Il y avait un bois derrière chez moi

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De la fenêtre de ma cuisine, je regardais mon jardin.

Je vis pleins d'oiseaux qui n'étaient pas des habitués de ces lieux.

Alors, les mots dans mon esprit sont arrivés comme des évidences.

« Il y avait un bois. Il y avait un bois derrière chez moi ».

Je voyais ses grands arbres majestueux, qui, le matin, laissaient traverser les rayons du soleil. 

J'entendais le bruit du coucou.

J'entendais s'agiter les chevreuils et festoyer juste derrière mon grillage.

Parfois, je pouvais les apercevoir avec leurs petits, ils me regardaient fixement sachant que depuis des années, ils vivaient là tranquillement près de chez moi. Puis s'éloignaient dans une grâce qui m'émerveillait.

Dix sept années à m'étonner de la quiétude de ce jardin et de ce bois.

Mon terrain n'était que clairière lorsque je m'y suis installée. Mais chaque arbre, chaque buisson, chaque haie vive, chaque fleur ou vivace furent plantés avec délectation. Je n'ai pas voulu planter de gazon, j'ai laissé l'herbe de la clairière.

C'est pourquoi, j'aimais me promener dans ce jardin où les oiseaux, papillons et coccinelles s'étaient installés. Les couples de rouge-gorges et des chardonnerets venaient sur le bord de ma fenêtre quémander quelques miettes. Ils savaient qu'ils seraient nourris tout l'hiver. Et lorsque je venais à les oublier, ils frappaient de la pointe de leur bec sur ma vitre.

Je me rappelais, le jour, où j'étais allée à la rencontre de l'homme qui coupait le bois derrière, pensant qu'il s'agissait du propriétaire. C'était l'élagueur, mais ici le bulldozer.

Nous avons parlé, il faisait son travail mais il était triste de voir ces arbres abattus, il ne comprenait pas très bien, comme moi d'ailleurs, les intentions du propriétaire. Ne garder aucun arbre ? Moi qui avais cherché de l'ombre pendant si longtemps avant que mes pousses deviennent des arbres adultes et majestueux. Je me rappelais du bois et de ses chênes. L'homme, lui, connaissait chaque essence, chaque nom d'arbre en me les désignant. Quel gâchis !

Que venait faire ce propriétaire dans ce lieu dit entouré de bois ? Mettre du gazon de golfeur, du béton, un cours de pétanque ou de tennis ? Ou encore des plantes exotiques qui ne poussent que dans le Sud de la France ?

J'entends le bruit du coucou plus fort.

Les oiseaux viennent dans mon jardin, ont les a expulsé eux aussi.

Les chevreuils ont fui !

Quelle absurdité.

« Il y avait un bois. Il y avait un bois derrière chez moi »

Les choses changent...

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