Maison d'enfance.

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 C'est étrange de voir que la maison dans laquelle j'ai passé mon enfance et mon adolescence est complètement tombée en ruine. Je me rappelle parfaitement bien, de ces beaux jours d'été, d'automne, d'hiver, de printemps, de pluie, de neige que nous passions à l'intérieur et à l'extérieur de notre maison. Je me rappelle aussi les catastrophes, les incidents, les rires, les pleurs. Au fil des années, mes parents n'avaient plus beaucoup de temps pour moi. Ils étaient très jeunes mais travaillaient beaucoup. Quand je suis entrée dans l'adolescence, ils ne savaient que m'interdire, m'empêcher, et me contraindre. J'ai du jour au lendemain perdu cette affection et cette proximité qui lie l'enfant en bas-âge à ses parents chéris, cette époque rose où on à l'impression que tout est beau et que l'on va jouer toute sa vie. C'est ainsi que vers mes 13 ans, lorsque mes parents m'ont dit que je devais être soit médecin, soit avocate, j'ai commencé à me rebeller. Je n'avais pas de difficultés scolaires, sociales, familiales à force d'avoir joué à être parfaite pendant toute ma vie alors j'ai commencé à échouer volontairement aux examens de temps à autre pour énerver mes parents, puis je laissais ma musique a volume maximum pour empêcher mon père de travailler, puis j'ai commencer à laisser les fenêtre ouvertes, sachant ma mère frileuse. Finalement, à travers cette vie de rebelle que j'ai menée, j'ai découvert l'amour et mes souvenirs les plus fous restent ceux dans lesquels je faisais l'amour à mes partenaires que je ramenais à la maison. Tout à commencé quand j'avais 18 ans, par la plus communes des situations : moi, ma meilleure amie de l'époque, belle brune aux cheveux extrêmements longs et aux grands yeux verts. Nous avions l'habitude de nous voir nues parce que nous avions grandi ensemble. Mais cet après-midi de printemps était différent. J'étais nue devant elle, sortant de la salle de bain. Elle me regardait intensément, puis elle m'a dit : « Tes seins paraissent plus gros. » J'étais surprise, nous nous voyions nues mais jamais nous ne faisions de remarques sur notre intimité, je me suis demandé à quel point elle m'analysait pour savoir avant moi-même que mon corps avait encore changé. J'ai souris, un peu gênée. Elle m'a demandé si elle pouvait me toucher les seins. Malgré la surprise, je lui ai dis oui. Après tout, nous étions entre nous. C'est ainsi qu'elle a posé une main sur mon sein droit, puis elle s'est emparée de toute ma poitrine avec ses deux mains, elle s'est mise à jouer avec mes tétons avec ses pouces puis elle m'a embrassée. Je n'avais jamais ressenti ce genre de désir vis-à-vis d'elle et je n'avais jamais remarqué que je l'attirais. Nous nous sommes embrassées quelques secondes, assises sur le lit. Puis comme j'étais déjà nue, elle m'a écarté les deux jambes et s'est mise à me lècher le clitoris. C'était ma première expérience sexuelle avec une autre personne que moi et je ne savais pas à quel point c'était incroyable. Elle semblait déjà expérimentée : nous ne parlions pas vraiment de sexe mais je savais qu'elle avait eu quelques histoires. Elle m'a inséré quelques doigts, puis encore quelques coups de langue, puis les deux, c'est ainsi que j'ai eu mon premier orgasme. Après ça, nous avons continué d'avoir ce genre d' « incidents » sexuels sans romance. Puis j'ai eu un copain, avec qui j'ai fais ma première fois. Il était nul. Ce jour-là, il a pris 5 minutes avant de réussir à trouver l'entrée de mon vagin à tel point que j'en avais marre. Je n'ai ressenti aucun réel plaisir, que de la douleur mais lui s'est empressé d'éjaculer sur mon visage. Nous sommes restés ensemble 4 mois. Le prochain copain que j'ai eu était beaucoup plus âgé que lui et tout à fait son opposé : il m'a fait enchaîner plusieurs orgasmes sur 3 minutes et je n'ai jamais connu de plaisir si violent. Il a fallu qu'on tombe dans l'ivresse d'un plan à trois avec ma meilleure amie pour que a première dispute avec elle ait lieu, dans cette maison que je voyais s'amochir chaque saison. Il s'est avéré qu'elle soit tombée amoureuse de lui après le plan à trois. Il faut dire qu'elle criait plus que moi, il devait être son premier coup. Je n'étais pas très attachée à lui mais quand même, il me baisait bien et il était gentil. J'ai coupé les ponts avec ces deux-là. J'étais peut-ête jalouse qu'elle ait réussi à l'aimer alors que moi je n'avais pu tomber profondément amoureuse et maintenant qu'il m'échappait, je le voulais plus que jamais mais je n'avais aps le temps. J'étais jeune et lorsque je fixais le plafond dema chambre je me disais, comme pour me consoler : « Ce n'est pas la fin du monde, d'autres pénis et d'autres vagins m'attendent quelque part. » 

