Chapitre 41 : Loren

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- Bonjour Loren, je suis ravie de faire ta connaissance !

L'accueil de Jenna était des plus chaleureux. Nous venions d'arriver au studio, mais je n'avais pas encore vu les lieux. Nous étions montés directement chez Jenna et Lynn. Nous étions les premiers, ce que j'appréciai : c'était plus simple de se familiariser avec les gens un par un ou deux par deux plutôt que par tout un groupe d'un coup.

L'appartement était superbe. Jenna et Lynn avaient vraiment eu beaucoup d'idées pour la décoration et l'aménagement. Et la vue était à tomber. Snoog portait April et j'avais juste un petit sac avec quelques affaires de rechange et son doudou à la main. Jenna nous invita à nous installer dans le coin salon quand une petite furie déboula d'une pièce voisine en criant :

- Quand est-ce qu'il arrive, Steve, maman ?

- Thilia... As-tu vu qui est là ?

- Tonton !

Et elle se rua vers Snoog.

- Salut, perle noire... Tu vas bien ?

- Oui !

Il s'accroupit et dit :

- Thilia, je te présente April. Elle est plus petite que toi, mais elle sera ravie de jouer avec toi et Steve.

Thilia lui fit un grand sourire. Elle ressemblait beaucoup à Jenna, elle avait le même sourire que sa mère même si ses yeux étaient, comme Snoog avait eu l'occasion de me le dire en me parlant de la chanson qu'il avait écrite pour elle, ceux de Lynn. Deux perles noires vraiment impressionnantes. Si les yeux bleus ou même les verts comme les miens marquent souvent durablement, je devais bien reconnaître que la petite fille avait elle aussi un regard qu'on n'oublie pas.

- Tu veux venir avec moi ? proposa-t-elle en tendant la main vers April.

Celle-ci se tourna vers Snoog, comme pour s'accrocher à lui.

- Elle est un peu timide, Thilia. Viens t'asseoir sur le canapé à côté de moi, elle va s'habituer à toi et elle voudra sûrement te suivre d'ici deux minutes. Mais il faut aussi que tu dises bonjour à Loren.

Thilia leva son visage vers moi et me fit un grand sourire avant de s'approcher pour me tendre la joue. Je compris qu'elle attendait que je lui fasse un bisou, ce que je m'empressai de faire. Puis nous prîmes place sur le canapé. Thilia commença d'emblée à raconter une histoire à April. Elle lui parlait de Steve en disant :

- Steve, c'est mon ami. Il va venir tout à l'heure. Tu verras. Il est gentil. Comment tu t'appelles ?

- Apil.

- April, fit Snoog. Elle n'arrive pas encore à bien prononcer.

- Moi, c'est Thilia.

- Lia, répéta April. Lia.

Puis elle se mit à battre des mains et à rire. L'instant d'après, elle quittait les genoux de son père et suivait Thilia jusqu'à la chambre de celle-ci.

- Bien... Les présentations sont faites, comme ça, fit Lynn. Une bière ?

Nous acceptâmes volontiers.

Puis Treddy et Edna arrivèrent. La fille de Treddy était avec eux, il avait pu la récupérer pour cette petite étape. Snoog avait eu le temps, ce matin, de m'expliquer sa situation et j'avais bien de l'empathie pour lui. Quand ils arrivèrent, Thilia sortit la tête par la porte de sa chambre et fit :

- C'est pas encore Steve ? Oh, viens Coleen ! On a une nouvelle copine !

La petite fille était bien plus grande que Thilia, mais visiblement, elles s'entendaient bien.

- Il est attendu comme le messie, Steve, fis-je.

- M'en parle pas, fit Lynn en levant les yeux au plafond. Ils sont inséparables. Quand on n'est pas en tournée, faut s'arranger pour qu'ils se voient tous les jours, sinon, c'est la crise. Heureusement qu'ils vont dans la même école... On gagne déjà ça.

- Ils ont grandi ensemble. Depuis qu'ils sont tout petits, on les traîne partout... Et ils ont presque le même âge, fit Jenna avec indulgence. C'est bien pour eux. Ils ne sont pas tout seuls, comme ça. Et April pourrait bien devenir leur petite mascotte, je sens ça.

