Chapitre 18 :

18 minutes de lecture

Samuel ne savait même pas comment il réussissait à dormir. Comment il supportait de voir des personnes de son âge mourir tous les jours. Malgré la solution d’Amanda, cela ne les empêchait pas de mourir, cela ralentissait juste l’échéance. Il se tuait à chercher un remède potentiel avec la base de ce qu’Amanda avait créé. Il en testait des nouveaux tout les jours, mais cela ne faisait jamais un effet durable. Pendant quelques jours cela allait mieux, puis le patient rechutait à chaque fois. Cela frustrait énormément l’adolescent. Il allait trouver, il devait trouver. C’était sa mission. Pourtant il butait, il stagnait et il n’arrivait pas à trouver un remède. Il en était certain, il ne suffisait qu’un changement de molécules. Mais laquelle ? Et combien de temps faudrait-il encore pour trouver la bonne combinaison ? Il avait de la chance qu’Iris travaille avec lui à l’autre bout du monde, mais il en avait marre de voir d’autres personnes finir comme Peter.

Tu es certain d’aller travailler aujourd’hui ? s’assura Louis en entrant dans la chambre de Samuel. Parce que ton visage me dit que tu n’as pas vraiment dormir de la nuit.

Non, tu as raison je n’ai pas vraiment dormir, avoua Samuel en bayant. J’ai discuté toute la nuit avec Iris par rapport au traitement pour la maladie. Je vais changer autre chose aujourd’hui… peut-être que cette fois cela fonctionnera.

Tu as peut-être le temps qui te presse, et c’est peut-être vrai aussi. Mais… tu n’as pas à négliger ta santé non plus, assura Louis en posant son regard sur le téléphone de Peter que Samuel avait oublié de ranger puis en lui tendant la tablette qui lui servait pour communiquer. Quelqu’un a essayé de rentrer en contact avec toi. Je te laisse… on se voit au petit-déjeuner ?

Samuel lui affirma que oui et plongea dans la tablette pour récupérer l’adresse de l’appareil qui avait tenté de le joindre. Ce n’était pas celui d’Iris, ni celui d’Amanda. Et il se demandait bien pourquoi l’appareil était localisé en Siar. Il lança un appel en espérant que la personne puisse répondre. Il découvrit alors le visage de son frère qui venait tout juste de finir de donner un ordre à quelqu’un. Samuel ne savait pas vraiment ce qu’l se passait en Siar, mais le jeune homme voyait bien que cela bougeait beaucoup.

Cela va ? demanda-t-il à son frère en se levant pour ne pas perdre de temps. C’est toi qui a essayé de me joindre ? Depuis quand es-tu en Siar ?

Un petit moment… je pense que tu sais pour Marianne. Nous préparons une attaque pour la libérer avant que Jean-François II la tue. Mais ce n’est pas pour ça que je t’appelais, affirma Arthur qui semblait surveiller certaines personnes du regard. Toi ? Tu es mon petit-frère, comment vas-tu ?

Pas besoin de t’inquiéter, répondit Samuel avec un sourire malgré tout. Je suis grand maintenant. Quelle attaque vous préparez ? Est-ce dangereux ?

Sam ! s’exclama son frère dans un rire. Je suis dans l’armée, j’ai l’habitude du danger. Une attaque est toujours dangereuse. Toi aussi tu le sais puisque tu as faillis perdre ton bras.

Samuel grimaça, cela, il ne risquait pas de l’oublier et son épaule continuait toujours de lui faire mal, mais justement, il aurait bien voulu pouvoir éviter une blessure plus grave à son frère. Son aîné avait toujours eu la chance de n’avoir eu que des blessures minimes, mais Samuel se rendait compte que cela pouvait être beaucoup plus grave et virer aux cauchemars, surtout dans un pays qui n’était pas le sien. Il ne suffisait que de voir Marianne. Samuel savait parfaitement qu’il faisait cela pour son amie, et il ne pouvait pas en blâmer son frère, ni l’ancienne militaire pour s’être fait attraper, mais il aurait voulu ne pas s’inquiéter pour autre chose. Mais un autre point le turlupinait aussi : il ne voyait pas comme il allait pouvoir organiser la bombe pour tuer l’empereur de Siar. Jamais il ne serait prêt à tuer son frère pour cela.

Tu dois partir d’ici, affirma Samuel.

Pourquoi ?

Ne pose pas de questions. Le plus important, c’est que vous vous éloignez de la capitale, pour la date que je vous dirais.

