Terrain glissant

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Il a totalement raison mon ami. Ses yeux sont luisants, les premières timides gorgées de vodka lui ont sûrement brûlé la gorge à lui aussi. Nous rions, il se permet même d'insister :

  • " Soeur Charlotte, sérieux ! Ça te va pas du tout ! Toi que je n'ai jamais vu dans une église en plus ! Et…."

Il s'arrête après avoir hésité à poursuivre. Curieuse, je reprends une gorgée et je lui demande :

  • " Et quoi ? "

Il semble encore hésiter, il prend à nouveau son verre en main et le vide cul sec avant d'oser poursuivre après avoir inspiré profondément :

  • " Et les bonnes soeur Cha, je pense que ça n'a même pas le droit au petit canard. "

Il éclate de rire, un rire imbibé que j'ai peu l'habitude de voir. J'ai beau ne pas avoir tous mes esprits, je sais évidemment à quoi il fait allusion: mon petit canard vibrant que j'utilise afin de me donner quelques plaisirs solitaires dans mon bain et que, comme une conne, j'oublie parfois sur le rebord de la baignoire. J'avais espéré qu'il n'ait jamais fait attention à mon jouet mais je sais maintenant que je me suis bercée d'illusions.

Je me sens honteuse mais j'ai aussi tellement envie de rire. L'alcool aidant, je le suis dans son délire et j'explose de rire à mon tour.

Je retrouve une relative maîtrise après quelques secondes, j'essaie alors de me justifier laborieusement :

  • " Tu sais Ju, les femmes ont des besoins parfois. Tu voudrais pas que mon absence de sexe me rende de mauvaise humeur et avoir à supporter ça quand tu rentres du boulot le soir ? Si ? "

Il reprend son rire à peine éteint puis me répond :

  • " Bien sûr Charlotte, joue autant que tu veux avec ton petit canard, si ça te fait plaisir . "

Il me taquine je le sais, mais là, en cet instant, ça m'agace un peu. Il veut jouer mon sympathique coloc ? Ça marche, nous allons jouer lui et moi et voir qui est le plus fort !

Je saisis la bouteille tout en le regardant avec mon petit sourire espiègle. Je remplis à nouveau nos verres. Julien semble surpris mais ne m'arrête pas pour autant. Il se contente de me dire :

  • " Tu veux me saouler Cha ? "

Je ris et je lui réponds :

  • " T'es déjà saoul Ju, t'aurais jamais osé parler du canard si tu ne l'étais pas. Je te connais par coeur, je veux seulement être sûre que t'as pas d'autres dossiers sur moi ! "

Il répond, amusé :

  • " J'en ai des tas mais je reste bouche close. "
  • " On dit bouche cousue. "Close", c'est pour les maisons que t'aimerais fréquenter bêta ! "

Il éclate de rire à nouveau. Je crois que je le tiens mon coquin. Pour dire vrai, la tête me tourne de plus en plus à moi aussi. Il me répond :

  • " C'est clair qu'une maison close, ça m'aurait bien plu ce soir, si ça avait encore la chance d'exister. "

En tant que féministe je ne peux que répliquer :

  • " T'es sérieux ? T'irais baiser une femme comme ça, alors qu'elle ne fait que ça afin de pouvoir subsister ? "

Il bafouille sa réponse :

  • " Je déconne Cha, je voulais seulement expli… dire par là que les mecs aussi, ils ont des besoins. Tu sais très bien que c'est pas mon genre de payer des femmes pour bai… euhh pour faire l'amour, mais ce soir, si j'avais voulu assouvir mon besoin, j'aurais pas eu d'autres choix. "

Ça me paraît tellement bizarre, surnaturel presque, d'avoir ce genre de conversation avec lui. Ce que je retiens de sa tirade, c'est qu'il semble ressentir de profonds besoins ce soir, moi qui le croyais si frigide mon ami d'enfance. La curiosité de l'ivresse me pousse à en savoir plus :

  • " T'es en manque à ce point ? "

Il soupire son rire et m'apporte sa réponse :

  • " Je suis comme toi, je viens de vivre une fin de soirée où nos amis nous ont ouvertement fait comprendre qu'ils allaient s'envoyer en l'air et j'ai pas baisé depuis des mois donc j'ai des trucs qui me passent par la tête et des envies de sexes, ouais. "

Je souris et je lui réponds en levant mon verre :

  • " Un p'tit toast à tous les oubliés du sexe Ju ! "

Il lève son verre et me suit dans mon toast délirant.

