Chapitre 24

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La boîte que je tiens entre mes mains est d’un bleu brillant. Elle doit mesure une vingtaine de centimètres de longueur et pas plus d’une dizaine en hauteur. D’apparence, elle ressemble à une caissette à monnaie.

Une goutte de sueur perle le long de mes tempes lorsque j’insère la clé dans la serrure. La lampe de poche tenue entre mes dents me permet de maintenir l’objet sur mon lit qui, d’ailleurs, possède une housse de couette d’un bleu presque similaire. Mon index et mon pouce droit, quant à eux, font rentrer la clé dans l’orifice cranté.

Je m’applique. Force un peu.

Une montée d’adrénaline surgit de mes pieds jusqu’à ma tête lorsqu’un clic retentit.

Je soulève le couvercle, maintenant humidifié par la moiteur que je dégage. À l’intérieur, c’est une succession de rebondissements. Des sueurs froides se répandent le long de mon échine. Il y a une quantité impressionnante de photos où toute la famille apparaît au complet. Ou alors d’autres qui représentent un cliché de mon frère et moi. Que s’est-il passé bon sang ?

Le visage de ma mère s’affiche devant mes yeux. Comment puis-je me poser ce genre de questions alors que je ne sais même pas ce qu’il est advenu d’elle.

Si, au fond de toi, tu le sais Alice.

Je ne peux retenir un flot de larmes. Ma vision se floute. Mon visage se crispe. Je balance les images dans toute ma chambre. Une manière pour moi de ne produire aucun bruit, mais d’évacuer la haine qui grandit envers Tony.

Tu vas payer. Je te promets que tu vas payer.

J’ai trop encaissé dernièrement. La rage s’envole. Mais un écran noir me ramène à la raison. Il me fait même écarquiller les yeux. En dessous de tous les clichés, je trouve mon téléphone portable éteint.

Je n’y croyais plus. L’espoir m’avait quittée, remplacé par un voile meurtrier. Une légère lumière s’affiche entre mes doigts. Après avoir rentré le mot de passe en tremblotant, la batterie annonce soixante-quatre pour cent. Presque autant que lorsque je l’ai posé sur mon bureau il y a deux jours.

Et là, les pièces s’emboîtent. Ma mère avait tout prévu. Mon enfermement pour me protéger. Le téléphone au cas où les choses déraperaient. Et elles ont dérapé. Elle a donné sa vie pour moi. Peut-être que si j’avais compris plus vite…

Non, ne te lamente pas. Appelle la police et sors-toi de ce pétrin.

C’est avec un relâchement total que je pianote sur mon clavier le numéro dix-sept.

Après quelques tonalités éprouvantes, je respire à nouveau.

— Police secours à votre écoute. Quel est votre problème ? demande une voix féminine assez cristalline.

Après avoir expliqué avec le plus de calme possible la situation, mon interlocutrice me répond :

— Nous serons là dans cinq minutes. Ne faites pas le moindre bruit et attendez-nous.

Des larmes de soulagement délivrent la tension accumulée des derniers jours. Ma respiration est violente, chancelante.

Je peux vous affirmer que ce sont les minutes les plus longues de toute ma vie.

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