Chapitre 28 : Loren et Snoog

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Loren

Salut Loren, j'espère que toi et ta louloute allez bien. On va bientôt entamer la partie européenne de la tournée. On finit par la Grande-Bretagne comme d'habitude. Si tu veux, je t'envoie une ou plusieurs places pour le concert à York. A moins que tu ne veuilles nous revoir à Londres. J't'embrasse. Snoog.

Son sms venait de me parvenir. Petite pause dans une journée bien remplie. Cela faisait à peine deux mois qu'April et moi avions pris nos quartiers à Edimbourg. Que nous vivions toutes les deux, dans ce petit appartement proche du parc Meadows. Que j'assumais, seule, tout. Mon boulot, ma fille, le quotidien. Au final, j'avais le sentiment de bien mieux m'organiser et vivre que lorsque j'étais à York. Et surtout, d'y être plus heureuse et comme libérée.

Jim m'envoyait une pension alimentaire quand il y pensait. Après mon départ, les premiers temps, il m'avait harcelée au téléphone, au point que j'en avais manqué quelques appels professionnels. Il avait fini par se calmer allant même jusqu'à ne plus me contacter. Pas une seule fois il n'avait demandé à revoir April.

Ses parents m'avaient couverte d'insultes, les miens me faisaient plus ou moins la tête. Personne ne comprenait mon attitude et mes choix. Enfin, il y aurait peut-être quelqu'un qui les comprendrait ou du moins qui m'écouterait quand je lui en ferais part. Mais ce n'était pas pour tout de suite. Je ne me voyais pas lui raconter tout cela au cours d'une conversation téléphonique entre Edimbourg et la Californie, puisque c'était à l'ouest des Etats-Unis qu'il se trouvait encore. Les Dark Angels avaient commencé leur tournée un an plus tôt, par des dates en Afrique, en Asie, en Australie. Après l'Amérique du Sud, ils se produisaient sur le continent nord-américain avant de revenir en Europe. J'ignorais en revanche s'ils feraient un passage en Ecosse avant de s'engager dans la partie européenne de la tournée.

Salut Snoog, merci. April et moi allons bien. De ce que j'en lis, votre tournée se passe bien et j'espère que tout roule aussi avec les petits bouts qui vous accompagnent. Pas la peine de m'envoyer un billet pour le concert à York, je n'irai pas. Mais s'il reste une place pour celui d'Edimbourg, je suis partante. Continuez bien. Bises. Loren

Snoog

Assis dans un des fauteuils de ma chambre d'hôtel, avec vue plongeante sur une piscine quasi-olympique, à Los Angeles, je fixai l'écran de mon téléphone. La réponse de Loren venait de me parvenir et m'intriguait au plus haut point. Qu'est-ce qu'elle foutait à Edimbourg ? On y jouerait dans plusieurs mois. Elle avait confondu ou quoi ?

Bon, après tout, si elle avait envie de venir nous voir en Ecosse plutôt qu'à York, ma foi, je ne serais pas contre. Au contraire : je pourrais certainement profiter de quelques moments tout contre elle. Même si j'avais trouvé quelques compagnes charmantes pour égayer mes nuits au cours de la tournée, je ne pouvais pas m'empêcher de les comparer à Loren. Il me manquait toujours un truc. C'était assez con comme réaction, en tout cas, ça m'agaçait parfois. Je ne comprenais pas pourquoi je réagissais ainsi.

D'autant que je ne l'avais pas revue depuis une éternité. Pourtant, je pensais souvent à elle et j'appréciais nos petits échanges. Elle m'avait envoyé quelques photos d'April, au cours des derniers mois : sa louloute était vraiment belle comme tout et grandissait bien. J'aurais aimé revoir Loren un peu plus souvent, mais elle avait sa vie, entre son mec et April. J'espérais que cet abruti prenait bien soin d'elles, la dernière fois que j'avais échangé par Skype avec elle, elle m'avait paru fatiguée. Mais bon, elle bossait aussi et avec la louloute, ça ne devait pas être simple. C'était ce que je pouvais imaginer, car elle ne s'étendait jamais trop à ce sujet.

Parfois, je me disais que ça aurait pu être bien si elle était restée célibataire. On se serait vu de temps à autre, plus souvent que ces temps derniers, elle aurait même peut-être pu suivre un bout de tournée si ça lui avait dit, par curiosité, pour voir comment ça se passait. J'étais certain qu'elle se serait bien entendue avec Ally et Jenna. Mais c'était le problème des nanas : il y avait toujours un moment où elles voulaient un gosse, et il leur fallait donc se caser. Et alors, adieu la liberté.

Je m'apprêtais à l'appeler pour en avoir le cœur net quand on frappa à ma porte. C'était Gordon.

- On y va, Snoog.

- Ok.

Je rangeai mon téléphone dans ma poche. Je devrais remettre à plus tard cet appel, car il était temps de nous rendre à la salle de concert pour faire les balances.

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