Alcool (première partie)

de Image de profil de Nicolas HaarmanNicolas Haarman

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"Je ne sais plus quand cela a commencé à devenir ingérable. Je me souviens surtout qu’au début c’était pas par goût de la chose.
Plutôt dans un esprit de suiveur.
Dans un bon vieil esprit stupide de vouloir prouver à d’autres que j’étais capable de faire partie de la meute.
Car quand on a 14 ans dans les années 90 on a besoin d’une meute.
Un groupe, des gens à qui se rattacher en dehors de la sphère familiale.
C’est vital dans ces années où l’ennui primait sur toute chose quand on était jeune.
Pas d’internet les minos, pas d’exutoire pour passer le temps.
Et peut-être était-ce tant mieux.
Enfin, nous avions tout de même la lecture, les rumeurs, les films VHS, les clips sur MTV, et l'envie de faire beaucoup de conneries.
Les premiers émois sexuels via canal+ chaque premier samedi du mois ou M6 en fin de soirée.
En groupe car forcément un seul des potes avait l’abonnement.
Je vous dis pas la gêne et le côté glauque de ces réunions. Mais sûrement le savez-vous. Sûrement ceux et celles de ma génération ont communié via ces mêmes canaux.
Cependant il y avait aussi une certaine innocence qui à mon sens s’est évaporée de nos jours.
Bref, je m’égare.
Je me rappelle ma première cuite. 14 ans chez un certain Samuel en Tunisie.
J’étais très mal entouré. Ces idiots m’avaient préparé un « cercueil ». En gros ils ont pris chaque bouteille du Bar et m’en ont versé un peu de chaque dans un verre; et « cul-sec! » on m’a dit.
Et forcément à 14 ans on roule des épaules, on veut faire le fier. Alors "bottoms up" donc.
Mon estomac a très peu apprécié. Le tapis du salon encore moins.
Je me remémore encore penser pendant que mon monde tournait tel des derviches sous Ecstasy, vais-je survivre? Cela va-t-il finir? Plus jamais ça.
Et en effet je suis depuis allergique à tout spiritueux. Donc un mal pour un bien quelque part.
Mais quand j’y repense, mon premier contact avec LA substance, j’avais 10 ans, et cela venait de ma famille: « vas-y goûte le vin tu vas voir », « essaie la bière », avec comme mantra et motif éducationnel de signifier que:
« il faut lui faire goûter tôt comme cela il sera dégoûté ». Venait la cigarette ensuite: « Si, si fais-le fumer, essaie petit tu verras comme c’est ignoble ».
Et pendant ce temps, ça se marrait, ça se tapait sur les cuisses pendant que tu passais du rose au jaune puis au bleu en crachant tes poumons.
Et puis on me dit, c’était un autre contexte, c’était pas le même monde, blablabla.
En attendant cela ne m’a pas empêché de retomber dedans plus tard.
Mais un nota bene important: j’ai choisi toutes mes actions. Même si j’ai été influencé.
Mais ces même personnes qui prônaient cette éducation, étaient celles qui donnaient le pire exemple.
Je m’égare, je m’égare.
Il est difficile de comprendre d’où viens une maladie. Il faut remonter le temps et tenter de comprendre à partir de quel moment c’est devenu un problème.
A partir de quel moment on a fait un choix de continuer dans cette voie et pas une autre.
Car il est trop facile de se poser en victime. Comme disait mon frère: à partir du moment ou tu te poses en victime, tu as déjà perdu . Meilleur conseil jamais reçu."

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