  C'est aussi dans cette maison où j'ai été confrontée à la violence et à la mort pour la première fois : lorsque mon père a gifléma mère sous mes yeux. Ce jour-là, je me suis laissée envahir par la colère et j'ai foncé sur lui, je l'ai bousculé si fortement qu'il a perdu pied et est tombé, se heurtant la tête contre la table de son bureau. Ma mère m'a violemment saisie, le visage en pleursme criant dessus : « Ne t'en mêle pas ! »  Je suis restée tétanisée quelques minutes, la regardant aider mon père à se relever, puis lui, se dégageant d'elle et s'en allant dans la chambre en me lançant un regard noir. J'étais tellement occupée à gâcher ma vie et à baiser avec n'importe qui que je n'avais jamais vu leurs relations se dégrader. Plus tard, elle est venue dans ma chambre pour pleurer et me dire de ne pas prendre partie car elle ne voulait pas qu'il s'en prenne à moi. J'étais perdue entre essayer de l'écouter sans insulter mon père et dissimuler le magasine érotique et le gode qui étaient juste à côté de mon oreiller. Elle m'a dit qu'il n'allait plus perdre le contrôle et que ce genre de choses arrivaient parfois mais ue tout rentrait dans l'ordre. Je serai folle de vous dire qu'après celà il n'a plus levé la main sur elle. Ça a été des coups et des coups pendant une année entière jusqu'à ce qu'elle décide qu'elle en avait marre donc un jour, elle lui a balancé une bouteille de cet alcool dans lequel il se noyait chaque soir, celui qui coulait dans ses veines et qui lui faisait perdre la tête. Elle lui a balancé cette bouteille à la figure, il s'est mis à saigner du nez.J'observais la scène du haut des escaliers, attendant le moment où il voudrait se venger pour me mettre entre eux. Puis j'ai vu ma mère, appeurée, s'enfuir dans la cuisine. Le temps que j'arrive, mon père était allongé par terre, un couteau planté dans le cou, se vidant de son sang. Voilà, c'était fait. Elle était là, la mort qui arrête tout, celle sans qui la violence, les cris, les coups, les humiliations continuent. Il a fallut que quelqu'un meure pour que tout cesse. J'ai vu ma mère s'écrouler en pleurs sur le sol de la cuisine et moi, tétanisée, je fixais le corps presque mort de mon père. Je suis restée ainsi pendant de longues minutes puis mamère, toujours en sanglots à appelé la police « J'ai tué mon mari *pleurs* aidez-moi je vous en supplie *pleurs*, il est mort ...» En quelques minutes, les pompiers, la police, tout le monde est arrivé. Le corps a été emmené, le coupable, le témoin. Tout le monde. Je pleurais en silence, essayant de comprendre toute cette scène. Tout s'était passé si vite. 

 Époux violent, climat de terreur, légitime défense. Voilà comment ma mère a pu retourner à la maison. L'atmosphère est resté étrange les premiers jours, pas beaucoup de contact, de discussion. Nous dormions ensemble dans la chambre d'amis car c'était difficile de rester seules, chacune dans une chambre, seule avec la peur, la douleur, la hantise des souvenirs. Au bout d'un mois, les premiers souriressont réapparus, puis des rires, des moments à deux. plus tendres. Je ne sais pas si j'en ai voulu à ma mère d'avoir tué mon père, peut-être un peu quand même. Mais au vu de sa souffrance, sa terreur, de tout ce qu'elle a traversé pendant une année et demi, je lui ai rapidement pardonné ce que j'avais à lui pardonner. L'affaire a quand même fait du bruit. Au bout de deux mois, nous avons vendu la villa et nous avons quitté le pays.


Quelques années plus tard, 25 ans et fraîchement diplômée de l'université, ni en médecine, ni en droit, ma mère toujours à mes côtés, nous avons vu une photo de notre villa de l'époque dans le journal. Pour grand titre : « La maison du crime, racheté par un milliardaire : les rénovations débuteront à la fin de l'hiver. »

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