  • " À tous les cons qui vont pas baiser ce soir ma p'tite chatte "

Je pouffe de rire en rectifiant :

  • " Ma petite Cha tu veux dire ? "

Il répond en riant :

  • " Oui désolé, parler de sexe, ça me monte à la tête… "

Mon esprit divague un peu et ose cette réponse :

  • " T'inquiètes, moi aussi, ça me monte à la tête, je suis à deux doigts de rappeler Rémi, c'est pour te dire…"

Julien retrouve un minimum de lucidité et me demande :

  • " Rémi ? C'est le gars que t'avais amené deux ou trois fois ici ? Tu m'as jamais dit pourquoi ça n'avait pas marché entre vous deux d'ailleurs ! "

Mon ivresse grimpante m'invite à la franchise, je lui réponds, morte de rire :

  • " On va dire que Rémi, c'était monsieur pshhiiiitttt ! "

Le regard et les expressions de mon ami me prouvent qu'il n'a strictement rien compris à ce que j'ai maladroitement essayé de lui faire comprendre, j'essaie alors d'être un peu plus explicite en soupirant :

  • " C'était monsieur trente secondes à tout casser quoi ! Tu comprends mieux ? "

J'aurais dû éviter de dire ça alors qu'il avait son verre en bouche. En comprenant enfin, il est pris d'un énième rire suffisamment puissant pour le faire cracher sa gorgée de vodka. Si j'avais été sobre, j'aurais sûrement couru jusqu'à la cuisine pour prendre une lavette et essuyer ses bêtises, mais là, je ne peux pas, je m'en fiche royalement, je me contente de glousser bêtement.

Finalement c'est lui qui se dirige vers la cuisine et qui revient avec ce qu'il faut pour effacer sa faute. Il titube un peu durant ce court trajet. Une fois le sol nettoyé grossièrement, il m'avoue :

  • " Je suis pas sympa de me moquer de lui, je suis pas beaucoup mieux. Avec Mel, j'étais pas spécialement un modèle d'efficacité non plus. "

Ça reste toujours aussi étrange de l'entendre se confier ainsi sur de tels sujets. J'ai beau avoir l'esprit taquin, sûrement encore plus ce soir, j'ai la lucidité de tenter de le rassurer :

  • " Je te jure que Rémi, c'était vraiment un cas extrême, je suis sûr que t'es bien plus performant que lui. "

Son visage se ferme un peu, son sourire se fait plus discret et timide, presque honteux, pourtant, il avoue :

  • " J'en suis pas aussi sûr que toi, je mettrais pas cinq euros sur la table pour parier là-dessus. "

Je ne sais pas ce qui me prend, j'ai l'impression étrange de devenir une marionnette que je ne contrôle plus vraiment. Je me lève spontanément, je me dirige dans l'entrée de l'appartement pour saisir mon sac à main en cuir noir. J'en extrais mon portefeuille que j'ouvre immédiatement. Je suis ravie d'y voir un petit billet de la valeur correspondant à la somme citée par Julien. Je le prends en main, je range grossièrement le reste et je reviens, chancelante, dans le coin salon en posant avec assurance et fermeté le bout de papier sur la petite table, tout en lui répondant :

  • " Si tu veux pas les mettre ces cinq euros, c'est moi qui vais le faire ! "

Malgré sa surprise, il se met à rire et me fait remarquer :

  • " T'as beau vouloir parier, on pourra jamais le vérifier ! "

Les mots sortent une nouvelle fois trop rapidement de ma bouche :

  • " Si on le voulait, on le pourrait ! "

Ses yeux s'ouvrent grands, je pense qu'il est totalement estomaqué. Il tente de reprendre un peu ses esprits, se met à rire et me répond :

  • " Je vois… En fait, t'es en train de me tester ? "

J'apporte ma réponse une nouvelle fois sans réfléchir :

  • " Je veux tester ta résistance oui…"

Il constate mon relatif sérieux et commence à douter, il me demande alors confirmation en grimaçant :

  • " Tu veux dire, toi et moi ? Là ? Maintenant ? "

Un peu vexé par ses mimiques je lui réponds :

  • " T'es pas obligé de faire une telle grimace. Je te dégoûte tant que ça ? "

Honteux, il tente de se justifier :

  • " Non, Cha, c'est seulement que je m'attendais pas du tout à ça ! "

Je me sens honteuse à mon tour, je ne sais vraiment pas ce qu'il m'a pris. En fait, si, je le sais très bien. Je suis simplement bourrée, en manque de sexe, face à un gentil garçon qui m'a avoué qu'il était en manque lui aussi. J'ai alors sauté sur la première petite ouverture pour tenter de soulager ma frustration. Je me contente de lui répondre honnêtement :