- Ouaip, fit Lynn. Avec Coleen pour faire la grande. Steve, il aura que des filles autour de lui. Méfie-toi, vieux, lança-t-il à Snoog. Il va finir par faire plus de ravages que toi.

Quand Stair, Ally et le petit Steve arrivèrent, j'eus à peine le temps de voir le garçon car il fila aussitôt vers la chambre de Thilia d'où sortirent bien vite des rires et des cris, ce qui fit dire à Treddy que les enfants faisaient plus de bruit que le groupe en répétition. Nous bûmes une bière tous ensemble et nous discutâmes aussi. Je fis ainsi plus connaissance avec Ally que j'avais reconnue sans peine, de même que Jenna, même si je n'avais vu cette dernière qu'une seule fois, à Wembley. Jenna m'en fit d'ailleurs la remarque :

- Tu étais à Wembley, Loren, non ? Depuis que Snoog nous a parlé de toi et nous a montré quelques photos de toi et d'April, je me disais que je t'avais déjà vue quelque part... Tu étais assise à côté de Rosie et Jack, c'est ça ?

- Oui, répondis-je. Nous avions fait connaissance en discutant tous les trois avant que le concert commence. Ils étaient un peu perdus, comme moi, au milieu de tous ces gens... Ils s'étaient d'ailleurs fait la même réflexion que moi, à savoir de se demander si nous allions bien voir un groupe de hard-rock en concert ou si c'était pour un gala de la high-society.

- C'est vrai qu'on voit de tout, dans les loges VIP, fit Ally. Je préfère vous voir depuis les coulisses. On est plus dans l'ambiance de la salle, en plus.

- Ouais et tu peux passer deux heures à mater les fesses de ton homme, lança Snoog.

- Elles sont plus belles que les tiennes, lui répondit Ally.

- Hop hop hop... Là, ma belle, tu t'engages sur un terrain dangereux. Je pourrais être tenté de faire une vraie comparaison. Et j'pense que Loren ne serait pas d'accord avec toi.

- Je rendrai mon verdict après le concert, dis-je avec un air faussement sérieux.

- T'en rates toujours pas une, Snoog, conclut Treddy.

**

Après avoir fait un tour au studio pour que je puisse découvrir les lieux, nous avions passé la soirée chez Jenna et Lynn, sans nous attarder cependant car je ne voulais pas coucher April trop tard puisque le lendemain serait un peu particulier. Dès le milieu de journée, le groupe devait se rendre à la grande salle de concert de Glasgow pour faire les balances. J'avais convenu avec les trois autres filles de nous retrouver chez Jenna après la sieste d'April. Nous irions toutes les quatre ensemble au concert. Snoog me laisserait donc les clés pour que je ferme l'appartement, car il partirait bien avant moi.

Au cours de la matinée, alors qu'April jouait tranquillement sur le tapis, nous commençâmes à discuter Snoog et moi. Nos retrouvailles avaient été des plus intenses, les moments que nous passions ensemble étaient agréables, simples. Je me sentais heureuse, détendue. Et très amoureuse. Appuyée contre son épaule, la main nouée à la sienne, j'entamai ainsi notre discussion :

- Ce sont de belles journées, dis-je. Je suis contente d'avoir fait la connaissance de tout le monde. Je trouve vraiment super l'entente qu'il y a entre vous, la complicité... On vous sent très soudés, tous. Et avec les filles aussi.

- Ally et Jenna font presque partie du groupe. Elles sont à nos côtés quasiment depuis l'début, ça joue beaucoup. Et Edna est rigolote. Je l'aime bien.

- Elle est très gentille aussi, oui, dis-je.

- Tu pourras bien t'entendre avec elles, tu sais.

- Je crois que oui. Même si je les vois moins souvent.

- Tu voudrais quoi, Loren ? Tu penses rester à Edimbourg ?

A une question aussi directe, j'avais un peu de mal à répondre. Je soupirai :

- Je t'avoue que j'ai un peu peur d'aller trop vite. Peur de t'envahir aussi avec April, et même avec moi. Je crains le quotidien, même si je sais que c'est en partie à cause de la façon dont ça s'est passé avec Jim.

