24. La rivière des désirs naturels

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Malcolm

Les cagous huppés s’en donnent à cœur joie ce matin et leurs petits gloussements se répondent dans une impressionnante cacophonie, à l’extérieur de la grotte où nous nous sommes installés. Je n’en reviens pas que tout ce bruit ne réveille pas la jolie femme endormie dans mes bras, mais je fais attention à ne pas du tout bouger pour ne pas la sortir de ses rêves qui ont l’air particulièrement plaisants au vu du sourire qu’elle arbore. Elle est toujours lovée contre moi et j’adore respirer l’odeur qu’elle dégage, légèrement fruitée.

Je repense à la journée d’hier et surtout à la soirée que nous avons partagée. J’ai l’impression que la tension monte entre nous et qu’aucun de nous deux ne veut faire quoi que ce soit pour la faire retomber. Et ces baisers échangés… C’est horrible comme j’ai envie de recommencer sans plus me préoccuper de son sommeil. Mais je me retiens et continue à l’admirer. Je détaille ses pommettes bien dessinées et ses longs cils. Maintenant qu’elle est proche de moi, je les remarque enfin et me dis que ça ne fait que réhausser la délicatesse de l’ensemble de son visage apaisé alors qu’elle est endormie, loin des responsabilités liées à son rôle de médecin sur l’île.

Je ne sais pas ce qu’elle fait dans son rêve mais elle se retourne et j’en profite pour dégager mon bras sans toutefois me reculer. Avec sa nouvelle position, mon érection matinale se retrouve entre ses fesses. Je me fais la réflexion que si nous étions nus, je serais prêt à la pénétrer. Et pas dans l’entrée habituelle, l’autre, celle que les garçons n’ont pas. Je me demande comment c’est, quelle sensation on ressent quand on s’unit à une femme. L’idée même renforce mon érection et je me fais violence pour ne pas lui arracher ses vêtements et commencer à découvrir ces nouvelles sensations.

Je me lève en essayant de la déranger le moins possible et réfléchis à ce que je vais faire en attendant qu’elle émerge enfin. Je sors de notre abri et fais fuir tous les oiseaux qui étaient en train de prendre le soleil. Je ris en les voyant ainsi prendre la poudre d’escampette et décide de m’engager sur le petit chemin pour aller me débarbouiller dans le torrent avant de prendre un encas pour commencer la journée.

Lorsque j’arrive près de l’eau, j’admire le paysage. Cela ressemble un peu à la clairière près du moulin, source d’inspiration pour nombre de mes poèmes, mais en plus naturel. C’est un peu comme si aucun être humain n’avait laissé sa trace ici. Je me débarrasse de mes habits que je dépose sur une grande pierre et m’approche du torrent. Quand je mets le pied au milieu du courant, je suis surpris de sentir que l’eau est finalement beaucoup moins fraîche que ce à quoi je m’attendais et je m’allonge afin d’y plonger tout mon corps. Je profite pour me frotter un peu partout et retourne sur le grand roc pour m’y étendre et sécher au soleil.

— Tu sais qu’il y a des parties du corps qu’il vaut mieux éviter d’exposer au soleil ? souffle une voix près de mon oreille. Heureusement qu’il est tôt et qu’il ne cogne pas encore.

Je sursaute et je me redresse, le cœur battant suite à la surprise causée par l’apparition à mes côtés de Jade qui me reluque sans cacher son intérêt. C’est la première fois que je me retrouve nu devant elle et je me sens tout gêné. J’attrape mon tee-shirt que je dépose sur mon sexe afin de préserver un peu de pudeur.

— Oh ! Je ne t’ai pas entendue arriver… Je… je me serais couvert, sinon. Désolé.

— Je devrais m’en remettre. Elle est bonne ? me demande-t-elle avant de pouffer en voyant ma tête. L’eau, Malcolm, elle n’est pas trop froide ?

C’est fou comme j’ai l’esprit mal placé ce matin. Et comment elle devine mes pensées avant même que je les exprime. J’ai vraiment cru qu’elle parlait de mon sexe et je rougis légèrement en constatant qu’elle continue de me détailler.

