A l'assaut !

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Quel enfer ! Il est 8h02 et je viens de prendre place au fond de l'amphithéâtre, prête à écouter un cours de quatre heures sur l'optimisation des rations de vaches laitières.

Sexy, n'est-il pas ? J'en baille d'avance.

La grande salle pouvant accueillir deux cents étudiants n'est remplie qu'au quart. C'est une option de cours peu choisie, que j'aurais moi-même faite sauter en temps normal. Même le professeur ne paraît pas convaincu alors qu'il ouvre son classeur. Le voir bâiller à l'unisson de nous tous rassemblés me fait rire, peut-être un peu trop fort, car j'entends un grognement sur ma droite.

  • Silence, tu vas nous faire remarquer !

Ah, voilà ma raison pour participer à cette torture collective. Je tourne la tête vers celle qui vient de me sermonner. Elle me fixe avec son petit air pincé habituel. Son visage fin aux beaux yeux verts est mis en valeur par une longue chevelure brune parsemée de clairs reflets. Piquée au vif, je lui réponds d'un ton moqueur.

  • Et tu n'aimerais pas ?

Elle soutient mon regard une seconde, avant de détourner les yeux. J'ai eu le temps de la voir rougir, trop mimi ! Je l’admire sans prendre la peine de me cacher. Elle rédige déjà quelques notes à l’aide d’un stylo qu’elle tient d’une main aux ongles jaunes vif. L’effet est assez saisissant. Je la suspecte d’essayer de me rebuter. Peine perdue ! Je ne vois pas ce qu’elle pourrait faire que je ne trouverais pas adorable. Ses doigts, même couleur poussin, je les imagine parcourir mon corps, caresser mes hanches pour s’aventurer sous mon T-shirt… J’en frémis rien qu’à l’idée.

Son petit regard gêné m’excite au plus haut point. Je la sens réceptive, mais il se dresse entre nous la peur de l’inconnu, du regard des autres, de briser les conventions. Je suis une fille, elle aussi. Que diront les gens ? Des questions de ce type, nous sommes plusieurs à nous les poser. Hélas (pour elle), je ne m'inclus pas dans ce ‘’plusieurs’’.

Nous sommes les seules à notre rang, personne ne fait attention à nous. C’est décidé, aujourd’hui, je prends d’assaut la forteresse ennemie, quitte à subir une cuisante humiliation.

Je commence par creuser les tranchées. Je l’observe ouvertement, le menton posé sur mon poing fermé tout en souriant. Elle va céder. Je vais l’y forcer. Après vingt longues minutes, je commence à avoir des douleurs aux articulations. Je m’acharne, jusqu'à ce que... oui ! Elle craque !

  • Pourquoi tu me fixes comme ça ?!

Le premier contact est établi par un tir de riposte.

‘’ - Mettez-vous à couvert, chargez les obus !

- Quel calibre, capitaine ?

- LES PLUS GROS !! ‘’

Je ris légèrement de mes pensées. Elle s’impatiente. Je griffonne un petit mot que je plie en quatre avant de le pousser vers elle du bout de l’index. J’en profite pour reluquer son discret décolleté laissant apparaître une poitrine qu’il me tarde de caresser.

[ Je compte tes grains de beauté. Mon préféré est celui que tu as sur le sein droit. ]

La voilà qui rougit de nouveau, on dirait une pivoine ! Ses yeux me lancent des éclairs, sa bouche, Ô combien attirante, s'apprête à écorcher des noms d'oiseaux, rien que pour moi. Elle amorce un cri, un peu trop aigu car...

  • Je vous dérange peut-être ? s’exclame soudain le professeur.

La belle sursaute. Elle a une réputation de fille modèle qu’elle ne voudrait perdre pour rien au monde. Tous les regards se centrent sur elle, à l'affût d'une bonne distraction. Elle m’oublie dans la foulée, douce maladresse.

  • Non, tout va…. b-bien, m-monsieur.
  • Vous vous moquez de moi ?!

Tout pourrait laisser à le croire. Elle tente de contenir une grimace, d’exploser de rire, ou simplement de se tortiller. J’en profite tout mon saoul, moi qui suis en train de lui chatouiller la plante du pied-droit qu’elle avait eu l’erreur de replier sur l’autre jambe. Je sens qu’elle tente d’esquiver, mais je lui tiens fermement la cheville, aucune chance de m'échapper. Elle gigote, n'arrive pas à formuler une phrase correcte. Prise de pitié pour elle, j’éloigne mes doigts, juste le temps de fournir un alibi potable. Elle bredouille une vague excuse qui semble convenir au professeur.

Je jubile ! Elle est tombée dans mon piège ! J’ai profité de la diversion alliée pour m'emparer de la barbacane. Il faut à présent se battre d’arrache-pied pour tenir la tête de pont.