  • " Désolé Ju, je suis trop conne, oublie ça ! "

Je le vois me fixer en souriant, il est dans ses pensées alors que mes joues doivent être pivoine. Je ressens presque l'envie de fuir, d'aller me réfugier dans mon lit, me cacher sous ma couette pour fuir cette honte qui me submerge. Mon ami vient pourtant rompre ce lourd silence pour me demander :

  • " Arrête Cha, t'es pas conne, mais t'étais vraiment prête à ce qu'on fasse ça ? "

Je ne ressens plus vraiment d'étonnement dans le ton qu'il vient d'employer pour me poser cette question, j'y vois seulement une réelle curiosité. Malgré mon état, je choisis d'être franche :

  • " Oui, Je pense,... tu m'en veux ? "

Un joli sourire se dessine sur ses lèvres, ses yeux sont toujours aussi luisants. Il saisit son verre et, comme un peu plus tôt, il le boit d'une traite avant de me dire, tout en étirant son bras afin de saisir le billet posé sur la petite table ikea :

  • " Ça marche, on le fait si c'est toujours d'accord pour toi. "

C'est à mon tour d'écarquiller les yeux, totalement étonnée par ce retournement soudain de situation. Je suis prise par une tornade de sentiments totalement contradictoires. Le doute, la peur, mais aussi l'excitation et l'envie viennent se mêler pour me plonger dans un brouillard épais. Qu'est ce que je dois faire ? Rebrousser chemin ? Je me contente de le regarder, je veux lire en lui, trouver des réponses dans son regard. Je décèle, dans ses yeux brillants qui me fixent, le désir, un désir que j'ai sûrement fait naître avec cette proposition malhonnête, un désir qui rallume aussi, je dois l'avouer, la flamme de mes propres envies. Je me sens chaude, brûlante, je sens mon intimité se préparer, sans plus attendre, à un probable futur plaisir.

Au diable les doutes, au diable les bonnes manières et les futurs possibles regrets. Je change de position pour me placer à genoux sur le canapé. Sans interrompre nos regards, je lui donne sa réponse en déboutonnant simplement mon chemisier blanc. Il comprend, il reste stoïque et se contente de profiter du spectacle. Quelques secondes suffisent pour me débarrasser des six petits boutons. En bombant un peu la poitrine et en dandinant légèrement mes épaules, mon haut glisse naturellement de mes épaules et lui dévoile ma poitrine enfermée dans mon soutien-gorge en fine dentelle blanche.

Sa bouche est mi ouverte, il ne manque plus que le filet de bave pour avoir l'impression d'être face à un puceau découvrant pour la première fois un corps de femme. J'insiste en enchaînant rapidement, je place mes mains dans mon dos et je dégrafe mon soutif en une seconde. Il reste sans voix devant mes deux globes sur lesquels pointent mes tétons déjà dressés par le désir.

Ma poitrine est loin d'être monstrueuse, elle fait partie de ces poitrines plutôt banales et moyennes. Pas trop petite pour que naissent des complexes, ni trop grosse pour aimanter les regards pervers des fans de Pamela Anderson. En constatant ce regard de découverte de mon ami, l'image de Mélanie me revient en tête. La seule fille que je l'ai vu fréquenter n'avait pas la chance d'avoir cet argument en guise de séduction. Si mon amie Ninon l'avait eu dans son champs de vision, elle n'aurait en aucun cas hésité à me dire en riant : " C'est qui la planche à pain ? ". Malgré le peu de sympathie que je pouvais avoir pour cette Mélanie, je dois être honnête, sa faible poitrine lui allait pourtant plutôt bien, elle savait s'habiller en conséquence et se donner un côté plutôt "classe".

Bon ? Je fais quoi maintenant ? Je suis seins nus, à genoux sur le canapé face à mon petit Julien qui semble statufié. J'aimerais qu'il se bouge le cul, qu'il me saute dessus, qu'il se mette à poil et qu'il me baise enfin. Vais-je devoir faire tout le boulot ? On a tellement tergiversé avant d'accepter et de se lancer que je ne veux pas que ça s'arrête maintenant. On ne présente pas une sucrerie à un enfant sans la lui donner, non ? Je m'en fiche, j'en veux de ce bonbon, je vais le prendre et le retirer de son emballage.