- C'est sûr. Moi, j'pense qu'on peut trouver un arrangement.

- De toute façon, jusqu'à la fin de la tournée, je vais rester à Edimbourg. Mon projet va courir sur plusieurs mois encore, c'est vraiment important pour moi.

- Oui, ça, ok. Mais après ?

- Je ne sais pas... Mais ça peut nous donner un petit peu de délai, non ? Je veux dire, dès que la tournée est terminée, on se revoit. Tu viens à Edimbourg quand tu veux, moi, je peux aussi venir ici sur quelques jours... Et on verra petit à petit, non ?

- J'aimerais bien profiter de l'été pour qu'on parte en balade, tous les trois. Ca te dirait ?

- Oui, souris-je. Quels endroits d'Ecosse n'as-tu pas encore arpentés ?

- Tu n'aurais pas envie d'aller ailleurs ?

- J'avais beaucoup aimé notre virée dans le nord, fis-je en levant les yeux vers lui. Ca me plairait de recommencer.

- Ok, ça me va. Et pour alterner aussi, après la tournée. Ensuite, on avisera. Faut pas se mettre de pression, Loren. J'ai envie de te voir, de voir April, de passer du temps avec vous deux. Vraiment.

- Moi aussi, j'ai envie qu'on passe du temps avec toi.

Je me redressai un peu et pris son visage entre mes mains. Nous restâmes quelques instants ainsi, les yeux dans les yeux, puis il m'attira plus près de lui et je l'embrassai.

**

J'avais rejoint les filles chez Jenna comme convenu. Le temps était doux et j'avais pris grand plaisir à marcher le long du quai aménagé, tenant April par la main. Nous n'allions pas vite car elle faisait encore de tout petits pas. J'avais pu imaginer Snoog effectuant ce trajet quasiment au quotidien, quand il se rendait au studio. Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il était heureux ici : il pouvait écrire, composer, travailler avec le groupe, avec ses amis. Il avait rêvé de vivre de sa musique et sans doute que la réalité était même au-delà de ce que, raisonnablement, il avait pensé atteindre, même si ses rêves, eux, l'avaient projeté jusqu'à ce statut de rock-star. Il vivait aussi dans un pays qu'il avait choisi, une ville qu'il aimait et avec laquelle il se sentait beaucoup d'affinités. Très certainement s'y était-il fait aussi d'autres amis, d'autres connaissances. Cela me faisait penser que nous avions vraiment beaucoup de points en commun, même si, pour ma part, je préférais Edimbourg. Là aussi, j'avais choisi cette ville, je m'y sentais bien, j'y étais heureuse.

Déménager définitivement à Glasgow ne serait cependant pas une difficulté : je pouvais travailler aisément de n'importe où, à partir du moment où je disposais d'un bureau et d'une bonne connexion internet. Et il était aussi facile de rencontrer des responsables depuis Glasgow que depuis Edimbourg. Je franchirais peut-être ce pas, dans quelques mois, selon comment les choses se passeraient. Je me disais que nous avions pris la bonne décision : nous allions nous donner du temps, mais nous nous verrions aussi beaucoup dès son retour, à la fin de la tournée. Et peut-être que j'irais le rejoindre pour quelques dates, selon mes disponibilités et les facilités de transport. Je savais déjà que je pourrais compter sur une des filles pour garder April le temps du concert.

Lorsque j'arrivai chez Jenna, Ally et Edna étaient déjà là, ainsi que les baby-sitters. Elles étaient deux à avoir été engagées pour surveiller nos petits monstres. Nous les récupérerions après le concert, mais je compris déjà que Steve resterait dormir chez Jenna et Lynn. Sinon, ce serait la crise.

Je m'inquiétai de ne pas arriver trop tard, Ally me rassura en me disant que j'étais largement en avance. Je donnai quelques conseils aux baby-sitters, puis nous partîmes. Thilia avait repris April par la main et ma fille me fit à peine un bisou au moment où je la quittai, tant elle était occupée à jouer avec ses nouveaux amis.

