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« Dieu sèche ce qu'il a mouillé. »

Proverbe danois.

Il avait ajouté ce soir là, celui où il était parti avec la petite Marie et sa robe rouge, quelque chose comme cela :

« À l’orée de chaque plaisir, il y a une promesse. Et chaque promesse est comme une bouée, ou une sorte d’îlot flottant à la surface mouvante et indistinct et infini de l’avenir à toujours incertain. Quelque chose à quoi s’accrocher un instant ou à jamais, je ne sais pas moi, pour se reposer par exemple. Mais l’on crois se reposer un jour ainsi et, très vite, on s’aperçoit qu’on se retrouve dans l’incapacité parfaite de plus jamais bouger. Le repos est ce qu’il y a de plus étranger au plaisir. Mais sans le repos, ou la promesse du repos – tout comme la promesse d’une île fortifie et aguerrie le marin – il n’est nul plaisir que nous ne puissions envisager. Ainsi, te promettre de te lécher la chatte pendant très précisément deux heures d’une horloge de clocher on ne peu plus réglementaire te permettra, ou pas, cela est également possible, de voir naître en toi l’étincelle d’un désir qui ne sera jamais rien d’autre qu’une sorte de lance de rampement – ou rampe de lancement – si je puis dire, et je le dis, de tes plaisirs à venir. Car il ne saurait y avoir de plaisirs sans désirs ni de désirs sans imagination, sans images d’un possible qui se tiendrait là, devant toi, probable et probant, palpable dans ses virtualités même, en chair et en os, comme moi, comme toi et comme tant d’autres qu’on ne saurait les dire ou les redire, et les promesses, celle en chairs et en os, ne sont rien d’autre que des images de possibles. Le désir n’est que la mèche qui mettra le feu aux poudres de tes plaisirs, et l’imagination est l’allumette et la promesse l’étincelle qui l’embrase…

- Et qu’est-ce qui mettrait le feu aux poudres de mes désirs ?

- Ben l’allumette, je viens de dire, ton imagination petite, ton imagination sans borne, si tu peux la vouloir telle – et tu le dois – et la certitude, la certitude je dis bien cette fois, qu’elle ne connaîtra jamais d’autres bornes que celles de tes grandes bêtises ou, pire encore, des grandes bêtises de tous ceux qui te sermonneront de leurs Certitudes sans age et sans fond. Car effectivement, elle n’ont jamais d’autres fondements que les désirs d’autrui à vouloir commander les tiens, désir millénaire s’il en est et sans fond aucun – je puis te le promettre… Vertige à celui qui scrute ne serait-ce que les bords de ce puis… Et en deux heures de temps, je suis sûr de parvenir à bien essuyer chacune des gouttes de stupre que mon discours aura, s’il à plu comme je l’espère, peut être fait naître en l’orée de ton vagin que j’imagine telle la plus douce des orchidées qui éclot à l’aube du seul jour de sa vie et qui détrempera cette pure jupe rouge plus sûr que les violences de l’orage d’un soir d’été brûlant et déchaîné… »

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