Mes mains avancent vers lui, il reste immobile. Je pose mes doigts sur son buste et je retire les boutons de sa chemise noire. Son torse apparaît au fur et à mesure de ma tâche. Il est resté tel que je le connais, quasiment imberbe, peu musclé et plutôt fin. Avec la proximité, mes narines s'emplissent de son parfum, "Sauvage" de Dior, celui que je lui ai d'ailleurs offert lors de son dernier anniversaire. J'aime cette odeur puissante et sensuelle, elle a le pouvoir de catalyser mon désir.

Enfin, ses mains se mettent à bouger, ses bras s'allongent et osent approcher de moi. Ses doigts se posent, hésitants, sur mes hanches. Mon sourire et mon regard de désir l'invitent à en faire plus. Ils glissent alors jusqu'à ma poitrine, les gestes sont maladroits mais ça n'a aucune importance. Il caresse mes deux seins, je suis comblée par cette avancée. J'ai fini de déboutonner sa chemise, je la fais tomber. Durant ce court instant, il se voit obligé de stopper ses délicieuses caresses. Heureusement, il a la bonne idée de reposer immédiatement ses mains sur ma poitrine brûlante une fois ses bras nus. Il faut qu'on aille plus rapidement, je suis prise d'une certaine folie, d'une impatience immense et d'un besoin insupportable de contacts, de pénétration, de plaisir... tout simplement.

Je passe ma main sous ma jupe noire. J'en ai choisi une assez courte ce soir et cela me facilite grandement la tâche. Je fais descendre sans la moindre hésitation ma culotte, assortie au soutien gorge tombé un peu plus tôt. Habilement je dégage le tissu en un geste brusque puis je saisis la main droite de mon ami, celle qui malaxait trop timidement mon sein gauche. Je la serre fort et je l'amène, sans que nos regards fiévreux ne se quittent, jusqu'à mon intimité déjà trempée. Je l'accompagne quelques secondes en stimulant ma fente et mon clito, je lui indique le rythme idéal à mon bonheur. Il est bon élève, je peux lâcher sa main qui semble avoir compris ce qu'elle a à faire pour me satisfaire.

Mes deux mains libérées s'empressent alors à s'occuper de sa ceinture et des boutons de son jean. Je libère rapidement sa virilité de son confinement. Je suis étonné par la taille de son sexe. J'ai déjà eu, par accident, l'occasion de le voir nu deux ou trois fois. En cinq années de colocation, il nous est déjà arrivé d'oublier de verrouiller la salle de bain et c'est essentiellement lors de ces incidents que mes yeux ont pu se poser sur son corps dénudé. Seulement ces moments gênants furent très brefs et mon ami n'était en aucun cas excité. Là, c'est autre chose, son membre me paraît énorme, je le prends en main, il est très raide, plus dur que les quelques sexes que j'ai eu l'occasion de pouvoir toucher. Cet état vient décupler mes envies, faire déborder mon excitation déjà si forte. Instinctivement, je lui offre un mouvement masturbatoire. Ses yeux se ferment alors par intermittence, l'effet semble immédiat.

Nous restons quelques secondes ainsi à nous masturber mutuellement. Je me sens toujours aussi folle d'envie. J'ai beau apprécier ses caresses sur ma chatte et mon bouton, et encore plus ce doigt qui ose, de temps à autre, venir s'engouffrer en moi, il est pourtant temps d'en faire plus, que mon vagin se remplisse de cet immense phallus que je viens à peine de découvrir, qu'il en soit comblé.

Je glisse un peu plus haut, vers lui, rapprochant ainsi nos deux intimités. Il est allongé sur le dos, la tête sur l'accoudoir du canapé, tel un spectateur. Il me laisse encore prendre toutes les initiatives. Peu importe, je n'ai pas l'intention de faire de cette soirée une leçon de sensualité pour mon ami, je veux juste que son pieu vienne en moi, qu'il me donne du plaisir et un putain d'orgasme.

Une fois sa verge à portée, je la dresse verticalement, je reste à nouveau impressionnée par ses mensurations. Je sais que les experts s'accordent tous à dire que la taille n'a pas une grande importance, qu'un petit sexe peut faire un tout aussi joli boulot qu'un gros mais là, je les emmerde ces experts omniscients. Le seul fait de savoir que je vais avoir ce gros machin entre mes cuisses, puis en moi, a la capacité de multiplier mon excitation. Je relève un peu mon bassin et je me positionne juste au dessus de celui de Julien. Je descends lentement tout en gardant son sexe dressé. Lentement ? J'avoue, c'est un peu rapide, je suis tellement pressée, c'est comme si ma survie en dépendait. Je m'empale rapidement sur lui. C'est simplement somptueux, divin, indescriptible... Jamais une pénétration ne m'a donné une telle sensation, jamais je ne me suis sentie aussi pleine. Ma tête se penche en arrière, je ferme les yeux et je savoure, centimètre par centimètre la communion de nos deux organes. Je ressens la largeur de son gland qui tel un éclaireur, vient ouvrir la route du plaisir.

