Terrain miné !

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Léonie !

Le plan est simple, l’exciter le plus possible et me tirer en le laissant derrière moi avec une gaule d’enfer. Dormir sur la béquille lui permettra de réfléchir. Putain, quand j’y pense, je n’ai qu’une envie, c’est de lui faire bouffer ses dents à ce crétin et aux autres mecs par la même occasion. Depuis que j’ai saisi pourquoi tout a été bizarre ce soir, je comprends mieux le comportement des types. Enfin non, en fait, je ne capte pas ! Comment peut-on être aussi stupide pour gober un truc si gros ? Sérieux ? Et puis, quand bien même, c’est quoi ces manières de se conduire ?

Bref, avec les conneries de mon voisin, nous sommes bonnes pour nous trouver un autre endroit où faire la fête ! Cet établissement c’est chez nous, c’est ici que nous avons tous nos plus beaux souvenirs de bringue de plan drague foireux et d’éclats de rire, il n’avait pas le droit de faire ça. Une chose est sûre, je ne suis pas prête de lui pardonner, il a vraiment était trop loin, cette fois, la guerre est déclarée !

Je me laisse tomber sur la banquette à côté de Cléo et à voir la tête des copines, je crois que c’est le moment de les raccompagner. Comme toutes les deux ne tiennent pas vraiment l’alcool, j’ai pris l’habitude de partager un Uber avec elles, je les dépose puis je regagne mes appartements. Cela devrait laisser le temps à mon abruti de voisin de rentrée chez lui à la fin de son service.

— Les meufs, l’heure est grave ! m’exclamé-je en finissant mon fond de verre.

— Avec toi, c’est toujours un code rouge, se bidonne Joy.

L’œil brillant et agar, elle est mûre. Cléo, elle, peine à se redresser, je ne crois pas que ce soit le bon moment pour leur parler, autant remettre la conversion.

— OK, les filles, je pense qu’il est l’heure de vous ramener !

Toutes les deux me fixent en relevant simultanément l’un de leur sourcil.

Je suis admirative de la synchronisation !

— Vous me faites quoi les sœurs siamoises ? les taclé-je.

— Tu n’as roulé de pelle à pe…rsonne, pas vu non plus de mec te tripoter, alors… on s’étonne que tu veuilles déjà partir, bafouille Joy.

— Oui, c’est ça, renchérit Cléo.

— OK ! Morue, tu peux te rendormir, je te sonnerais quand ce sera le moment de bouger. Quant à toi, Rafiqui, occupe-toi de ta chatte en jachère avant de penser à la mienne. Ne vous inquiétez pas, je gère.

— D’aaaaaccord ! No soucy ! Mais à l’occas, il faudra expliquer comment tu es passée de : « j’vais revenir vierge, si ma techa ne s’empale pas vite sur une teub » à « je gère » bégaie Joy tout en dandinant sa tête d’un côté, puis de l’autre et en mimant les guillemets avec ses doigts.

Ho bordel, je ne crois pas l’avoir déjà vu dans un état pareil. Voilà qu’elle tente de parler comme les jeunes d’il y a au moins dix ans de cela, mais j’avoue qu’elle est très drôle.

Alors que nous nous dirigeons vers la sortie, enfin, que je nous oriente à l’extérieur, je croise le regard de mon voisin. Chaud, brûlant, intense ! Mon clito commence à danser la Rumba et mes bonnes intentions à se faire la malle. Plus j’y pense et plus je me dis que jamais je ne vais réussir à mettre mon plan à exécution, je suis beaucoup trop en manque. Mon seule échappatoire serais de m’enfermer chez moi, mais ce serais fuir et ce n’est pas du tout mon genre et puis il mérite tout de même une leçon.

Durant tout le trajet, je passe mon temps à faire la nounou. Cléo semble être en train de rattraper son sommeil en retard des trois derniers mois si j’en crois le filet de bave qui s’écoule de ses lèvres entrouvertes. Allongée sur Joy qui lui caresse les cheveux avec un sourire nié qui lui barre le visage, elle est complètement désintéressée de ce qu’il se déroule autour d’elle. Vu le nombre de hoquets qui lui sortent de la bouche, j’ai bien peur que Rafiqui ne finisse par dégobiller sur la tête de ma morue si le chauffeur n’accélère pas un peu la cadence. Ce qui, je vous le concède, pourrait être à mourir de rire, sauf que je n’ai aucune envie d’être un dommage collatéral et si possible je préférerais qu’elle vide le contenu de son estomac à l’extérieur de l’habitacle.

Je récupère mon portable, le déverrouille et prends quelques clichés, histoire de leur rappeler la soirée, peut-être même, si elles ne sont pas sages que je les publierais sur les réseaux sociaux. Enfin, ça, c’est ce que je compte leur faire croire.

