CHAPITRE 4

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Gurvan suivit les indications du Hêtre de Ponthus. Il passa à côté de la roche brisée, semblable à un coeur fendu en deux. L’espace d’un bref instant, il s’étonna que la pierre ne lui chuchote pas quelques mots : il avait déjà discuté avec un arbre, à partir de là, il s’attendait à tout.

Il marcha encore quelques pas et sortit du bois pour arriver sur un promontoire rocailleux qui embrassait une immense vallée.

Quelques rares conifères en contrebas apportaient une touche de couleur au paysage recouvert d’arbres nus et grisâtres. Une nappe de brume, trouée ça et là, recouvrait la vallée de son manteau usé, éclairée par les rayons du pâle soleil d’hiver.

“Le Val Sans Retour, sans doute”, pensa-t-il. Un frisson lui parcourut l’échine à l’évocation de ce nom chargé de mystère. Selon la légende, des centaines de chevaliers demeuraient ici, prisonniers de Morgane, incapables de retourner chez eux, errant sans but au sein du château de la sorcière. Damnés. Pour l’éternité.

Allait-il finir comme eux, le regard éteint, maudit à jamais ?

Ses parents lui avaient toujours interdit de s’approcher du Val sans Retour, et voilà qu’il devait le traverser pour rentrer à la maison.

Fallait-il rebrousser chemin ou accorder sa confiance à l’arbre ? Fallait-il fuir, ou affronter ses peurs ?

Dans les deux cas, il se dirigeait vers l’inconnu.

“Alors, autant faire confiance à l’arbre et affronter mes peurs”, se dit-il.

Gurvan respira l’air frais à pleins poumons et sentit la peur se dissiper peu à peu. La vallée lui parut moins effrayante. Il contempla la lourde épée au bout de son bras et lui sembla qu’avec cette arme, rien ne pourrait lui résister.

Soudain, un rayon de lumière se réfléchit contre la lame et éclaira le bord du promontoire. Gurvan, intrigué, s’approcha et découvrit à ses pieds un sentier abrupt à la trajectoire hasardeuse, qui descendait vers le fond de la vallée. “C’est un signe. L’épée m’indique le chemin à prendre. L’arbre m’a parlé d’un pont à traverser. Qui dit pont, dit rivière, le pont l’enjambe certainement. Il faut que je descende. ” décida le jeune garçon.

Gurvan descendit le chemin prudemment, en s’aidant de son épée pour garder l’équilibre. Sous ses pieds, des petits cailloux traîtres menaçaient de le faire tomber à chaque pas, mais il parvint en bas sans une égratignure.

Devant lui, un petit pont de bois enjambait un ruisseau.

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