Nous prîmes un taxi pour nous rendre au concert et nous retrouvâmes nos hommes dans les loges. Ils venaient de terminer les balances et nous attendaient pour aller manger. Une salle non loin de la loge VIP était aménagée pour nous permettre de prendre le repas. Ce fut à cette occasion que je fis la connaissance de Gordon Barney, qui me fut d'emblée sympathique. Il sembla très amusé par le fait de me voir. Je compris plus tard pourquoi, quand Jenna me raconta de quelle façon il avait appris mon existence et plus encore, celle d'April.

Le repas se déroula dans une ambiance bon enfant, assez calme. Nous étions aussi en compagnie des techniciens, des roadies, et d'une partie du personnel de la salle. Snoog me confierait plus tard qu'il aimait beaucoup ces moments-là, même s'il n'avait l'occasion de voir ces personnes qu'une seule fois. Certains groupes préféraient dîner quasiment seuls, sans trop de personnes autour d'eux, car cela participait aussi à leur mise en condition avant le concert, à leur concentration. Eux n'avaient jamais voulu instaurer de barrières avec le personnel technique et je pus le constater à cette occasion.

Puis chacun gagna sa propre loge et je me retrouvai seule avec Snoog. Il m'enlaça tendrement et me dit qu'il savait exactement ce que faisaient ses copains de leur côté et qu'il avait bien envie de faire la même chose. Je m'inquiétai cependant que cela lui fasse perdre de l'énergie avant le show, mais visiblement, j'étais vraiment la seule à m'inquiéter de cette question, car ma remarque le fit bien rire.

Peu après, Gordon passa nous chercher et nous nous retrouvâmes tous dans une loge commune. Là, ce fut bien différent. Le silence était de mise, personne ne parlait ou alors, en murmurant à son voisin. Jenna et Ally s'assirent sur un petit canapé, Treddy s'installa assis par terre, contre un mur, les yeux fermés. Edna à ses côtés, la tête posée sur son épaule, une main nouée à la sienne. David, l'autre guitariste s'était appuyé contre le mur, puis alla s'asseoir aussi un moment. Stair prit place à une petite table et sortit un jeu de cartes dans un état pitoyable pour faire des réussites. Ally me confia à l'oreille qu'il l'utilisait depuis leurs tout premiers concerts, dans les pubs, et que c'était comme un talisman pour lui. Quant à Lynn, il était assis à côté de son ami, les bras posés sur les cuisses, la tête un peu baissée et le regard dans le vague. Gordon était présent, mais pas les techniciens : chacun d'entre eux avait déjà gagné sa place.

Snoog, lui, s'était assis dans un fauteuil et m'avait invitée à prendre place sur ses genoux. J'appuyai simplement ma tête contre son épaule et nous restâmes ainsi, sans bouger. Je n'osai trop rien dire, pour ne pas le déranger dans sa concentration et sa mise en condition.

Ce fut Lynn qui donna le signal, après un bref échange de regards avec Gordon et un hochement de tête discret de ce dernier, à peine perceptible. Si je n'avais pas eu le regard un peu tourné vers Lynn, je n'aurais rien remarqué. Il fut le premier à sortir, accompagné de Gordon et de Jenna. Puis ce fut le tour des trois autres. Et, déjà, Snoog m'avait fait descendre de ses genoux et s'était levé. Il me prit la main et nous sortîmes à notre tour dans le couloir. J'entendis alors la rumeur monter de la salle et s'il ne m'avait pas entraînée avec lui, je serais restée clouée sur place, par le trac. Mon cœur battait la chamade alors que nous approchions de la scène, comme si cela avait été à moi d'y monter. Gordon l'attendait au pied des marches. Snoog me lâcha la main, effleura mes lèvres d'un baiser et ma joue d'une caresse, puis me souffla dans un sourire :

- A tout à l'heure.

Et il disparut à ma vue.