Copines ou pas, il faut toujours garder quelques munitions en réserve !

Après avoir déposé les filles, c’est devant chez moi que s’arrête le Uber, je le règle et grimpe dans l’ascenseur. Il est déjà plus d’une heure trente du matin, mais il devrait me rester assez de temps pour me rafraîchir un peu. J’ai eu tout le loisir d’y penser et maintenant, je sais exactement comment procéder, cela tombe bien, niveau artillerie lourde, disons que je suis plutôt bien équipé.

Je fonce dans ma salle de bain, vire ma robe et me rue sous la douche. Une fois sèche, je m’enduis d’une crème à la vanille comestible, puis j’enfile une paire de bas auto agrippant avant de remettre ce que je portais ce soir, ni vue ni connue. Pas de dessous, de toute façon, je n’ai aucune envie qu’il prenne son temps et puis je n’ai plus rien de propre. Moins je resterais en sa présence et plus j’arriverais à camper sur mes positions. Néanmoins, je compte tout de même en profiter un peu et avoir ma revanche. Le tout, c’est de savoir où j’ai fourré ce dont j’ai besoin dans tout mon bordel. Il faut vraiment que je me décide à ranger et à faire la lessive, car bientôt, je ne retrouverais plus le chemin de mon lit et dormir fait partie des plaisirs de la vie.

Après bouffer et baiser, bien sûr.

Ma chambre complètement retournée, il n’y a pas moyen de remettre la main dessus, jusqu’à ce que j’ai une illumination.

Dans mon sac de sorties nocturnes !

Un tog bag où je fourre tout ce dont j’ai besoin, lorsque je découche avec la ferme intention de me faire envoyer au septième ciel, même si, je vous le concède, cela n’est pas gagnant à tous les coups. Parfois, cela ne fonctionne pas au grattage, alors, je prends toujours l’option tirage pour assurer mes arrières, mais ce soir, cela n’est pas envisageable.

Le monsieur a plutôt intérêt à être bon niveau doigté, parce qu’il est hors de question qu’il fasse trempette, mais j’ai bien l’intention de jouir !

Moins de dix minutes plus tard, je suis fin prête, sauf que je ne sais pas où je vais bien pouvoir cacher ce que je compte utiliser pour ma petite vengeance. J’ai beau y réfléchir, vue ma tenue minimaliste, sur moi, c’est impossible.

Illumination, je suis un génie !

L’ancienne voisine m’avait confié le double des clés de son appartement, il y a déjà plusieurs moi, au cas où elle les perdrait et je les aie toujours. Je les attrape dans la boîte à clés posée sur le meuble de mon entrée, en remerciant silencieusement Joy de me l’avoir offert à mon dernier anniversaire, car c’est la seule chose que je range. Le trousseau en main, je me dirige vers chez mon beau brun et pénètre sur les lieux. Juste éclairée par la lumière de mon portable, je me déambule à l’intérieur, davantage exciter que lors de mon premier rancard. J’imagine être une sorte d’agent secret partie en mission.

Putain, et après Joy trouve que je suis bordélique ! Hé ben, elle devrait venir visiter l’appart de mon voisin, il est encore pire que le mien. Léonie, réfléchie et vite, car l’heure tourne et il est hors de question qu’il me découvre chez lui. Déjà, impossible de finir dans son lit, trop dangereux, ensuite, il m’a bien dit qu’il me prendrait contre la porte de l’entrée, ce qui me convient parfaitement. Seul problème, j’ai besoin d’un point d’accroche, mais ici, il n’y a absolument rien que je puisse utiliser. Je fais un tour rapide des alentours, mais à la simple lueur d’un téléphone et avec le bazar présent au sol, ce n’est pas chose facile. En pénétrant dans la cuisine, j’étire les lèvres en un sourire diabolique ; la voilà ma solution !

J’installe mon matériel et pose un torchon dessus, ni vu ni connu, ensuite, je repars le plus vite possible. Je laisse entrouverte la porte de mon appartement, pour pouvoir entendre l’ascenseur s’ouvrir sur mon voisin, puis j’attends. Enfin, disons plutôt que je fais les cent pas, mon degré de patience étant proche de zéro, tandis que ma libido est à son maximum.


Bonjour à tous ! Ayant un salon dans moins de 15 jours, a partir de cette semaine, je vais avoir un peu moins de temps pour publier, je vais donc passer à un chapitre les lundi, mercredi et vendredi.

Bonne vacances pour ceux qui y sont et bon courage pour les autres, en ce qui me concerne, je ne retourne travailler que début septembre ! 


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