41. Nouveaux faux pas

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PDV d'Ely

— Je suis désolée, je me suis perdue dans les couloirs bafouillais-je.

Mon excuse bidon ne va pas bien loin devant ce lieutenant

— Tu as fini ! Tu peux faire le chemin inverse jusqu'au bureau du Colonel.

— Mais, je ne l'ai pas fait exprès.

J'entends la classe se moquer. Moi ça ne me fait pas rire du tout, je sais déjà que je vais prendre cher.

Je le vois se retourner vers mes camarades.

— Mes chers élèves, pour calmer votre gaminerie, vous venez de gagner une interrogation surprise et 2 heures de retenue ce soir. Par contre, nous attendrons le retour de votre camarade qui n'échappera pas à la sanction collective, bien entendu. Maintenant, file récupérer ton mot de retard. Tu connais déjà le tarif pour tout retard dans mes cours, Ely.

Avant que je sois partie, il me ferme la porte au nez. Mais quel conn*rd ce lieutenant. Franchement, il est encore pire que d'habitude.

Je viens de penser à sa dernière phrase, j'espère que la sanction dont il m'a parlé pour mon retard n'équivaut pas à 10 minutes de cours supplémentaire par minute de retard. Je réfléchis, il me semble que j'avais 8 minutes de retard, j'aurai maximum 1 heure 20 de colle. Je le déteste, c'est définitif.

Perdue dans mes pensées, j'arrive devant la porte du Colonel. Je frappe avec beaucoup d'appréhension. Je dois absolument faire profil bas. Le souci c'est que tu ne sais pas vraiment le faire. Je me maudis de ne pas avoir surveillé cette putai* d'heure.

— Entrez !

Le ton de sa voix ne m'annonce rien de bon, c'est définitif je suis morte. Je n'ai pas le temps de parler qu'il reprend.

— Quelle surprise, il y avait longtemps ! Trêve de plaisanterie, que fais tu dans mon bureau à cette heure ? dit-il en me criant dessus.

— Ce n'est pas de ma faute, je ne trouvais pas ma classe.

Le colonel tourne l'écran de son ordinateur vers moi. Il clique sur lecture et je vois les images de mon arrivée dans les locaux. Je ne sais plus quoi dire car, quoique je dise, j'aggraverai mon cas.

— Regardes nous ne devons pas avoir la même notion : “de ne pas trouver sa classe” ! Je dirais même selon ces images que tu savais exactement où elle était. Lis moi l'heure à laquelle tu pénètres dans ces lieux, inscrite en bas à droite de l’écran, ça devrait nous donner la raison de ton retard mais pas le motif.

Je me maudis d’avoir menti. Dans cette école, ce sont des vrais détraqués.

— 8 heures.......

— Dois je aussi t’apprendre à lire l'heure ?

— Non, co....co....co....colonel

— ALORS !

Il vient d’hurler, en tapant du poing sur le bureau, ce qui me fait sursauter.

— 8 heures 35 mon Colonel.

— Et bien, nous y voilà au vrai problème : entrer dans le bâtiment à 8 heures 35 alors que les cours débutent à 8 heures 30. Pour ton information, je double la sanction que le Lieutenant t’infligera. De plus, tu en recevras également une ce soir de la part de ton tuteur. Tu te présenteras à 12 heures 10 ici pour m'exposer le réel motif de ton retard. Maintenant, dépêche-toi de rejoindre ton cours.

Il me tend le ticket de retard où il est écrit “C'est pris notre tête une fois de plus”. Je me sens de plus en plus mal, honteuse de m'être fait prendre comme une débutante.

Je repars complètement désespérée. Ce lieutenant ne va pas me rater et en plus le Colonel vient de doubler sa sanction. Ce qui veut dire 2 heures 40 de retenue.

Je frappe.

— Entre ! dit-il d'un ton froid. Ton ticket.

Je lui tends, il fronce les sourcils. Je viens de comprendre que je n'arrange pas mon cas.

— Approche-toi de moi, que l'on soit bien d'accord sur l'heure de ton arrivée.

Je m'approche, ne sachant pas trop où il veut en venir. Il me montre sa montre.

— Peux tu me donner l'heure du début de mon cours ?

Ouh là ! Mon cerveau vient de comprendre. Je ne suis pas d'accord mais pas du tout, il est hors de question que je me laisse faire.

— J'étais là à 8 heures 38, j'avais seulement 8 minutes de retard. Votre façon de faire est injuste.

— Tu perds encore du temps, après tout c'est ton problème pas le mien.

Il me tend une fois de plus le cadran, il est 9 heures 10 soit 40 minutes de retard. Je fais le calcul rapidement, soit presque 7 heures de colle, alors là c'est vraiment dégueulasse.

Je finis par lui céder, de toute façon je ne gagnerai pas face à lui.

— 9 heures 10

— On dit 9 heures 10, Lieutenant.

— OUAIS, C'EST BON LÀ ! M'exclamais-je en colère.

— Nous réglerons ce problème tout à l'heure dans le bureau du Colonel, tu verras si tu continues à me manquer de respect. Non seulement tu perturbes mon cours, mais en plus tu es insolente.