— Oui, beaucoup moins fraîche que ce à quoi je m’attendais. C’était super agréable de se tremper dedans.

— Parfait, sourit-elle en s’avançant vers le ruisseau tout en se déshabillant.

Et là, moi qui pensais commencer à bien la connaître, je suis à nouveau surpris par la facilité avec laquelle elle se dévoile devant moi. Elle retire son tee-shirt et dégrafe sa brassière, dévoilant ainsi sa poitrine que je n’avais fait qu’imaginer jusque-là. A part dans des livres, c’est la première fois que je vois des seins en vrai. Et j’avoue que c’est une belle découverte. lls sont ronds et bien dessinés et je suis surpris de voir ses tétons dressés. Les aréoles sombres sont plus larges que je ne me l’imaginais et je rougis lorsque mon regard croise le sien qui vient de me capter.

— Désolé encore, continué-je en m’excusant une nouvelle fois, je… Tu es belle, tu sais ?

— Tu trouves ? Et sur quoi tu te bases, au juste ? Je doute que tu aies vu beaucoup de femmes nues dans ta vie, me répond-elle en enlevant son short de la manière la plus naturelle au monde et sans aucune pudeur.

— Je me base sur tout le désir que tu crées chez moi, Jade. Je n’ai peut-être pas vu d’autres femmes nues, mais j’ai vu plein de mecs sans leurs vêtements et je peux te dire que j’ai rarement été aussi excité. Tu es juste magnifique.

— J’ai un peu l’impression qu’on joue à Adam et Eve, là, glousse-t-elle. Sauf qu’Adam est pudique et qu’il n’y a pas de pomme à proximité.

— Pudique ? Tu.. Je…

Je bafouille alors qu’elle s’étire, nue comme au premier jour du monde, et me fait profiter de la vision de son corps magnifique. Quelle cambrure ! C’est vraiment un spectacle exceptionnel et je suis encore plus gêné à l’idée de découvrir mon sexe qui est maintenant fièrement dressé.

— Disons que tu ne me laisses pas indifférent et que je ne veux pas te choquer. Il semblerait que… je sois un peu plus gros que tout à l’heure quand tu me matais, si tu vois ce que je veux dire.

— Attends, tu veux dire que…

Elle fronce les sourcils et son regard me détaille de haut en bas à plusieurs reprises sans vraiment oser se fixer sur le tee-shirt qui ne masque plus grand-chose, et surtout pas mon excitation.

— Il vous faut si peu pour… Enfin… tu vois ? me demande-t-elle, plus gênée qu’il y a quelques instants.

— Détrompe-toi. Parfois, on ne bande pas du tout ou difficilement. Là, c’est juste que tu me plais beaucoup. Tu veux voir ? la provoqué-je en lui souriant et en faisant mine de jouer distraitement avec mon tee-shirt.

— D’un point de vue purement scientifique, j’ai envie de te répondre oui, me lance-t-elle avec un regard provocateur. Mais… tu sembles mal à l’aise avec ta nudité, je ne voudrais pas… Tu vois ? C’est pourtant la nature, Malcolm. Et être nu au beau milieu de cette île, dans un coin perdu, c’est vraiment le paradis !

Elle lève les bras en l’air et tourne sur elle-même, un sourire plaqué sur le visage, avant d’aller mettre les pieds dans l’eau et de s’y allonger. Elle a raison en tout cas, quoi de plus naturel que d’être nus au milieu de cette nature luxuriante ? J’écarte donc mon tee-shirt et m’avance vers elle pour m’installer à ses côtés. Elle ne perd pas une miette de mon petit show privé et je constate avec plaisir qu’elle se mordille la lèvre quand je m’assois près d’elle, sans cacher mon sexe désormais fièrement tendu tellement je suis excité.

— Vive la Nature, n’est-ce pas ? Elle t’a bien gâtée, je dirais !

— Et toi, elle t’a bien gâté ? me demande-t-elle en lorgnant sans gêne mon sexe. C’est… fascinant. J’ai l’impression d’être une gamine qui découvre pour la première fois un truc. Enfin… C’est un peu glauque, ce que je dis, mais tu vois où je veux en venir, non ?

