Inquiétude

3 minutes de lecture

Long Beach Harbour & Irvine

Lorsque Marco Riccio pénétra dans le bureau de direction, Leonardo était déjà installé dans le fauteuil en train de boire un café, les pieds posés sur un tiroir ouvert. Marco le dévisagea d’un air sévère avant de prendre place sur une chaise en face de lui. Leonardo glissa ses jambes sous la table pour prendre une posture plus sérieuse.

« Je crois que tu vas plutôt bien t’en tirer, annonça l’homme de Vegas. J’ai réussi à récupérer l’oxycodone que ces enfoirés nous avaient piquée.

— Tu as négocié avec eux ?

— Pas personnellement, mais oui, nous avons un accord.

— Bonne nouvelle ! répliqua Leonardo. Et qu’est-ce que tu leur a laissé en échange ?

— 90.000 dollars ! Enfin, c’est toi qui va leur donner.

— Quoi ? Je croyais que tu plaisantais avec cette histoire.

— Estime-toi heureux, ton père voulait te mettre à l’amende du montant total de la came. Tu vas organiser l’échange au plus vite, et cette fois pas de conneries, Bruno et Emily seront là pour surveiller que tout se passe bien. Ils ont les coordonnées du point de rendez-vous. Vous faites çà au plus vite, les clients commencent à râler.

— OK, je vais dire à Tony de s’en occuper.

— Non, j’aimerais mieux pas, on n’a toujours pas identifié celui qui a bavardé. Je dois faire un saut à Vegas, je m’en occuperai à mon retour. En attendant, trouve quelqu’un d’autre ou mieux, fais-le toi-même, tu sais conduire !

— Et pour le cash, je le prends où ?

— Tu te démerdes, tu dois bien avoir quelques réserves pour tes parties de poker ! À ce propos, tu oublies ce musicien, ça fait partie du deal.

— Quoi ? Qu’est-ce que ça vient faire là-dedans ?

— On dirait bien que les deux événements sont liés. Il semble que ce type a des copains. »


Marco parti, Leonardo appela Lino Marconi.

« Tu as des nouvelles de Jack ? je n’arrive pas à le joindre, demanda Leonardo.

— Non, on s’est parlé quand le sbire de ton père nous a foutus au rancart, mais plus depuis.

— Je lui ai laissé des messages, mais il n’a pas rappelé. Tu pourrais passer faire un tour chez lui ?

— Oui bien sûr.

— S’il est là, tu lui demande de t’accompagner et vous revenez ici.

— Riccio nous a dit qu’il ne voulait plus nous voir.

— Riccio est parti à Vegas, il ne sera pas là avant demain et j’ai besoin de vous.

— Ok, boss ! J’y vais tout de suite. »


Lino habitait Buena Park, il ne lui fallut pas longtemps pour rejoindre Irvine, par la I-5. Il connaissait l’adresse et s’était souvent rendu chez Russo, pour le raccompagner ou pour boire une bière après le boulot. Il n’eut pas de mal à trouver la maison. La Dodge n’était pas dans la rue. Jack ne la rentrait jamais au garage, il devait donc être sorti. Lino s’arrêta à proximité. Il remarqua un voisin en train de tondre sa pelouse et l’interpella.

« Bonjour Monsieur, je suis un ami de Jack Russo. Je suis inquiet car je n’arrive pas à le joindre. Vous l’avez vu récemment ?

— Monsieur Russo, c’est bien celui qui a une Dodge noire ?

— Oui, c’est ça.

— C’est vrai, maintenant que vous m’en parlez, je ne l’ai pas vu, lui ou sa voiture, depuis deux ou trois jours. Il a du partir en voyage.

— Je vous remercie, j’espère qu’il ne lui est rien arrivé. »

Lino prit congé et s’éloigna un peu avant de revenir par l’arrière du jardin. Il jeta un coup d’œil par la fenêtre de la cuisine. Tout lui parut normal. Il se dirigea vers le petit abri de jardin où il savait que Jack cachait une clé de la porte de derrière. Muni de celle-ci, il entra sans difficulté. La maison était dans son état habituel, bien rangée, à part une tasse à café sur le plan de travail. Il passa dans la chambre, puis dans la salle de bain. Il remarqua qu’il n’y avait rien autour du lavabo. Pas de brosse à dents ni de rasoir. En entrant dans le bureau, il remarqua que l’écran de l’ordinateur était resté en veille, il appuya sur une touche. Une page du site de la compagnie Alaska Airlines apparut, la page des enregistrements en ligne. Vol à destination de Seattle. Son ami avait décidé de prendre l’air. Il se dit qu’il aurait pu le prévenir avant de disparaitre ainsi. Il referma la porte et replaça la clé dans sa cachette.


« Jack a mis les bouts, annonça Lino, en rentrant dans le bureau. Il n’y a personne chez lui et il a pris ses affaires de toilette. On dirait bien qu’il a pris un vol pour Seattle, il y a trois jours.

— Laisse tomber, on va se débrouiller sans lui.

— Pour quoi faire ?

— On va écouter du jazz, répondit Leonardo.

— Encore ce foutu négro ?

— Trouve-moi où il se planque ! »

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Eros Walker ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0