Brûlante perfection.

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On pourrait l'appeler Lucifer.


Finement musclé. Pâle. Les yeux presque blanc. Les cheveux joliment bouclés, d'un blond presque orange, voir rouge au racine. Il n'est pas si grand, mais il en impose. Son visage géométrique, si dur, si bien dessiné, semble ne posséder aucuns défauts. Ses longs sourcils mal coiffés, ses cils qui n'en finissent pas, ses pommettes hautes, ce soupçon de bleu dans son regard droit,... Il semble si froid. Inflexible. Sûr de lui.

Il sait qu'il est beau. Il sait qu'il peut contrôler n'importe qui d'une simple parole, d'un simple geste. Il sait qu'il est intelligent, calculateur, éclairé, fourbe, adorable, chiant au possible mais que ça ne nous empêche pas d'être irrémédiablement attiré par tout son être.

Sa lèvre inférieur semble être une bulle transparente de la meilleure liqueur de cerise du monde. On en mangerait...

Et voilà qu'elles s'étirent. Elles montent doucement et ses joues, soudainement rose, se creusent en une unique fossette. Ses yeux s'attendrissent et s'adoucissent. Et enfin ses petites canines banches se découvrent.

Il a sourit le démon.

Et je ne peux arracher mon regard de son visage. Mes pupilles dilatés sont ancrées, immobiles, figées. Sa beauté m'a comme explosée au visage.

Pour mon plus grand malheur à vraie dire.

Il bouge, ça y est. Il s'est levé. Il a laissé ses amis, qui devaient pourtant lui parler, pour venir vers...moi. D'un geste gracieux il pousse sa chaise gênante et marche dans ma direction. Au loin, je vois ses amis le regarder d'un air presque triste. Et une fois leurs yeux sur moi, je lis de la colère.

Mais je les oublie. Il se passe une chose étrange. Un lent et large mouvement s'opère dans mon champs de vision : la foule s'écarte. Comme une seule personne, les gens se poussent et laisse passer le beau Lucifer.

Mon cœur s'est emballé depuis longtemps. Mais j'ose encore glisser mon regard sur son corps en mouvement. Toute sa silhouette semble danser doucement avec la légère brise d'été. Sa poitrine à peine visible dans l'entrebaillement de sa chemise blanche, semble...délicieuse. Le soleil vient parsemer ses cheveux d'or et de feu, alors que ses yeux contrastent et ressortent plus bleu que ce maudit ciel. Ses mains fines et graciles se balancent autour de ses longues jambes couvertes d'un jean clair très moulant. Et soudain je désir être à la place des gens si chanceux qui peuvent se tourner sur son passage... Moi aussi je souhaite voir ses courbes d'un autre angle.

Mais mon envie obscène disparaît bien vite : l'ange déchut a finit son défilé. Mais le monde n'a pas bougé pour autant. La foule de simples mortels continuent de garder en place cette haie d'honneur en le regardant goulûment. Ils semblent attendre qu'il décide de retourner s'asseoir. Mais surtout, ils semblent près à attendre l'éternité si il le fallait...

« Qui es-tu ? »

le temps s'arrête. Le vent et la mer se taisent. Le soleil perce même un instant les nuages pour éclairer cet être qui se, et que nous avons finis par définir comme parfait.

Sa voix avait été hautaine, fragile et profonde à la fois. Très profonde à vrai dire. Comme si, malgré la distance, il avait réussi à chuchoter à mon oreille. Un frisson parcours ma nuque et descend jusqu'en bas de mon dos. Le même que ressentirai une proie sentant un prédateur beaucoup trop proche. Mais mes yeux sont fixés dans les siens. Comme je ne dis rien, il s'approche encore et demande en posant sa main sur le muret où je suis appuyé :

« Pourquoi me regardes-tu ainsi ? »

Son visage me semble brusquement trop prêt. Je m'empourpre mais ne bronche pas. Il semble aimer ça. Le démon sourit de plus belle en se redressant. Il colle vivement son corps au mien et passe une main dans mes cheveux, ce qui me fait lâche un léger hoquet. Et d'un coup, je ne contrôle plus rien. J'attrape la taille du bel inconnu et l'oblige à encore s'approcher.

Mais des mots s'élèvent chez les personnes qui nous regardent. Elles semblent paniqués, mais n'osent bouger. C'est étrange. J’ai l'impression d'avoir attraper un brasier ardant à pleine main alors qu'une foule en délire me hurle de le lâcher...

