Deux cent mots incohérents pour justifier l'assassinat d'un verbe innocent.
Le verbe
Pas l’adverbe
Pas le proverbe
Seul le verbe incohérent
Pur plaisir certes imprudent
Que ce meurtre fort philosophique
Que ce meurtre parfois architectonique
De la forme française lâchement imaginaire
Incapable de la moindre jouissance révolutionnaire
Insurmontable jactance d’un esprit sans honte ni repos
Trop long discours d’un poète phallocrate aux deux cents mots
Pour une Sirène nonagénaire avide d’onomatopées incohérentes
Mélange improbable de poisson et d’amazone bien trop indécente
Murmure industriel d’un impossible rêve de fausse inquiétude larvée
Salmigondis puéril d’un proto adolescent ou d’un sinistre viking affairé
Adorateur incompris des comptes généreux soudaine victoire du mot cent
Maintenant incohérent zélateur du repli en désordre des vers impatients
Saignement et râles de ce verbe victimaire fin connaisseur de bon vin
Otage incompréhensible de l’insomniaque puanteur du bel alexandrin
Verbe divin ou démoniaque démiurge du mal au rythme barbaresque
Verbe méchant cruel sadique manipulateur de coït ma foi livresque
Verbe tardif d’un académicien haineux et le plus souvent fort ivre
Verbe incompris du nuage toxique d’un mangeur de beaux livres
Verbe sacerdotal de la nébuleuse pensée des jardins de l’Église
Verbe langoureux des amants mystérieux souvent écrevisses
Verbe immaculé de la juvénile propension au supplice
Verbe antépénultième du vice
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