Croisés des chemins I

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Le voyage continua où le chariot fut ballotté selon les dénivelés de la route empruntée. Pourtant, personne ne se plaignait à part Isyl, qui serrait les dents en se tenant aux barreaux de la cage.

Elle avait chaud. Elle avait soif.

Elle en aurait ri étant donné qu’elle pouvait chanter pour invoquer sa magie élémentaire liés à l’eau, mais ils étaient surveillés par les cavaliers qui les épiés leurs moindres mouvements. Elle se ferait tuer si elle se mettait à chanter.

Puis Isyl se rappela de la demande de la marchande et de leur marché au sujet du fruit qui avait nourri les prisonniers.

Pourquoi voulait-elle qu’elle chante ? Savait-elle que les ondins pouvaient invoquer la pluie ou envoûter les autres races avec la seule puissance de leur voix ?

L’ondine était perplexe et Raian le vit bien. Krolm s’était endormi comme une masse sous les yeux de son aimé, qui avait reprit un peu de force pour s'asseoir tandis que son compagnon ronflait sur son épaule frêle.

- Tu es perplexe … A quoi penses-tu, Isyl ?

- Je me demandais ce que j’allais chanter ce soir, pour nos tortionnaires. Dit-elle, avec un sourire crispé.

- Tu connais pas une chanson pour qu’il s’entretue et qu’on s’enfuit ?

La question lançait d’un ton ironique fit se tendre les cavaliers, et Isyl croisa le regard de la marchande chevauchant à la gauche du convoi.

Sans la lâcher du regard, l’ondine répondit.

- Non. Je connais aucune chanson de ce genre. Je suis une danseuse, pas un assassin.

- C’est bien, dommage. Ria Raian, d’un ton amer.

- Mais je pense que je sais laquelle, je vais chanter. Tu m’as donné une idée.

- Je suis content de t’avoir aidé à trouver.

Isyl détourna le regard pour lancer un sourire amical au fea félin, qui voulu s’assoupir contre Krolm, mais le chariot fut pris d’un sursaut brusque avant de s’arrêter.

- Qu’est qui se passe devant ? S’écria le cavalier de droite.

- Rien. Une vieille femme qui connaît la drow !

Isyl échangea un regard intriguée avec Raian, avant de se tourner vers la marchande qui eut un soupir d’un air agacée.

- Trop pressée, l’ancêtre. Marmonna cette dernière, avant de lancer un faux sourire à une personne qui était plus loin devant.

Des petits bruits de pas lents s’approchant de l’arrière du chariot réveilla peu à peu tous les prisonniers de leur léthargie, et une aura d’apaisement s’éleva quand la silhouette courbée drapée d’une cape brune s’avança au niveau de la cavalière.

- Salutation ma chère. Ça faisait longtemps ? Lança la vieille femme d’un ton réprobateur et maternelle.

- Pas assez.

La cavalière eut un soubresaut sur son cheval pour ensuite lancer un regard énervé, au pincement des doigts de la femme sur sa cuisse.

- Pense à arroser la jolie fleur bleutée si tu ne veux pas qu’elle fane.

La cavalière roula des yeux, mais elle grimaça quand elle se prit un coup de canne sur le bras.

- Oui. Grogna-t-elle en réponse qui fit sourire la vieille femme qui continua à s’éloigner et se mit à chantonner une chanson qui était familière à Isyl.

- On peut continuer à avancer ? S’écria la voix de l’humain, le conducteur du chariot.

- Oui ! Répondit brusquement la marchande, en jetant un regard derrière elle avant de secouer la tête fataliste.

Isyl suivit son regard pensant voir la silhouette de la vieille femme, mais elle eut la surprise de croiser le regard d’une jeune femme de son âge lui faire un signe de la main, avant de partir entre les arbres.

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