Ces quelques secondes sont délicieuses, elles permettent à mon esprit de se libérer et d'oublier la nature de mon partenaire. Il n'y a maintenant plus d'ami, plus de coloc, il n'y a plus qu'un jouet capable de me satisfaire. Il est grand ce jouet mais je parviens tout de même à le faire disparaître totalement en moi. Je me déhanche un peu pour le sentir un peu plus encore. Je souris en soupirant l'agréable sensation que me procure ce dandinement, puis, j'ouvre les yeux par curiosité, afin de voir ce qu'exprime le visage de Julien. Il a les yeux fermés, le même sourire que moi sur les lèvres, ses doigts tentent de s'enfoncer dans le tissu du sofa, c'est comme s'il avait des difficultés à maîtriser son plaisir. Je repense immédiatement à ce ridicule pari. Il n'était absolument pas serein. Et s'il était réellement aussi peu endurant que Rémi ? Le doute me submerge, si c'est vraiment le cas, je dois faire vite. Je prends rapidement la décision de remonter et de sortir la majeure partie de son sexe de mon vagin puis de le réinsérer assez brusquement. C'est tellement bon que je recommence, encore et encore en me cambrant chaque fois un peu plus. Ma bouche expulse naturellement les premiers gémissements. J'ouvre les yeux entre deux coulissements pour voir où en est mon amant d'un soir. Il les ouvre au même moment, nos regards se lient. Il prend du plaisir, c'est évident, je le vois, mais je ressens pourtant sa difficulté à le maîtriser. Je saisis ses mains, je les pose sur ma poitrine, je ferme à nouveau les yeux et je me concentre, je pose mon index sur mon bourgeon et je le caresse tout en reprenant mon mouvement.

L'esprit vidé, lavé de toute pensée, je sens que le bonheur est proche, que le bouquet final est lancé. Julien y met du sien et donne des coups de reins coordonnés à mes efforts, c'est somptueux, je cris des "oui" incontrôlables. Sa verge tremble en moi, je sens qu'elle inonde mon vagin, j'hurle mon plaisir en me plantant son sexe une dernière fois au plus profond de mon abdomen, avec violence. J'entends son râle qui se lie à mon exubérante jouissance, c'est comme si une décharge électrique de bonheur se déversait dans tout mon corps.

Je la savoure comme il se doit durant de longues secondes avant de m'écrouler sur lui, ma poitrine atterrissant sur son torse humide, mon visage se nichant dans son cou.

Il nous faut un petit instant pour digérer cet immense plaisir et reprendre nos esprits. Je hais déjà ce retour à la réalité qui me rappelle que c'est sur mon meilleur ami que je me trouve, que c'est son sperme qui s'écoule entre mes cuisses, et que j'ai mis en danger une amitié inestimable pour pouvoir jouir ce soir. Je reste sans mot, c'est lui qui se décide à enfin briser le silence pour me dire en riant :

  • " Je t'avais dit que je n'étais pas le roi de la résistance. "

Ce fut bref, c'est clair mais il m'a amené au plus grand des plaisirs. Malgré cette honte qui me perturbe, je me dois de le rassurer, de le remercier aussi :

  • " Peut-être, mais peu ont réussi à me donner un tel orgasme, t'as remporté le pari haut la main. "

Je me lève rapidement. Son sperme s'évacue toujours de mon vagin avec abondance, j'évite de croiser son regard car je ne sais tout simplement plus comment le regarder. La tête me tourne, j'ai peur, je me sens tout simplement mal, dans tous les sens du terme. Il le constate sûrement puisque je l'entends me demander :

  • " Ça va Cha ? "

Je lui réponds simplement :

  • " Bof, je crois que j'ai vraiment trop bu, je me sens pas très bien, il vaut mieux que j'aille me coucher. "

Je sens son regard s'appuyer sur moi mais je me refuse à le croiser. Tandis que je ramasse mes fringues jonchées sur le sol et que j'amorce les quelques pas qui me ramènent à ma chambre, il me répond :

  • " Oui, va dormir, ça ira mieux demain, bonne nuit Charlotte ! "

Ça ira mieux demain ? Il y croit vraiment ? Il ne la sent pas arriver la journée pourrie, la migraine atroce et les putains de regrets ? Je lui réponds gentiment :

  • " Bonne nuit Ju, fais de beaux rêves ! "

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