— Je vais dire qu’elle ne s’est pas moquée de moi, ris-je. Mais bon, tu dois bien avoir des jouets pour faire des comparaisons, non ? Et tu sais que moi aussi, je découvre ? Et ça me plait énormément.

— Ben voyons, tu me vois nue, ça ne te suffit pas, il faut en plus que je te parle de ma vie sexuelle ? Pour info, il n’y a rien de plus efficace et agréable que des doigts et une bouche, même si… merde, on parle vraiment de ça ? pouffe-t-elle alors que ses pommettes se teintent de rouge.

— On parle de choses naturelles, mais je note pour les doigts et la bouche, dis-je, de plus en plus excité par la situation. Heureusement que l’eau rafraîchit un peu nos ardeurs, tu ne trouves pas ?

— Oh, l’intérêt est… purement scientifique, je t’ai dit, souffle-t-elle en détournant le regard.

— Et alors, pour rester dans ces considérations scientifiques, est-ce que tu es plus humide quand tu es dans l’eau que dehors ? C’est incroyable, ces réactions qui se produisent dans vos corps, à vous les femmes.

— Je suis dans l’eau, évidemment que je suis plus humide, esquive Jade en me lançant une œillade taquine. Le corps de la femme est une œuvre d’art. Tu te rends compte qu’avant, la vie se créait là-dedans ? C’est fou.

— Je me demande si c’est toujours possible ou bien si nous avons été modifiés génétiquement pour que ça n’arrive plus. En tout cas, l'œuvre d’art que tu es, je la trouve splendide. Une véritable source d’inspiration. Je crois que là, je vais pouvoir écrire pendant des années sur les merveilles du corps d’une femme !

— Tu me les feras lire ? J’ai vraiment hâte de découvrir le corps humain avec tes mots, le poète.

— Peut-être même que je te les lirai en caressant chaque partie que je décris. Cela pourrait peut-être te plaire.

— Bien… Je t’annonce que je suis encore plus mouillée, sourit-elle en se relevant. Bravo ! C’est pas le tout, mais j’ai faim, et nous avons une mission, non ?

Je suis à la fois content de savoir que je lui fais de l’effet et en même temps déçu qu’elle coupe court à cette discussion qui prenait une direction vraiment intéressante. Je me lève à mon tour et, sans plus me préoccuper de ma nudite, je m’approche d’elle. J’hésite une fraction de seconde mais cède à la tentation de l’enlacer et de l’embrasser en me collant à elle. Immédiatement, elle répond à mon étreinte et passe ses bras autour de mon cou. Je sens sa langue qui vient jouer avec la mienne et nos corps se frottent l’un contre l’autre, là aussi le plus naturellement du monde.

— Désolé, dis-je enfin en me reculant un peu. Tu as raison, on a une mission à accomplir avant de céder à toutes ces folies. Mais ça ne me dérange pas de prendre le petit déjeuner tout nu. Le spectacle est vraiment trop agréable.

— Ne compte pas sur moi pour rester nue dans cette grotte, j’ai vu des araignées, ce matin, grimace-t-elle en sortant de l’eau. Aucune envie qu’elles ne grimpent à même ma peau.

— Dommage, la vue est vraiment plaisante. Je dirais même qu’elle est excitante. Mais il faut en effet te protéger des araignées. Le spectacle, j’attendrai pour encore en profiter.

— Compte sur moi. Et habille-toi, voyons, un peu de tenue, rit-elle en m’éclaboussant du pied avant d’aller récupérer ses vêtements.

Je soupire car je suis vraiment frustré de n’avoir eu l’occasion que de frôler son intimité avec mon sexe. J’ai l’impression que c’est une occasion manquée et je ne sais pas si elle se représentera. Et si elle se représente, est-ce qu’elle sera toujours dans ce même état d’esprit de vouloir découvrir de nouvelles choses ? Et depuis quand je me pose autant de questions sur une relation ? Même si on craque, ce ne sera pas la première fois que je vais faire l’amour à quelqu’un. Pourquoi est-ce que ça me stresse comme ça ?

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