrétaire. Thomas la regarda rapidement, elle était assez jeune, environ trente ans peut-être, brune et portait un collier un peu trop voyant. On ne voyait que ça d'ailleurs.

Il s'avança quelque peu anxieux. On le fit entrer dans le bureau du doyen, le directeur de l'université.

Le bureau était lumineux, une couleur beige pâle couvrait les murs tandis que les meubles étaient tous en bois massif comme le sol qui était couvert d'un parquet de frêne. Lorsqu'il entendit un raclement de gorge, Thomas tourna la tête en direction du bruit. Ses yeux se posèrent sur un homme d'une soixantaine d'années. Son visage, qui commençait à être ridé, était illuminé par un grand sourire et des yeux verts perçants qui examinaient le nouvel arrivant. Soudain, une voix grave franchit les lèvres du directeur :

— Assieds-toi, je t'en prie.

Thomas s'avança, légèrement intimidé, et s'assit en silence. Le doyen se racla la gorge avant de dire :

— Je suis Alfred McKartney, le doyen de cette université. Généralement les étudiants m'appellent monsieur le doyen ou juste monsieur McKartney.

Thomas releva lentement la tête, l'ayant baissé sans s'en rendre compte, étonné par le ton amical de l'homme imposant installé juste en face de lui.

— Le dortoir de l'université est fermé de huit heures à seize heures ; la cafétéria, elle, est ouverte de six heures à vingt-deux heures et pour finir, la bibliothèque est ouverte de neuf heures à dix-neuf heures trente. Je tiens également à vous préciser quelques règles primordiales. Sachez qu'il vous est interdit d'amener des matières illicites dans les dortoirs, d'y faire des soirées privées et qu'il vous est prié d'éviter de faire trop de bruit. Concernant la vie étudiante, vous ne devez pas manquer plus de vingt-quatre heures de cours par mois, sauf dans des cas exceptionnels. Les devoirs doivent être rendus en temps et en heure au secrétariat. De plus, vous avez le droit d'adhérer à un ou plusieurs clubs ou associations. Il en existe une centaine dans cette université, je vous invite à aller sur le site dédié à Jack London pour vous renseigner sur chacune d'elle.

Il lui donna un fascicule avec les démarches à suivre pour créer son compte virtuel sur la page dont monsieur McKartney venait de parler. Puis, le doyen reprit la parole :

— La fin des inscriptions est le 3 octobre. Toute infraction à ces règles mènera à des sanctions pouvant aller jusqu'à l'exclusion.

Le jeune homme se leva et salua l'homme en face de lui avant de prendre la direction des chambres universitaires. Il entra dans la chambre n°7047, celle qui lui avait été attribuée. Thomas s'avança dans la pièce, s'attendant à voir un de ces geeks, casque sur les oreilles et borne wi-fi sur le torse, mais il laissa tomber son sac au sol en voyant la personne qui était allongée sur le lit du bas de la structure superposée. Une fille. La pire crainte de Thomas. Pourquoi était-elle là ?!

La jeune femme était blonde, portait un crop-top en dentelle blanche. Il ne pouvait pas voir la couleur de ses yeux, ceux-ci étant rivés sur l'écran du téléphone qu'elle tenait entre ses mains. Elle ne leva même pas la tête, ne l'ayant pas entendu entrer à cause des écouteurs.

Le garçon soupira avant de secouer la tête. Il se baissa afin de ramasser ses affaires et de les poser sur le bureau en chêne, sous l'unique fenêtre de la chambre. Il fit comme si la jeune femme n'était pas là et prit les draps que son père lui avait donnés avant de se diriger vers le matelas supérieur qu'il allait, sans doute, occuper ces trois prochaines années. Fatigué, il commença à faire son lit pour pouvoir se coucher rapidement.

Alors que Thomas finissait de border sa couette, il reçu soudainement un coup brutal dans les bijoux de famille. Il hurla de douleur.

— Putain ! Mais t'es qui, le mioche ?! Qu'est-ce que tu fous dans ma chambre ?!

Thomas grogna dangereusement face au ton employé par l'inconnue qu'il regardait en fulminant, sa fureur difficilement contenue. Il y avait un brasier dans son regard qui n'avait pas l'air de vouloir s'éteindre.

Toujours plié en deux, il rétorqua d'une voix sifflante :

— Je sais pas, et toi qu'est-ce que tu fous dans ma chambre ?!

Les yeux de la blonde s'écarquillèrent alors que la surprise se peignait sur son visage. Elle balança la tête en arrière tout en éclatant d'un rire euphorique. D'abord surpris, Thomas fini par prendre peur face à cette démonstration de folie qui lui donna d'horribles sueurs froides. Pourquoi rit-elle ?! pensa-t-il alors. Incrédule, il secoua la tête et décida de laisser sa colocataire se calmer toute seule ; la fureur qui était née en lui un peu plus tôt s'était apaisée.

Il prit la direction de la salle de bain afin de s'y changer. Il en profita pour se glisser sous la douche. Durant ce court instant, il fit le point sur la journée qui venait de passer.

Son père l'avait conduit à l'université et lui avait avoué sa fierté ; le doyen ressemblait à un grand père gâtant ses petits-enfants et sa colocataire était une hystérique. Ah, et il se devait aussi de préciser que l'université Jack London favorisait les ébats sexuels et la procréation puisque cela ne semblait pas les déranger de mettre un homme et une femme dans la même chambre ! Seulement, Thomas n'oubliait pas que c'était lui qui avait choisi cette université, pour son prestige et ses excellents professeurs.

Eh bien, se dit alors le jeune homme, cela aurait pu être pire, j'aurais pu me retrouver dans un repère de gang...

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