- Merde ! s'exclama  le vieil homme.

- Papy il a dit un gros mot, nous aussi on peut dire merde, alors ?

- Non, vous ne pouvez pas le dire.

- Alors pourquoi papy il le dit ?

- Parce que papy…, c'est papy.

- Bon, alors elle est où la glacière ?

- J'ai dû la laisser sur la route quand j'ai changé la roue tout à l'heure.

- Bon ok, il ne me reste plus qu'à trouver un supermarché pour aller faire les courses. Les enfants, surveillez bien papy et Francis, qu'ils ne fassent pas de bêtise.

Raymonde démarra en trombe dans la vieille Renault 5, laissant les deux hommes sous la surveillance des enfants.

Jean-Marie prépara le matériel et installa les hameçons pendant que Maxime serrait sa ceinture de flotteurs autours de la taille.

- Qu'est-ce que tu fais avec ça ? demanda Francis au jeune garçon.

- C'est mamie qui a insisté pour que je la mette.

- Elle a toujours des idées bizarres ta grand-mère ! Allez, viens, tu vas t'installer ici, Élodie, tu iras sous cet arbre et avec Francis nous irons de l’autre côté.

Une fois débarrassés des enfants, les deux amis s'installèrent confortablement sous le vieux chêne et commencèrent à pêcher. Jean-Marie sortit de son sac un énorme bocal d'olives.

- Tu veux prendre l'apéro ? On n'attend pas Raymonde.

- Mais que tu es couillon mon pauvre Francis, les olives c'est pour appâter les poissons.

- Ah bon ! Je ne savais pas que les poissons mangeaient des olives.

- Ils ne les mangent pas, c'est une astuce de Jean-Paul pour les attraper. Quand je lui ai dit que nous allions à la pêche, il m'a conseillé d'essayer l'olive. Alors j'ai acheté le plus gros bocal du magasin. Tu verras, on va faire un malheur avec ça.

Mais Francis semblait septique devant cette technique de pêche plutôt originale et inhabituelle. Mais bon, Jean-Paul était un spécialiste et il lui faisait entièrement confiance.

Jean-Marie chaussa ses lunettes et commença à fixer une olive sur l'hameçon quand Élodie les rejoignit en criant.

- Papy, papy !

- Quoi encore ?

- C'est Maxime.

- Bon, qu'est-ce qu'il a encore fait celui-là ?

- Il est tombé à l'eau.

- Hein ! s'exclamèrent les deux hommes en cœur.

Leur regard se porta sur la rivière sur laquelle ils aperçurent le jeune garçon, filant à la vitesse du courant, flottant avec sa ceinture qui lui servait de bouée.

Jean-Marie se déshabilla puis se jeta à l'eau, aussitôt rejoint  par Francis. En réalité la rivière n’était pas aussi profonde qu'ils l'avaient imaginée et ils se retrouvèrent à patauger dans la boue.

Maxime avait disparu, englouti par le courant.

À suivre : Élodie a disparue.