Contre les femmes, tout contre

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 Je me réveillais vaseux au milieu du salon de Sonia. Les persiennes à ses fenêtres me protégeaient des rayons du soleil et m’offraient du répit pour tenter de retrouver mes esprits. J’aperçus Sarah sur le canapé qui faisait face au fauteuil sur lequel je m’étais endormi. Lovée dans les bras de Sonia, les deux ronflaient leur fioul et la grâce qui les habillait cette nuit semblait s’être volatilisée aux lueurs de l’aube. J’étais nu et conclu que j’avais dû passer du bon temps. On se rappelle toujours pourquoi on baise, mais rarement comme on s’endort chez Sonia. Petite gaule de fatigue. La meilleure. L’idée de leur en faire profiter arriva, mais sans vraiment savoir comment. Réveiller un ivrogne n’apporte que molles protestations et indifférence. Mais quand même. Le mari de Sarah se pointa dans le salon tranquillement, m’extirpant de mes songes. « Le mari de Sarah ». Pauvre homme, sans rien connaître de son prénom, je savais qu’il n’en avait plus ici depuis toujours. Qu’il en profite, il jouait dans une cour suffisamment grande pour lui.


— Un café David ?

— Ouais, tu es ?

— Le mari de s…

— Ton nom ?

— André.

— Tu parles d’un nom de con. T’as une gueule à aimer les chemises à manches courtes André. T’es réveillé depuis quand ?

— J’ai pas dormi. J’ai grincé des dents toute la nuit dans un train d’enfer.

— T’avais l’air ivre mort quand je suis arrivé.

— J’ai commencé à émerger y’a deux heures. C’est quoi votre truc ?

— Vodka. Tu comptes la réveiller ?

— Mauvaise idée.

— Tu vas quand même le faire. Je vais aller boire mon café dans la chambre de Sonia, et tu vas demander à Sarah de m’y rejoindre.


Ce bon vieil André marqua un temps d’arrêt et très vite s’y résigna. Il n’y avait pas vraiment de malaise ou de honte, on aurait dit un clébard, un clébard neutre, qui fait le job.


Under my thumb

The girl who once had me down

Under my thumb

The girl who once pushed me around

It’s down to me

The difference in the clothes she wears

Down to me, the change has come

She’s under my thumb


 Sonia avait le chic pour accueillir. Elle savait trouver sur qui taper pour se défouler et ses victimes réclamaient. Passer chez elle était divertissant. Elle n’avait besoin que de quelques secondes pour sonder ses proies et les rabattre dans ses vices avec facilité. M’ayant à la bonne, je n’avais qu’à venir récolter les fruits semés. Ma gaule de fatigue ne me quittait pas et l’idée de remplir de foutre Sarah par tous ses pores avant de la renvoyer chez elle l’entretenait.

Elle arriva dans la chambre vaseuse. Sa peau suintait l’alcool et l’abandon qui l’habitait ne me rendit que plus dur. Seins nus et un slip minimaliste l’habillait. Ses cheveux étaient gonflés d’une nuit tourmentée et donnaient à son visage des airs de Madone. Sainte Sarah, indécente Reine parmi les chiennes.


— André est venu me chercher.

— Brave homme. Approche, c’est toute ta peau que je veux sentir.

— T’es bête.

— T’as pas idée. On s’est couché tard, hier ?

— Au petit matin, tu tenais à nous voir Sonia et moi nous amuser un peu. Et puis tu t’es endormi d’une traite.

— Je vois. Tu sens bon l’alcool et la baise, viens m’embrasser.


Sarah se déplaça comme une chatte jusqu’à ma bouche. Elle marchait à quatre pattes, cambrée au possible et but à mes lèvres quelques gorgées de désir.


— André ! Hurlais-je jusqu’au salon. Viens là mon grand !


Il arriva dans la chambre et vu sa femme promener sa langue dans mon cou puis le couvrir de baisers.


— Le spectacle te plaît ? lui demandais-je.

— Oui…

— Alors prépare-la-moi. Arrange-toi pour qu’elle coule comme une fontaine. Je la veux chaude et humide. Une fois terminé, c’est du café que t’iras refaire, qu’on soit tranquille ta femme et moi.


André s’exécuta. Il butina son épouse un moment, s’appliquant du mieux possible, et quand je sentis qu’il était temps que je jouisse en elle, elle vint me chevaucher après l’avoir congédié.

On ressort toujours de chez Sonia avec une espérance de vie réduite et les yeux dans le vague. Le soleil qui plongeait dans sa rue rasait l’horizon. L’après-midi était déjà bien entamée et je ne savais pas sur quel pied danser. L’un avait soif d’encore tout un tas de choses tandis que l’autre ronflait déjà. 

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