Il voyait bien que son frère cherchait plus d’informations, mais il savait pertinemment que son frère n’aurait pas accepté son plan et serait resté exprès pour qu’il ne puisse pas le mettre en place. Mais si Samuel s’était bien résigné à une chose c’était que Jean-François II devait mourir. Il s’en voulait de devoir sacrifier des personnes qui comptaient pour lui, mais cela ne dépendait pas que de lui non plus. Les armées ne pouvaient pas longtemps cacher au roi qu’elles allaient attaquer le dirigeant d’un autre pays !

Samuel aspergea pendant un long moment sa tête d’eau froide en espérant que cela le maintienne un peu plus éveillé et se promit de prendre plusieurs cachets de vitamines. Il rejoignit Louis à la salle à manger du quartier de Thuath. Le jeune homme n’avait pas trop l’appétit en ce moment. Même s’il ne souhaitait pas l’admettre, être en mauvais contact avec son père après la mort de sa mère et sa sœur l’affectait énormément. Il n’avait plus que son père. Samuel le surveillait donc malgré tout, pour lui et aussi sous la demande directe de son père. Néanmoins, il ne révélait pas tout au roi de Thuath. Il assura donc à son ami que leur attaque pouvait bel et bien se planifier dans les prochaines semaines. Les deux jeunes hommes étaient déterminés.

Samuel laissa donc Louis qui continuait à préparer les attaques avec un général de l’armée qui venait tout juste de débarquer. Samuel, quant à lui, devrait affronter le père de son ami et constater le nombre de décès de la soirée si un de ses collègues ne l’avait pas encore fait. Le jeune homme se demandait vraiment comment le pays allait pouvoir se remettre de tout cela alors que cela devait être presque la moitié de sa population qui mourait sûrement, si ce n’était pas un peu plus. Le jeune homme débarqua donc au centre de recherche, avant d’aller aider les autres qu’il ne vit même pas, il resta choquer parce qu’il venait de voir.

Qu’est-ce que tu fais debout ? s’étonna-t-il en s’approchant de la jeune fille qui n’était plus vêtue comme une patiente.

La jeune fille aux cheveux blonds se retourna, affichant un sourire superbe et radieux. C’était la patiente en détresse qui avait failli mourir le jour de l’arrivée de Samuel. Elle avait miraculeusement survécu et elle était devenue la première testeuse de sérums avec d’autres patients dans un piteux état. Samuel ne l’avait jamais trouvé aussi bien depuis son arrivée même si depuis quelques jours certains allaient de mieux en mieux. La jeune fille s’approcha et le prit dans ses bras.

C’est grâce à toi petit génie, annonça-t-elle avec un fort accent appuyant les consonnes dures. Un de tes sérums a fonctionné sur les tester. Ils ont fait des prélèvements pour pouvoir trouver lequel.

Samuel se sentit si léger, si libérer d’un poids qu’il portait qu’il se sentait comme déséquilibré en apprenant la nouvelle. Il ne pouvait pas le croire…. Avait-il vraiment réussi ? Lui, Samuel Lop venait d’avoir la confirmation que ses recherches n’avaient pas été vaines ! Le jeune homme hésitait entre la joie et le scepticisme, la confiance et le doute. Il s’inquiétait d’une rechute, d’une mutation, d’un faux espoir. Il refusait de croire que le combat sanitaire se soldait finalement par une victoire pour eux. Pas après tout cela. Les humains s’étaient auto condamnés et ils avaient réussi à se tirer d’affaire… après de lourdes pertes, mais la vie semblait moins affligeante avec cela. Non, Samuel ne pouvait le croire que s’il y avait des résultats à long terme. La vieille dame lui signala que le roi, qui vivait dans l’espace de recherche depuis la mort de sa femme voulait le voir. Mais la première initiative de Samuel qui lui traversait l’esprit fût d’envoyer deux messages, un à Amanda et un autre à Iris pour leur annoncer qu’un remède semblait être trouvé. On lui rappela à l’ordre pour ne pas faire attendre le roi et il grimpa rapidement les escaliers pour débarquer dans le bureau de celui-ci.

L’homme semblait toujours aussi épuisé. Il ne ressemblait plus à ses politiques classes pour la télévision et pour gagner la confiance du peuple pour mieux ne pas respecter ses promesses. Ni au genre de roi tout-puissant qui imposait son pouvoir comme si c’était une logique implacable. Il paraissait plus comme un être humain totalement dépassé, blasé et épuisé par la situation extrême dans lequel le monde entier se retrouvait et plus particulièrement son pays. Souvent, le surdoué se demandait comment il allait faire pour permettre à son pays de se reconstruire après tout cela. Il fit signe à Samuel de s’asseoir et il s’exécuta.

