Prologue

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— Est-ce vrai ? demandait la femme en écartant un rideau de perle.

La pièce était petite mais très coloré. De la fumé stagnait près du plafond en volutes tourbillonnant. Ses pas ne faisant aucun bruits sur la moquette moelleuse, elle s’affala dans un des poufs vert pomme, attendant la réponse de son aîné.

— Quoi donc ?

— Feitan.

La vieille dame s'asseya difficilement sur le fauteuil en face d’elle. Elle alluma sa pipe, tira dessus de nombreuses fois en silence. La femme la regardait faire, elle était agitée. Si les rumeurs étaient vraies…

— Oui. Aucuns signes.

— Il ne reviendra donc pas…

Elle ne savait pas comment réagir. L’homme allait lui manquer, ils avaient vécu plusieurs vies ensemble. Pourtant, il avait tellement changé ses derniers temps.

— Je crains que non. Et ce n’est pas bon signe.

— Les créatures sont de plus en plus agitées. Ça non plus ce n’est pas bon signe, ajouta la femme en attrapant la pipe que lui tendait la doyenne.

Aspirant quelques bouffés, elle réfléchit. Et si c’était sa dernière vie à elle aussi ? Avait-elle vécu tout ce qu’elle voulait ? Son rôle de gardienne lui prenait tout son temps.

— Tu devrais prendre des vacances, disait la vieille comme si elle avait lu dans ses pensés.

— Je ne peux pas, les créatures…

— Il y a d’autres gardiens.

— Ils sont tous si jeunes.

— Tu n’es pas si vieille que ça.

Les gardiens ne vivaient jamais longtemps, les créatures étaient fortes, de plus en plus fortes. Certes, ils avaient la capacité de se réincarner mais ils devaient vivre toute leur enfance avant de pouvoir s’entraîner pour reprendre leur place de gardien.

La vieille dame assise devant elle n’était pas morte depuis presque quatre-vingt ans. C’était exceptionnel pour une gardienne.

Feitan en était un aussi, pourtant, il n’allait pas revenir. Les signes annonciateurs de la renaissance d’un des leurs n’étaient pas apparus. Son corps avait presque trente ans, comme elle.

Son cœur se serra, elle n’allait sûrement pas tarder à mourir elle aussi. Elle se demandait quelle genre de créatures aurait raison d’elle.

— Tu devrais y aller, maintenant, dit à un moment son aîné, la ramenant à la réalité.

— Tu as raison. Les jeunes doivent déjà m’attendre. La chasse reprend ce soir.

— Ne pense pas trop à Feitan, cela ne servirait qu’à te tuer.

La femme acquiesça en se levant. Elle salua la dame et, comme une cascade multicolore, les perles se refermèrent derrière elle.

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