— MAIS BIEN SÛR, SI ÇA PEUT TE FAIRE PLAISIR !

Le Lieutenant se lève furax, me montre avec sa main la table où je dois m'installer. Il vient de clôturer notre discussion, enfin pour le moment. Tellement contrariée par cette histoire que je ne me suis pas rendue compte que la table où je suis est une nouvelle fois devant son bureau. Il le fait exprès.

— Après la petite crise de votre camarade, nous allons commencer le cours avec 45 minutes de retard, êtes-vous tous d'accord ?

— Oui, lieutenant.

— Ely, j'inscris donc sur ta feuille de retenue 45 minutes de retard * 10 minutes = 7 heures 30 de retenue, nous la ferons valider par le Colonel après ce cours.

Je me sens de plus en plus mal, notamment parce que le Colonel avant de sortir tout à l'heure m'a annoncé qu’il doublerait la punition récoltée. Je m'écrase donc sur ma chaise me promettant de revenir sur la question de ma place dans la semaine.

— Comme je le dis tout le temps, chose promise, chose due ! Rangez vos cahiers et sortez une feuille blanche. Écrivez nom, prénom, classe et date.

Le ton de sa voix est redevenu normal.

Il écrit plusieurs questions alors que la sonnerie de la fin du cours retentit. Je commence à ranger mes affaires pensant avoir échappé à cette interrogation, mais personne ne bouge. Pourquoi ?

— Ely, ne soit pas si pressée. Nous avons encore 2 heures ensemble et même un peu plus car n'oublie pas que l'on doit se rendre chez le Colonel ensuite.

Il se retourne alors que je suis rouge de honte. Je n'avais même pas regardé ce qui suivait ce cours sur mon emploi du temps. Pendant qu'il continue à inscrire les questions au tableau, je reçois une boulette de papier, je me baisse discrètement. J'écris deux mots sur ma feuille mais je ne résiste pas à l'ouvrir pour regarder ce qu'il y a d’inscrit sur ce bout de papier.

Salut toi,

Tu viens de faire une remarquable entrée pour ton retour !

On se parle juste après le cours.

Ely, si j'ai bien un conseil à te donner fait profil bas avec cette

Je n'ai pas le temps de finir de lire le mot que le papier m'est arraché des mains.

Oh non ! L'enfer de cette journée qui avait si bien commencé se poursuit.

— Qui est l'auteur de ce mot charmant ? D'ailleurs, j'apprécie le conseil fait à Ely ! Je cite "si j'ai bien un conseil à te donner fait profil bas avec cette peau de vache ! ".

Personne ose se dénoncer.

— J'apprécie réellement le courage de cette personne qui n'a même pas daigné signer ce mot destiné à sa charmante camarade. D'ailleurs, elle ne le dénonce pas, non plus. Ce n'est pas grave, j'ai tout mon temps, vous devriez le savoir.

Le regard du Lieutenant est dirigé vers Dylan qui finit par se dénoncer.

— Il t'en a fallu du temps, à croire qu’Ely déteint sur vous tous ! Cette classe était si calme avant son arrivée !

Non, mais c'est bon, je ne suis quand même pas responsable de leurs actes.

— Dylan, nous réglerons également ce souci chez le Colonel. Reprenez votre interrogation, vous avez une heure.

Je ne comprends strictement rien, logique je n'étais pas dans leur classe avant. Ils sont bien plus avancés que moi dans le programme. Au moins, j'aurai un motif valable face à ma note.

Un coup de règle sur ma table me sort de ma rêverie. S’il continue à me faire peur de la sorte, mon cœur ne va pas tenir longtemps. Je devrais, peut-être leur signaler, histoire de détendre un peu l'atmosphère. Stop ! n'aggrave pas ton cas, je pense, qu'en une seule matinée, tu as fait très fort.

— Au lieu de rêvasser, ramasse les copies.

Le Lieutenant reprend son cours, une fois les copies déposées sur son bureau. Je ne comprends strictement rien à son blablabla et je m'en fous royalement.

Enfin midi sonne. Il nous donne un tas d'exercices que je ne prends même pas la peine d'écrire, trop occupée à trouver un plan pour me faufiler. J'essai de m'éclipser mais il me rattrape par le bras et me traîne jusque chez le Colonel. Ce n'est pas un mauvais quart d'heure que je vais passer mais plutôt une heure voir plus.

Dylan ne la ramène pas plus que moi ! Alors que l'erreur qu'il a fait est minime à mes yeux.

Je vois le Colonel surpris lorsqu'on entre dans son bureau, de me voir, accompagnée de mon Lieutenant favori et, surtout de Dylan.

— Je t’attendais mais pas vous, en montrant de sa main le Lieutenant et Dylan, que me vaut cette visite ?

— Ely, je te laisse la parole, toi qui avait la langue bien pendue tout à l'heure.

Sa voix est cassante et sans appel ce n'est pas une invitation mais un ordre où il m'impose de confesser toutes mes erreurs.

Le Colonel prend un air grave me montrant que je ne m'en tirerai pas comme ça.

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