Atelier du 28/10 (Halloween) - Histoire dont on est le héro

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Six heures que je conduis. Six heures que je suis sur la route afin de rejoindre ma famille, à l’autre bout du pays, pour une cousinade. Je n’ai pas envie de les revoir, mais je n’ai pas vraiment eu le choix. La nuit est tombée depuis déjà une heure. J’ai dû faire une pause afin de trouver un endroit où dormir. Malheureusement, là où j’étais, il n’y avait pas de réseau téléphonique et donc pas d’internet. Éclairé par la lampe torche de mon téléphone, j’ai repris la vieille carte de mon père et j’ai réussi à trouver un motel. Ce n’est pas fameux, mais ça fera bien l’affaire. Je prends une chambre et une fois installée, une bonne douche s’impose. Vingt-deux heures arrivent plus vite que je le pensais, j’étais perdue dans ma lecture. Je m’apprête à refermer mon livre, à me coucher, mais un cri à glacer le sang se fait entendre à l’extérieur. Intriguée, j’ouvre le rideau pour essayer d’apercevoir quelque chose, en vain. J’entends alors un deuxième cri. Décidée à en savoir plus, j’ouvre la porte et tente de regarder par delà l’obscurité du couloir.

Les lumières ne s’allument pas. Je sors un peu plus, tout en gardant un pied à l’intérieur et une main sur la poignée. Il n’y a personne. Soudain, une ombre traverse le couloir d’enfance et un grognement étrange me fait froid dans le dos. Non, je ne dois pas avoir peur, j’ai déjà affronté bien pire. Je respire un grand coup et tente de rattraper cette ombre étrange.

Sur la pointe des pieds, sans faire grincer le parquet vieillot du motel, je suis la silhouette. Je parvins à ne pas perdre sa trace. En même temps, ses pas sont lents, son grognement très distinctif et facile à reconnaître. La silhouette est facile à suivre. Je parvins alors à la réception, où les lumières sont allumées. Je tourne la tête en direction de l’accueil, mais le réceptionniste n’est pas. Les cris retentissent à nouveau et je remarque un homme, une femme et un jeune garçon, entourée par plusieurs hommes encapuchonnés. Sûrement une famille. Il m’est impossible de distinguer le visage des agresseurs. Celui que je suis depuis le début s’élance subitement dans la mêlée, attrape le bras du garçon, le tire à lui et mord son bras. Ses hurlements de douleurs m’atteignent droit au cœur. Je cherche autour de moi une quelconque aide. Je l’observe attentivement et je devine sa terreur. Elle tremble et ses genoux sont repliés contre sa poitrine. Elle retient tant bien que mal ses sanglots. Je dois la secourir. Je dois aider cette fillette.

Sans faire le moindre bruit, à pas feutrés, je me glisse derrière les monstres occupés avec la famille. Je longe les murs et parvins à approcher de la fillette. Mais celle-ci ne m’avait pas vu arriver. Surprise. Elle se met à crier et je pose aussitôt ma main sur sa bouche. Je tente de la rassurer. Les grognements s’arrêtent subitement. Les monstres m’observent. Cette fois-ci, ils en ont après moi. Je n’ai que très peu de temps pour me décider. Je ne dois pas réfléchir, je dois agir et maintenant.

Le problème, c’est que je n’ai pas d’arme. Je n’ai rien pour me défendre. Mais je dois défendre cette petite coûte que coûte. Elle est actuellement sous ma protection. Son poignet, toujours dans mon bras, je profite du moment d’incertitude des monstres pour filer. Je parviens à esquiver de justesse les premiers attaquants et continue de courir. Alors que je regarde derrière moi pour vérifier si la fillette va bien, l’un des monstres se jette sur elle et parvient à la mordre. Celle-ci hurle à nouveau, attirant les autres assaillants.

Mais je ne me laisse pas abattre. Je tiens fermement le bras de la fillette, la tire avec moi et continue de courir jusqu’à ma voiture. La fillette continue de crier, les monstres continuent de me courir après. Aussi vite que je le peux, je fais entrer la petite fille à l’arrière de la voiture puis montre à mon tour. Malgré mes mains tremblantes, je parvins à glisser les clés et la voiture démarre. Sans perdre de temps, je pars, je dois m’éloigner le plus loin possible. Alors que je pensais enfin être sortie d’affaire, alors que je me détends sur mon siège, l’affreux grognement initialement entendu est de retour. Je déglutis, mais continue de rouler. Je tente un regard à travers le rétroviseur arrière et je le vois. Le monstre est là, dans ma voiture. Je n’ai pas le temps d’agir que celui-ci me saute dessus, me mords à la gorge. En un rien de temps, tout devient sombre.

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