Ce que vous avez peut-être pu entendre est réel. Vous semblez avoir réussi à trouver une combinaison capable de guérir de la maladie. Amanda a fait le bon choix en misant sur vous. Et il en va, que je vous serais éternellement reconnaissant d’avoir accepté à gérer cette crise sanitaire, commença Fabrice II même si Samuel observait bien qu’il n’avait pas que ses remerciements en tête et qu’ils souhaitaient lui parler d’autre chose. Néanmoins, j’aurais préféré que vous soyez honnête avec moi.

Honnête ? À quel sujet ? s’étonna le surdoué même s’il avait bien une petite idée de quoi parlait son supérieur même s’il ne comprenait pas comment il avait pu être au courant.

Mon fils a peut-être des contacts sûrs et déterminés dans l’armée, je reste le seul maître de cette institution depuis le premier jour de mon règne et je le resterais jusqu’à mon dernier. Je ne suis pas dupe. Et j’aimerais bien savoir ce qui vous passe par la tête de vouloir attaquer la Siar !

Samuel savait bien qu’il n’était pas censé le révéler, mais il devait bien avouer qu’il avait peur des représailles. Il s’entendait plutôt bien avec le roi sauf que maintenant, il n’était plus si utile que cela pour lui puisqu’il venait d’accomplir sa mission. Il lui expliqua donc que sa petite-amie avait réussi à obtenir des informations capable de bousculer les alliances des différents clans et se sentit obligé d’expliquer le pourquoi du comment. La réaction du roi fût instantanée : il tapa du poing sur la table en lançant une insulte alors qu’un verre qui venait de faire un sursaut glissa et se brisa sur le sol en plusieurs petits morceaux. Fabrice II commençait déjà à prévoir des prochaines attaques contre la Dheas avant de se diriger vers la Siar quand Samuel l’informa que la maladie avait été créé sous la demande de Jean-François II. Effectivement, quand son pays allait mieux, le roi de Thuath pouvait paraître effrayant et menaçant. Heureusement que l’adolescent ne s’en était pas fait un ennemi.

Pourquoi ne pas avoir programmé une attaque en Dheas ? s’intéressa le roi.

Car tout provient de Jean-François II, et qu’il fait toujours des magouilles douteuses. C’est à lui de payer, affirma Samuel qui ne regrettait même pas ses paroles.

L’adolescent savait que c’était parce que tout ça le touchait directement qu’il agissait ainsi. Il voyait bien que son comportement n’était pas le plus juste, mais pour une rare fois, il n’arrivait pas à revenir dans le droit chemin et personne ne pouvait l’aider non plus. Iris devait sûrement l’influencer d’une manière ou une autre pour cela. C’était aussi pour elle que le jeune homme ne voulait pas qu’il y ait des attaques en Dheas. Évidemment, il se voyait mal avouer ce motif-là au roi, donc il préféra ne rien dire. Aussi, il fit promettre au roi de garder ses informations confidentielles pour lui et de ne pas les révéler au grand jour. Samuel avait conscience que ce détail-là appartenait à Iris qui prendrait la décision un jour ou l’autre de l’annoncer publiquement. Et rien que d’y penser, cela lui donnait des sueurs froides.

Je suis conscient que nous vous en avons beaucoup demandé, mais j’aurais une dernière-requête pour vous, détourna le dirigeant du pays en saluant un garde qui débarqua, escortant Louis qui ne comprenait pas pourquoi il se retrouvait avec son père. Vous êtes jeune, j’en ai conscience. Mais je pense que vous êtes capable de m’aider.

Tu veux qu’il t’aide à quoi ? s’interloqua son fils en s’avançant à côté de son ami. Ce n’est pas un larbin non plus !

Il aura le choix, le stoppa calmement son père en levant sa main pour faire taire son fils. Samuel ne prendra aucun choix qu’il ne fera pas de son plein gré.

Et si vous commenciez par me dire en quoi je pourrais vous être utile selon vous ? focalisa Samuel qui ne voulait absolument pas être le témoin d’une querelle entre père et fils tout en étant le sujet même de la dispute.

