Base auxiliaire de Bretteville-sur-Odon. Avril 1942. Peu avant l'aube

Ada Ernst avançait d'un pas vif en direction des ombres engourdies par la nuit. Corps ramassés sur le métal muet, les servants des canons antiariens racontaient des blagues dans l'obscurité. La jeune femme s'immobilisa, leur fit signe de sa main gantée de noir.

Ses yeux, où se mêlaient pureté de l'azur et métal du glaive, donnaient à son regard une singulière intensité. Intensité ô combien nécessaire pour contrer la pâleur de carte à jouer de son visage émacié.

Sous un ciel encore parsemé d'étoiles, le commandant synchronisa sa montre avec l'étrange boîtier ornant le poignet de l'helferinne.

Ada égrena le décompte à voix basse puis libéra le ballon-sonde 99. Emportant ses instruments de mesure au bout d'un long filin, la sphère entama son ascension vers le cosmos.