Chapitre 1

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Il était une fois un jeune garçon qui se prénommait Gurvan. Il vivait à Trec'Horanteg, un village d’une cinquantaine d’âmes niché au creux de la légendaire forêt de Brocéliande.

Un jour où il gelait à menhir fendre, son père malade lui demanda d’aller chercher quelques fagots de bois pour nourrir la cheminée, si gourmande à cette époque de l’année.

En fils obéissant, il enfila son manteau de laine troué et s’engouffra dans l’air piquant. La tête rentrée dans le cou pour éviter les morsures du froid, les dents serrées, il prit le chemin de terre qui menait à la forêt. Son estomac, déja noué par la faim, se contracta de peur : non loin se trouvait le Val Sans Retour.

Le Val Sans Retour et ses effrayantes légendes.

Ici, l’ombre de la sorcière Morgane planait... Quand ce n'était pas celle du Malin en personne !

Ici, été comme hiver, chaque arbre, chaque ruisseau, chaque bruissement, chaque feuille, chaque brindille évoquait la présence de sortilèges.

Ici s’arrêtait le territoire des hommes et commençait celui des korrigans et autres créatures de l’autre monde.

Pourtant, Gurvan n’avait pas le choix, il devait se rendre dans cette forêt pour y récupérer un peu de bois. Comme disaient les anciens : il est préférable de mourir de peur que de froid.

Le jeune garçon marchait d’un pas rapide entre les arbres nus, ses pas résonnaient sur le sol gelé. De temps à autre, il s’arrêtait brusquement, tendait l’oreille, observait autour de lui pour s’assurer qu’il n’était pas suivi. Alors, rasséréné par le silence de l’hiver et la solitude des arbres, il reprenait sa route, non sans lancer des regards inquiets en direction des chênes endormis.

Lorsqu’il arriva enfin à la parcelle de terrain que possédaient ses parents, il se baissa pour ramasser les branchages qui jonchaient le sol. D'un geste précis, il les lia avec de la corde de chanvre et fixa la récolte sur son dos.

Au moment de rentrer à la maison, ses yeux furent attirés par une étrange lueur dans le lointain, derrière les frondaisons des conifères encore verts.

« N’y va pas », lui commanda sa raison. « Rentre vite avant que la nuit tombe, tes parents t’attendent avec un bon bol de soupe chaude, il ne faut pas traîner dans ces lieux hantés ». Son cœur lui souffla exactement le contraire : « Va voir d’où provient cette lumière ! N’aie pas peur ! Une simple lumière n’a jamais fait de mal à personne. Tu auras le temps de fuir si tu sens un quelconque danger ».

Le cœur avait eu le dernier mot, ses arguments avaient fait mouche dans l’esprit du jeune et fougueux garçon : Gurvan devait éclaircir ce mystère coûte que coûte.

Il inspira un grand coup et progressa rapidement en direction de la fascinante clarté, partagé entre l’excitation et la peur. Lorsqu’il fut suffisamment près, il put distinguer l’origine de la lueur : une maison de bois aux fenêtres éclairées, blottie au creux d’une petite clairière gazonnée et fleurie de bruyères. Un mince filet de fumée s’élevait de la cheminée pour se dissoudre dans le ciel gris.

« Voilà, tu sais maintenant, la lumière provient d’une maison, tu peux rentrer chez toi, bien au chaud », lui chuchota sa raison tandis que sa curiosité l’implorait de s’approcher.

Une fois de plus, il céda et courut se poster à la fenêtre pour observer discrètement.

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