Mais c'est trop tard. Lucifer se plaît dans mes bras.

Il passent ses doigts fins entre mes mèches noirs et caresse doucement mon cuir chevelu. Son sourire semble ne pas vouloir réduire. Il lâche même une sorte de gloussement alors que son intimité se frotte à la mienne. Je tente de ne rien laisser paraître mais je sens ses mains tomber dans ma nuque. Elles passent le col de ma chemise. Il veut m'ôter mes vêtements je crois...

Et...

Je...

...je crois que je vais le laisser faire.

Mais là tout bascule et la peau si agréable de mon vis à vis semble prendre feu !

Je gémis en tentant de l'éloigner, mais il me tient fermement contre son torse brûlant ! Je lui cri de s'écarter, et à la foule d'intervenir, mais rien n'y fait ! Terrifié par leur silence et le bruit de mes propres hurlements, je regarde de nouveau le jeune homme pour voir si je ne suis pas entrain d’halluciner. Mais la peau porcelaine de la magnifique créature est soudain envahit par des griffures vives. Des dessins étranges percent son épiderme et des courbes rouges sang couvrent maintenant son corps de rêve. Ses dents et sa mâchoires s'allongent. Ses yeux se révulsent et il pousse un cri déchirant. Le son semble me percer les tympans : comme si le monde entier s'était mis à hurler à l'unissons !

Mais je me réveille en nage.

Il fait presque noir et je suis nu dans un lit. Il y a des tas de coussins éparpillés autour et sous moi. Des gros, des petits, des minces, des longs. Mais le matelas est étrange. Il est gigantesque. A vraie dire...je n'en voit pas le bout.

Et ces oreillers...je ne suis pas sûr que c'en soit en fait...

Mais du coup...tout ça, c'était un rêve ?

« Non... »

L'extraordinaire créature apparaît sous les draps du lit infini. Ses courbes laissent lentement tomber le tissus rouges autour d'elles et donnent libre court à mon imagination. Mes yeux courent sur sa peau nu. Je divague. Je veux le presser contre mon corps. Je veux le prendre. Maintenant.

Sa voix suave murmure alors qu'il pose ses lèvres écarlate sur les miennes :

« M'offres tu ton corps...et tout le reste... ? »

A son contact, tous mes muscles se détendent. Je suis prêt à tout pour goûter au sien.

Je...je pourrais tuer pour ça.

Complètement sous son charme je lâche en soupirant de plaisir :

« Oui...Lucifer... »

Il glousse doucement alors que ses dents aiguisées mordent ma lèvres jusqu'au sang. Je sens ma peau chauffer. Et...pas seulement au niveau de mon visage. Le beau jeune homme s'est assis sur mon sexe gonflé. Il bouge je crois. On fait l'amour. Enfin!

Mais je me sens bizarre. La pièce tout entière se mouve au rythme de mon amant. Et sa peau...toutes ses extrémités semblent changer de couleur. Le bout de ses doigts fins, enfoncés dans ma chair, passent du noir au rouge...et ce rouge coule partout... Il se déverse sur le matelas humide. En fait, il se mêle parfaitement au tissus des draps. Je sens ma peau s'étirer. Elle se...déchire...et sa bouche va s'y coller.

Et soudain, tout n'est que...sang.

Le liquide chaud se fusionne à nos semences et je me sens partir. Le plaisir et la douleur se fondent dans nos cris roque. Mais je me sens glisser loin...trop loin. Mes yeux et mes pensées se perdent dans le flou.

Quelle belle mort...

Quand le démon eu finit, j'étais déjà vidé de mon sang. Le ventre ouvert et les organes jonchant le matelas encore chaud de nos ébats, se mêlant aux autres corps. Mais cela ne l'empêcha pas d'aimer encore mon corps six nuits durant...

En même temps, je le lui avait offert...



A présent, j'erre entre terre et ciel. Seul. Dans un silence de mort je me repasse ce moment avec celui qui était le plus beau des anges. Sa peau chaude à hurler, son corps de rêve dansant sur moi, ses lèvres avalant les miennes et ses dents me dévorant...

Il a fallut que je cède à mes envies... Il a fallut que je le regarde.

Si je l'avais ignoré, il ne m'aurait même pas remarqué dans la foule!

Je me serais écarté avec le reste du monde et j'aurais regardé un autre se brûler les ailes à ma place, volontiers.

Il a fallut que je le regarde...lui qu'on pourrait appeler Lucifer.

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