La machine de Bletchley

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La lumière verdâtre du bout du tunnel n'était guère rassurante. Nous nous arrêtions juste avant la porte pour discuter entre nous.

-Ça serait plus simple, si nous connaissions nos vrais noms plutôt que ces absurdités de pseudo, dit La Papesse. Moi c'est Kate et vous les garçons ?

-Théo répondit le jeune homme et lui c'est Gabriel c'est ça ?

-Comment tu connais mon prénom ? Lui demandais-je

-C'était ma mission, je devais être sauvé par Gabriel, or c'est toi qui m’as libéré donc par conséquent...

-Bon, on avance vers la lumière qui fait peur. Si mon compte est bon, il ne reste que trois salles, ce qui est beaucoup, rajoutais-je

Nous sommes entrés dans la pièce surchargée de machines poussiéreuses, tandis que la lumière verte venait de plusieurs écrans de veille d'ordinateurs. Kate les alluma et nous vîmes les images d'une dizaine de caméra de surveillance. Chacune d'entre elle était installé dans une salle. On reconnaissait la salle à manger, la pyramide ensevelie par le sable mais également d'autres comme la nôtre, une forêt amazonienne ainsi qu´un asile psychiatrique et autres salles à énigmes. Il semblait y avoir deux autres salles mais les caméras étaient éteintes et nous n'arrivions pas à les allumer à distance.

Théo s’installa sur le siège de l’ordinateur et il commença à taper à une prodigieuse vitesse. Assez rapidement, des lignes entières de codes dansaient devant mes yeux. Il nous apprit qu’il était ingénieur informaticien et qu’il avait failli être embauché par les services secrets britannique mais qu’il avait été recalé à cause de son caractère impétueux. Il appuya sur une dernière touche et l’une des deux caméras désactivées s’alluma. Il pesta car l’autre passait par un réseau sans fil qu’il n’était pas en mesure de pirater. Néanmoins la première montra une chose inattendue, elle filmait en gros plan deux grosses bouteilles d’oxygène reliées à une petite charge d’explosif. Il y avait aussi une étiquette jaune avec une formule chimique mais je ne la comprenais pas. A sa vue, Kate blêmit et fit un pas en arrière.

« -Quelque chose ne va pas ? ai-je demandé.

-C’est impossible. Il ne peut pas avoir cette chose ici.

-Qu’est-ce que c’est ? demanda Théo.

-C’est un mélange d’acide fluorhydrique, un des plus corrosif car concentrée il peut dissoudre le métal, auquel on mélange du gaz fait à base de toxine botulique. C’est l’arme biologique la plus dangereuse et la plus meurtrière qui existe. Une gouttelette dans l’air peut tuer une vingtaine de personnes alors imaginez ces deux bouteilles de trente litres chacune, répondit Kate, paniquée.

-Comment tu es au courant de ça ? questionna Théo

-C’est… C’est parce que c’est moi qui l’ai créée. J’étais chercheuse en biologie, nous devions travailler sur différentes toxines et il y a eu un accident dans mon laboratoire. Une fiole d’acide s’est mélangée avec la toxine et cela à former une méta-toxine bien plus puissante et mortelle. Tout mon labo a été infectée, je suis la seule à avoir pu m’en sortir vivante. La toxine a été contenu dans le laboratoire. Quelques jours plus tard, des scientifiques avec des protections ont réussi à la cloisonner et l'enfermé dans deux bouteilles d’oxygène et une personne fut chargé de les cacher. Après sa mission il s’est suicidé pour éviter que quiconque ne mette la main dessus. Il n’en avait parlé qu’à moi car il s’agissait de mon frère, dit-elle. »

Je n’osais rien dire, c’était une situation très compliquée. Il ne restait qu’à espérer que ces bouteilles soient loin de nous. Je demandais à Théo s’il pouvait allumer les lumières de la pièce via l’ordinateur car mis à part sa lumière, la pièce était plongée dans l’obscurité. En un clic, toutes les lumières s’allumèrent révélant des dizaines de machines anciennes et de carton entassés dans une cave voutée.

« -Nous sommes morts, dit Kate dépitée

-Ce n’est qu’une cave on va réussir à sortir, dis-je gentiment

-Tu ne comprends pas. Les bouteilles sont ici, dans cette pièce. Mes amis, bienvenue à Bletchley Park, le centre où l’on a décrypté la machine Enigma lors de la seconde guerre mondiale. Or c’est dans les caves de Bletchley que mon frère avait caché les bouteilles.

-Alors, nous sortirons avant de mourir. Ca me parait un bon plan, dit Théo en souriant. »

Théo faisait preuve de beaucoup d’optimisme vu la situation. Il décida de rester devant les ordinateurs pour repérer des choses anormales et avec Kate nous devions chercher une issue. Tout autour de nous il n’y avait que des étagères remplies de cartons, des milliers de cartons. J’en ouvris un et en sortit un dossier. A l’intérieur la même phrase se répétait : Déplacer l’Enigme. Dans tout les cartons, toujours cette même phrase que je ne comprenais pas. Kate ferma les yeux pour réfléchir puis sans crier gare, elle fonça vers les machines qui se trouvaient à l’autre de bout de la salle.

Elles avaient été empilées les unes sur les autres et formaient un amoncèlement jusqu’au plafond. Kate commença à les enlever une par une et je l’aidai pour cela. Après dix minutes à bouger ces lourdes machines qui ressemblaient à des machines à écrire, une porte se dévoila derrière tout cela. Elle ressemblait à une porte de local à balai, toute simple et même pas vérouillée.

« -Comment as-tu su ? demandais-je

-La devinette. Ces machines sont des machines Enigma, déplacer l’énigme ca voulait dire déplacer les machines Enigma. »

C’est vrai que c’était plutôt logique en fin de compte. Nous avons dû déplacer quelques machines encore avant de pouvoir passer pour ouvrir la porte. Lorsque le chemin fut dégagé, Kate ouvrit la porte au même moment où Théo criait non. Mais c’était trop tard. Lorsque la porte s’ouvrit nous avons vu les deux bouteilles de gaz et la bombe accrochée avec. Le minuteur se mit en marche sur 6 min, il devait être relié à la porte et nous l’avons mis en marche en l’ouvrant. C’était un piège et nous avions foncé droit dessus. Nous n’avions pas trouvé d’issue ni d’autre énigmes et la bombe égrenait le temps avant notre mort.

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