Comprenant que cette partie de son corps dorénavant m’appartient, elle finit par y renoncer. Ça y est, j’ai toute son attention. Elle est effrayée de ce que je peux lui faire et des réactions qu'elle aura. Elle est en mon pouvoir. C’est tellement grisant ! Cependant, je ne veux pas qu’elle me craigne. Je lui fais un sourire amical en plaquant son pied contre ma cuisse. Je sens ses froids orteils se tortiller sous ma jupe évasée que je viens de légèrement remonter. Le contact provoque instantanément des fourmillements au niveau de mon bas-ventre. Elle se détend légèrement en sachant ce point sensible à l’abri de mes agressions. J'en profite pour m'approcher et lui susurrer des mots brûlants de désir.

  • J’ai tellement envie de toi…

En simultané, je repars à l’assaut, ma main lâche sa cheville pour lentement remonter sa jambe, caressant la peau à nue du bout des doigts. Elle est si sensible que je vois ses fins poils de bras se hérisser. Sa ballerine est tombée entre nous deux, elle est libre de se retirer. Je retiens ma respiration, mon cœur même.

Elle me répond par un petit sourire timide en rédigeant à son tour un message. Je l’observe en continuant mes lents va-et-vient, toujours progressant sur les murs d'enceinte. Je lui caresse l’intérieur du genou, elle sursaute. Enfin, elle me tend le bout de feuille déchiré dont je m'empare avec avidité.

[ Si je m'esquive, tu prendras ton air de chien battu. ]

" Capitaine, le donjon est à nous ! Capitaine, qu'est-ce qu'on fait ?! Capitaine, dites quelque chose !!! "

Je manque de m'étouffer. Ma réaction la fait glousser, elle couvre sa bouche d'une main pour ne pas se trahir à nouveau. Je la fais gémir en poursuivant mon chemin avec un sourire carnassier. Me voilà au-dessus du genou.

Je vérifie que personne ne nous observe. Le prof nous tourne le dos, plongé dans une complexe equation mathématique visant à donner l'équilibre entre protéines, minéraux, vitamines et...

" - Capitaine, on stoppe l'attaque ?

- Quoi ?? Non ! Avancez vers le bastion ! "

Les sentinelles regardent ailleurs, parfait. Je lance les échelles à l'assaut de la seconde enceinte. Je commence dangereusement à me pencher vers elle. J'ose caresser d'un doigt l'intérieur de la cuisse, tout proche de son entre-jambe. Elle se mord la lèvre pour retenir un second gémissement. Elle m’excite si fort que je me sens mouiller. À deux doigts, je mime une petite marche sur sa peau brulante, elle écarte légèrement les jambes pour me laisser atteindre le fin bout de tissu cachant son intimité. Mon dieu, je suis si proche... Je me penche un peu plus. Elle entrouvre la bouche, le souffle saccadé. J'écarte le bord de sa culotte, parcours les contours de son minou. Me voilà collée à elle. Je n'y tiens plus, je lui saute dessus et m'empare de ses lèvres. Elle se liquéfie sur place alors que je la pénètre en haut comme en bas. Mon pouce titille son point sensible sans aucune pitié quand ma langue virevolte avec la sienne. Elle peine à respirer, je la vois tenter de résister au flot qui m'emporte sans mal. Sa maîtrise d'elle-même me fascine. Je suis si chaude en cet instant que je pourrais venir sur demande. J'insiste un peu plus tout en détachant mes lèvres des siennes. Je la sens prête à exploser, il ne me reste qu'à nous infliger le coup de grâce. Sans prévenir, je lui mordille le cou. L'effet est immédiat, elle pousse un cri en jouissant sur ma main. Je l'accompagne sans peine alors que l'attention revient à nouveau sur nous.

  • Mesdemoiselles, qu'est-ce que vous faites ?!
  • Excusez-là, elle... elle est tombée !

J'ai répondu sans réfléchir. Je l'aide à se relever, elle a le visage caché derrière ses cheveux.

  • Je l'amène à l'infirmerie, elle s'est peut-être blessée !

Sans attendre son assentiment, j'attrape la main de ma conquise et ensemble, nous nous élançons hors de la salle en claudiquant. Une fois seule dans le couloir, nous nous effondrons contre le mur, collées l'une à l'autre. Elle n'a toujours rien dit, je la vois encore tressauter légèrement. Prise d'une soudaine inquiétude, je pose une main sur sa joue pour la forcer à me regarder. Le regard qu'elle me jette en dit long sur ses pensées.

Elle aussi, il lui tarde de recommencer !

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Note de l'auteure pour les étudiants : si vous vous faites chiez durant un cours, imaginer une scène coquine a le mérite de faire passer le temps très rapidement, mais ça vous chauffe à la limite de la frustration ! Une arme dangereuse, mais tellement efficace...

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