Perdus dans le Lot [Par Alba Sequebatur]

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Pour trouver Montcuq-en-Quercy-Blanc, bien qu’ils y habitassent depuis maintenant quelques années, nos héros se perdirent dans les rues sinueuses du Lot. Alba était la seule en possession du permis, mais lui donner le volant était la pire idée possible. Embarquée à 120 km/h dans les routes de villages, elle se prenait pour une pilote de Formule 1. Sauf qu’elle ne savait pas conduire et passait à travers champs lorsque les virages étaient un peu trop serré.

Le GPS ne captait plus internet depuis des heures et une dispute générale animait le petit habitacle.

– Mais, bon sang, Paulette tu devrais savoir le chemin, quand même ! s’énerva Georgette

– Peut-être que je pourrais me repérer, si la folle ne roulait pas aussi vite, répondit l’autre.

– Je conduis très bien, fit rageusement Alba.

– Si tu conduisais si bien, Maurice ne serait pas en train de vomir, continua Georgette.

Maurice était pâle, prêt à remplir la bassine qu’on lui avait donnée.

– Et je vais où, là ?

Le virage s’annonçait compliqué et il se rapprochait de plus en plus vite.

– PAULETTE ! paniqua la rousse.

– JE SAIS PAS !

Alba ne prit pas plus de temps pour décider la trajectoire. Elle alla tout droit, fonçant dans les champs de blé. Bientôt, elle dut mettre les essuies-glaces pour faire partir les tiges et graines qui tombaient sur la vitre avant.

– Plus de route, plus de direction. On est tranquille, maintenant, s’émerveilla Alba devant la beauté de la nature.

– On est surtout encore plus paumé, se désespéra Cacagomé.

En sortant du champ de blé, ils arrivèrent sur un autre qui était vide. Seule une butte se trouvait au bout. Alba se mit à sourire et à accélérer. Ses coéquipiers n’eurent même pas le temps de s’en rendre compte qu’ils volaient déjà dans les airs. La voiture réattérit sur le côté et se mit à valdinguer en faisant une dizaine de tonneaux de bière d’affilée. Les airs-bag s’étaient ouverts tant le choc fut violent. La voiture fumait. Au bout de quelques heures, Gerogette se réveilla. Une chose baveuse lui recouvrait le visage. Elle ouvrit les yeux et vit une langue de… vache. En quelques secondes, celle-ci fut décapitée (par Pedro revenu miraculeusement d'on ne sait où), ainsi que ses gentilles amies qui broutaient tranquillement dans les environs. En entendant le carnage, Paulette sortit ses aiguilles à trikô et par réflexe, tua les restantes. Alba s’énerva en se réveillant :

– Elles ne vous ont rien fait !

– On ne sait jamais, s’emporta Georgette. En plus, c'est des vaches !

À trois, elles tirèrent Maurice et le portèrent jusqu’à la ferme la plus proche. Elles toquèrent à la porte, désespérées. Un jeune homme les accueillit avec un grand sourire :

- Bienvenue, moi c’est Max…

Une balle de carabine l’atteignit en pleine tête. Alba avait récupéré le fusil dans une grange non loin.

– Ah oui, on tue des vaches et tu nous gueules dessus ! Un type sympa nous accueille et tu le butes direct, s’énerva Paulette.

– Il était louche, se contenta de répondre Alba.

– Mais on est complètement dans la merde par ta faute. On est paumé et sans moyen de locomotion.

Alba sourit.

– D’un, ce type devait s’appelait Max-Ident et de deux, on a un moyen de transport !

Quelques minutes plus tard, ils fonçaient à pleine balle dans les champs avec un tracteur tout neuf. Maurice était toujours inconscient. Georgette était prête à décapiter les petites vaches qu’elles voyaient sur son chemin. Paulette tentait de repérer une colline pour trouver du réseau. Elle finit par en repérer une au loin. Alba voulu réessayer son vol plané avec le tracteur, mais les guerrières de l’arc-en-ciel lui en empêchèrent. Au sommet de la colline, ils parvinrent à récupérer du réseau et à repérer Montcuq sur la carte. Ils se trouvaient désormais à plus de 300 km et accusèrent Alba de les avoir éloigné. Le tracteur avançant à 50 km maximum, la route s’annonçait compliquée. Maurice se réveilla, enfin.

– MAIS ON EST OÙ ?

– Crie pas dans nos oreilles ! s’énerva Georgette.

– Mais où est la voiture ? C’est quoi ce tracteur ? Pourquoi, il y a du sang sur les aiguilles de trikô et les katanas ? On s’est encore fait attaquer par les donneurs de malades aux mauvais jeux de mots ?

– C’est une longue histoire, lui dit Alba en le prenant dans ses bras, ce qui faillit provoquer un énième accident. On s’est bien amusé, en tout cas !

Paulette la fusilla du regard :

– Oui, on a eu un accident par ta faute, tu as tué un innocent et nous as perdu au milieu de nulle part !

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