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J'ai treize ans quand ma mère me surprend. Je m'étais couché tôt ce soir-là, après une journée où mon humeur n'avait cessé d'osciller entre excitation et appréhension.

Mon camarade de classe Stéphane avait ramené cette revue au collège.

Je l'ai trouvée dans la chambre de mon frère. Il l'avait cachée sous une pile de vêtements.

Dans la petite assemblée d'ados prépubères qui s'était formée autour de l'objet de curiosité, il y avait des Oooh !, des Beurk ! et des Déguelasse !

Puis un des garçons avait posé la question.

Tu vas dire à tes parents que ton frère est pédé ?

Très vite le vent avait tourné pour Stéphane qui s'était trop vite cru assurer une journée de popularité avec son magazine pornographique.

Stéphane est un pédé ! Stéphane est un pédé ! S'était alors mis à scander la petite assemblée.

Honteux, mon camarade avait vite fait de se débarrasser de l'encombrant fardeau déjà allégrement utilisé par son frère.

C'est ainsi qu'après l'avoir discrètement récupérée et cachée au fond de mon cartable toute la journée, je me faufilais dans ma chambre tôt dans la soirée après avoir souhaité une bonne nuit à ma mère et mon frère.

Allongé sur mon lit, à la lumière d'une lampe de chevet enfantine, je tourne les pages avec excitation. Des tas d'hommes nus au sexe gonflé, souvent démesuré, défilent sous mes yeux écarquillés. Je découvre pour la première fois la fellation, la sodomie et mon sexe se met à durcir malgré moi.

Je parcours le magazine à plusieurs reprises, sélectionnant mentalement les images qui me provoquent le plus d'émoi. J'en retiens les numéros de pages et alors seulement je retire mon pyjama. Je me laisse emporter. Ivre de ces images qui se succèdent. Je m'imagine à la place de ces bellâtres. Je tiens fermement mon sexe gonflé dans ma main gauche dans un mouvement de va-et-vient.

Alors ma mère fait irruption dans ma chambre.

J'essaie dans une vaine tentative de recouvrir mon corps, interrompu au seuil de la jouissance, mais l'effort est vain. Inutile.

Je remonte honteusement mon pyjama tandis que ma mère plus coléreuse que gênée, se précipite sur le magazine resté à mes côtés.

Quand elle en tourne les pages, je vois ses yeux se révulser. À cet instant, je sens dans son regard quelque chose de fort. Plus fort encore que tous les reproches dont elle m'afflige depuis mon plus jeune âge. Plus fort que la colère, que la déception.

Elle sort de ma chambre, sans oublier d'emporter la revue déjà broyée entre ses mains.

Ta sœur, elle, n'aurait jamais fait une chose pareille !

 La porte claque.

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