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Sunset Boulevard, Hollywood

Nash avait pris soin d’expliquer la situation et de donner les consignes aux deux bikers. Lorsqu’ils virent Wendy et Lino quitter leur table, ils sortirent sur leurs talons. Josh et Tom, les deux body-guards, se ressemblaient comme deux frères. Pour la circonstance, ils avaient troqué leur blouson de cuir pour une tenue plus civile, mais les muscles saillant sous leurs t-shirts, leurs cheveux longs et leurs barbes rappelaient leur appartenance. Ils laissèrent le couple faire quelques pas sur le trottoir avant de les interpeller.

« Salut les amoureux ! Vous n’aimez pas la musique ? dit Josh.

— Ce n’est pas très correct ce que vous venez de faire, vous auriez dû au moins attendre la fin du morceau, compléta son acolyte. »

Lino se retourna, immédiatement sur ses gardes. Il s’interposa, d’instinct, entre Wendy et les deux types.

« Qu’est-ce que vous nous voulez ? On est rentré par erreur, on a bu un verre et on est ressorti. Où est le mal ?

— Je vais vous dire, moi, où est le mal, expliqua Josh. On croit que vous étiez là juste pour voir si les gars sur scène sont pas des gens que vous recherchez.

— Qu’est-ce que vous allez imaginer ! répondit Lino. Ma copine avait envie de faire une pause et on a trouvé l’enseigne sympa, c’est tout.

— Elle est mignonne ta copine, intervint Tom, en passant une main sur les fesses de Wendy. Tu dois pas t’ennuyer avec elle. Ta femme est au courant que tu sors avec la secrétaire de ton patron ? »

Wendy vint se serrer contre Lino et le prit par le bras, lui parlant à l’oreille.

« Qu’est-ce qu’il raconte ? Comment est-ce qu’ils sont au courant ?

— Je sors avec qui je veux, qu’est-ce que ça peut vous foutre ! lança Lino avec défi.

— T’as aussi deux jolis mômes. Tu voudrais pas qu’il leur arrive du mal, n’est-ce pas ? Buena Vista, c’est bien là qu’ils habitent ?

— C’est quoi ce cinéma ? Si vous touchez à mes gosses…

— Tout doux, mec ! On touchera pas à tes gosses si tu laisses notre pote tranquille. Et toi, ma belle, t’as plutôt intérêt à te faire oublier. T’es jamais venue ici, t'as vu personne. Sinon…

— Sinon quoi ? aboya Lino.

— T’as déjà assisté à un gang bang chez les bikers ? On a quelques potes qu’aiment bien les nanas avec de gros nichons. Ça a l'air d'être des vrais, dit Tom en posant la main sur un sein de la fille. Mais peut-être qu’elle aussi aimerait ça, après tout. »

Wendy serait le bras de Lino de plus en plus fort, il la sentait terrorisée. Il ne pouvait les laisser dire sans réagir.

« Vous vous croyez forts ? Moi aussi j’ai des copains. On peut venir foutre le feu à vos bécanes de merde.

— Tu veux vraiment te faire casser la gueule, là, ce soir ? déclara Tom en donnant une bourrade sur l'épaule de Lino. Tu vas aller dire à ton patron que tu laisses tomber. Ce job, c’est pas bon pour ta santé.

— Et la santé de tes gamins, ajouta Josh.

— Leonardo n’abandonnera jamais, lui ! insista Lino.

— Qu’est-ce que tu crois ? Il est tout seul ton patron. S’il fait encore le con, le gars de Vegas se chargera de lui. Alors, on a un deal ?

— Tu laisses Mike tranquille et on se moque bien de qui tu baises. On te revoit autour de lui et vous prenez cher, toi, ta famille et ta copine. C’est clair ? conclut Josh.

— On a bien compris, répondit Wendy. Viens, Lino, ça ne nous regarde plus cette histoire. »

La secrétaire tira son partenaire en arrière, Lino amorça un dernier geste de défiance avant de se détourner et de s’éloigner. Dès qu’ils eurent tourné à l’angle du bloc, les deux bikers rentrèrent dans l’établissement. Nash les attendait à l’endroit qu’ils avaient quitté quelques minutes plus tôt.

« Tu avais raison, expliqua Tom, le gars à l’air d’un vrai dur, mais la fille était morte de trouille.

— On a fait ce qui était prévu, on leur a sorti ton discours. Je crois qu’ils ont compris, ajouta Josh.

— Surtout quand on a évoqué les gamins, compléta Tom. On n'aime pas trop parler des gosses comme ça, mais la plupart du temps, ça marche.

— Y a quand même un truc, relança Josh. Le type a parlé de Leonardo. Il a dit quelque chose comme quoi il lâcherait jamais.

— Oui, je sais, répondit Nash, ce Leonardo, c’est une tête brulée. Il va falloir s’occuper de lui sérieusement. Et il ne se contentera pas d’un avertissement.

— On sera toujours là, si t’as besoin de nous, il suffit d’appeler Sam, rappela Josh en guise de conclusion. »

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