J’ai besoin de toi pour reconstruire mon pays, annonça calmement le roi comme si c’était la chose la plus sensée et normale à annoncé à un adolescent d’un autre pays. Non, je ne perds pas la tête.

Excusez-moi d’en avoir douté, fit Samuel avec un rictus nerveux. Mais je ne suis pas architecte, donc je ne comprends pas bien…

Je ne parlais pas de reconstruction de territoire, le coupa l’adulte en se levant de sa chaise qui était assez banale pour une personne de cette envergure. Déjà, en restant un peu plus longtemps, tu pourrais suivre l’évolution des guérisons même si je pense que maintenant mes scientifiques pourront garder sous contrôle. J’aimerais que tu m’épaules dans mes décisions et que tu veilles à ce que je ne fasse pas trop de bêtises.

Samuel ne s’attendait absolument pas à cela et il en était dérouté. Après Iris qui s’imposait comme une personne de confiance pour les conseillers de Dheas et Kilian qui était plus jeune et s’était placé comme nouveau conseiller d’Opartisk ambitieux, c’était à son tour de recevoir une offre par un dirigeant. Le surdoué se demandait sérieusement s’il devait vérifier ce que prenaient les dirigeants des différents clans comme substances illicites pour penser à des choses pareilles. Ils étaient donc aussi désespérés par la situation du monde pour mettre l’avenir entre les mains de simples adolescents ? Ou alors ils en avaient déjà assez marre et préféraient déléguer les responsabilités à la future génération qui dirigerait plus tard ? Dans tous les cas, cette génération avait les exemples de ce qu’ils ne devaient pas réaliser dans les décennies à venir. Louis ne semblait pas si surpris de l’initiative de son père et son ami pouvait même observer un certain soulagement dans son expression.

Je ne vous demande pas une réponse immédiate, assura le roi en regard d’un œil grave un soldat arrivé. Vous pourrez rentrer en Opartisk pour voir vos proches, autant que vous voulez, et si un jour je n’ai plus besoin de vous, ou vous en avez marre, vous pourrez partir. Vous n’avez aucune obligation.

Ce n’était pas maintenant que Samuel comptait rendre son verdict même s’il lui semblait assez évident qu’il ne pouvait pas laisser tomber la Thuath du jour au lendemain avec le risque qu’elle retombe à nouveau. Il n’avait pas non plus été aussi traumatisé quand Dheas. Très franchement, il pouvait tenir le coup et rester quelque temps tout en revenant en Opartisk. Mais il devait faire cette pause maintenant, pour marquer sa séparation d’activité, pour faire une pause dans cette aventure car il avait vécu quelques mois intenses depuis le rassemblement des adolescents. Les mois les plus intenses de sa vie, les plus tristes mais à la fois les plus merveilleux. Il avait perdu des personnes mais il avait fait des rencontres inespérées. Le jeune homme se focalisa sur son ami qui évitait les regards de son père et se faisait tout petit face à lui comme s’il s’attendait à de certaines représailles pour ce qu’il avait fait. Son père se leva, aussi imposant qu’un roi soit-il, il fit quelques pas vers son fils qui ne pouvait plus faire comme s’ils n’étaient pas dans la même pièce que lui. Louis eut le réflexe direct de s’excuser, comme si ce n’était pas la première fois qu’il vivait ce genre de situation et son père posa une main sur son épaule, avec un petit sourire malgré tout.

Je comprends que tu aies envie de t’investir face à cela, commença le roi en jetant un regard à un de ses gardes. Tu t’es inquiété pour moi car tu as vu que le pays déclinait de plus en plus et notre famille avec. Je suis vraiment navré de ne pas avoir pu être plus attentif à toi ces derniers.

Peut-être, mais je n’aurais pas dû outrepasser mes droits, minauda Louis tout intimidé et beaucoup moins confiant face à son père tout-puissant.

Tu as raison sur ce point mon fils. Mais ton comportement m’a fait ouvert les yeux sur toi.

Samuel crut que son ami était à deux doigts de la syncope. Il lâcha néanmoins que Louis n’avait pas été tout seul à organiser la préparation de ses attaques. Et cette fois il crut bien que son ami allait l’étrangler pour avoir dit ça. Sauf que le roi ne prêta visiblement pas attention aux paroles du prodige, préférant n’inclure que lui et son fils à la discussion.

