Rouge carmin
D'un orage, mon coeur se réduit à néant,
Triste, il regorge de sang ;
Un hiver glacé de rage,
Il me fallut bien du courage.
Le fruit peu à peu se meure
Les pétales de ma candeur,
Devant ma lucide froideur
Je finis par avoir peur.
A comprendre un beau matin,
L'existence, ce n'est rien ;
Dans l'univers de son âme,
On m'avait menti, infâmes.
A croire, pauvre de moi,
Ces pêcheurs, ces hommes de loi
Voulant prendre ma flamme
Comme ces idiotes courtisanes.
Je pense que cela est fini,
Je n'irai point au paradis,
Qu'importe puisque c'est le prix
D'avoir le sentiment d'être libre.
De ma plume rouge carmin
Déchirant ce vieux parchemin,
Plus jamais servile,
Que Dieu m'épargne l'asile.
Dans le ciel de mon enfance,
Bien loin l'arrogance ;
Le visage de l'espérance
Et le sourire de l'aisance.
L'homme ne tolère le doute,
C'est la première qu'il redoute,
De l'ignorance ou du trépas,
Je donnerai ma vie à qui voudra.
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