Je restai un peu interloquée, prenant seulement conscience que les quatre musiciens jouaient déjà leur introduction. Gordon me guida vers un recoin aménagé où je retrouvai les trois autres compagnes, confortablement installées dans de petits fauteuils. Je pris place entre Jenna et Edna, Ally se trouvant à la droite de Jenna. Nous avions une vue plongeante sur la scène et je compris alors pourquoi Snoog avait plaisanté la veille : le musicien le plus proche de nous était effectivement Stair.

Je retins difficilement un hoquet de surprise quand Snoog bondit sur la scène et lança son salut au public.

- Bonsoir Glasgoooooooooooow !!! Ce soir, on joue à la maison ! Ce soir, on va soulever les montagnes des Highlands ! Ce soir, nous saluons les Children of Freedom !!!

Et c'était parti.

Un concert côté coulisses, c'était vraiment tout à fait autre chose que dans le public. C'était aussi, d'un certain point de vue, beaucoup plus impressionnant que ce à quoi je m'attendais, que ce dont j'avais l'habitude, même si la "fosse aux lions" était un endroit chaud aussi. Le son était différent, nous pouvions percevoir l'ambiance comme les musiciens le faisaient. J'avais les yeux grands ouverts, les oreilles aussi. Lors d'une pause, Edna me dit que j'étais comme elle la première fois.

Ils enchaînèrent les tubes, d'abord London Calling du dernier album, cette chanson-hommage que Snoog avait écrite à l'occasion du quarantième anniversaire de l'album éponyme des Clashs. Ce groupe, bien qu'issu de la scène punk, l'avait beaucoup marqué tant par ses chansons que par son comportement face à la notoriété, la délicate question financière, les rapports aux fans.

J'étais pas né, même pas minot

Quand ce jour-là le grand Joe

A balancé en coup de poing

Cette chanson et ce refrain

London Calling !

C'est déjà loin, une autre époque

Que celle des punks et d'l'anarchie

Mais un conseil, faut pas qu'tu t'moques

De leurs crêtes, de leurs envies

London Calling !

C'est ce jour-là que j'ai compris

Que la colère a un avenir

Pas d'no future pour mes désirs

Chanter et jouer seront ma vie

London Calling !

Merci à vous, merci The Clash

Merci à vous, vous les Apaches

D'un autre temps, d'une autre vie

C'est grâce à vous que j'sais qui j'suis

London Calling !

Puis ce fut Lies, more lies ! du premier album, en passant par les toujours très émouvants hommages à Ruggy. Ils firent un très bel enchaînement, entre Amanda's song, No man's land et Morte Ghlinne Comhann que Snoog présenta par un : "La prochaine fois, ce s'ra la bonne !", suivi d'une impressionnante ovation. Puis ils marquèrent une courte pause avant le rappel.

Ils retournèrent sur scène avec le sourire, commençant par Black Eyes, puis enchaînant avec Reviens ! - dont Stair joua le solo juste pour Ally - et enfin, ce fut le tour de Redemption. Depuis la première fois que je les avais vus sur scène, ils n'avaient jamais varié pour clore leur show et cela faisait aussi partie de leur légende. Jamais sauf à Edimbourg, une dizaine de jours plus tôt.

Lynn avait déjà entamé son solo, le faisant bien durer, alors que le public se déchaînait totalement, sachant que ce serait le dernier morceau. Snoog arpentait la scène, infatigable. Puis il se planta devant le public, leva un bras bien haut et dit :

- Je pense... Je pense qu'elle ne m'en voudra pas si, ce soir, je dédie cette dernière chanson non à elle, mais à ma propre rédemption. Pour toi, ma Loren !

Et Lynn accéléra le rythme à une cadence quasi infernale.

Alors que les lumières s'éteignaient, que les cris et les applaudissements fusaient au-dessus du public, des ombres mouvantes nous rejoignirent. Nous étions debout depuis le début du rappel et nous nous retrouvâmes chacune tout naturellement dans les bras de nos hommes. J'enlaçai Snoog, le serrant fort contre moi, totalement ignorante de ce que faisaient les autres, de ce que pouvaient penser Gordon ou le régisseur de la salle.

- Je t'aime, soufflai-je à son oreille. Je t'aime...

- Moi aussi, ma Loren, je t'aime.

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