Tu n’es plus mon petit garçon que je voulais protéger comme j’essayais de protéger ta sœur, lâcha Fabrice II, ce qui semblait assez douloureux à lui avouer. Et je ne voulais pas le voir, sauf que j’y suis obligé. Tu deviens un homme mon fils, un homme qui a et aura toujours beaucoup de responsabilité. Tu es mon successeur, le futur roi. Et il est temps que je commence à t’y former !

Samuel commençait déjà à s’en aller pour les laisser toust les deux mais le roi le retint encore quelques minutes avec eux. Il leur annonça qu’ils reverraient leur plan de bombardement ensemble, tous les trois. Au final, cela soulageait l’adolescent qui préférait avoir des avis adultes et professionnels pour cette intervention. Il retourna donc rejoindre ses collègues pour trouver quelle était la solution miracle qui guérissait de la maladie.

Si trouver la bonne composition pouvait prendre des mois et des années, la repérer parmi d’autres sérums lorsque tous les scientifiques d’un pays étaient sur le coup était nettement moins long. Samuel et ses collègues avaient vérifié plusieurs fois avant de confirmer plusieurs fois le même sérum. Ils tenaient le bon. Le jeune homme n’avait jamais vu une ambiance aussi joyeuse et festive malgré les malades encore en détresse. Ils avaient mis de la musique dans tout le laboratoire alors qu’ils étaient en train de synthétiser pleins de fois le sérum et d’en administrer à grande dose. Et cela maintenait occupé puisque Samuel avait tout juste eu le temps de prévenir Iris avec un peu plus de détails sur la bonne nouvelle. La jeune fille avait recopié les composants pour les malades de Dheas et lui affirma qu’il devait joindre Kilian au plus vite même si elle ne donna pas plus d’indications. Le jeune homme n’avait pas compris grand-chose mais il avait ressenti une grande panique quand elle lui affirma qu’elle pouvait mourir à tout instant. Le jeune homme eut le temps de prendre brièvement des nouvelles de Loan et de le voir bel et bien réveillé avant de se faire embarquer par ses collègues dans leurs danses et leurs petites fêtes après leurs heures réglementaires. Même le roi y prenait volontiers parti même si Samuel estimait cela très étrange puisqu’il avait conscience que son pays n’allait pas se rebâtir du jour au lendemain en un seul claquement de doigts, mais au final, tout le monde avait le droit à un peu de repos après cette période difficile. Car le roi n’oubliait sûrement pas la guerre entre les pays. Elle faisait toujours rage, elle ne s’arrêterait sûrement jamais.

Ce fut pour préparer définitivement le bombardement de Siar que le roi mit pour la seconde fois les pieds dans le quartier général de l’association. Louis savait trouver les endroits les plus isolés, tranquilles et calmes pour s’entretenir facilement et beaucoup mieux réfléchir. Samuel avait peur de voir la décision durer trop longtemps avant de se rappeler qu’il n’était plus oppressé par le minuteur menaçant l’humanité et qu’il y avait des collègues de relais pour maintenir le train de productions de nuit. Cela ne s’éternisa pas beaucoup, en effet, Louis, ayant pris soin de demander de l’aide à un haut gradé, il n’y avait que des détails minimes à régler. Samuel était content de voir son ami se réconcilier avec son père, il pourrait voir la fierté de ce dernier lorsqu’il observait Louis. La famille royale avait été très durement touchée mais les deux survivants semblaient se souder plus que jamais et le pays allait en avoir considérablement besoin. Ils planifiaient juste le bombardement dans les prochains jours sans fixer de dates précises, et Samuel commençait vraiment à s’inquiéter pour Marianne et son frère.

Lorsqu’il se retrouva seul, il n’arriva pas à contacter son frère ce qui le frustra énormément. Il devait lui dire de partir de la capitale avant qu’il ne soit trop tard. Ses parents ne supporteraient pas si Arthur mourait malgré leur querelle. Samuel non plus ne le supporterait pas et il serait rongé par la culpabilité jusqu’à la fin de ses jours ! Puis Marianne… Samuel se sentait irresponsable d’avoir laissé sa colère parler un peu plus que sa raison alors que ce n’était absolument pas dans son habitude. Que lui avait-il pris de faire cela ? Était-ce réellement la conséquence de sa sensibilité ? Ou alors sa personnalité avait-elle évolué drastiquement ? Le surdoué préférait en venir à la conclusion que c’était à cause de l’évolution du monde ces derniers temps.

Sa tablette afficha un appel entrant et la tête de Kilian apparut dans l’écran. L’ancien meilleur ami d’Iris semblait bien se porter et les regards qu’il lançait autour de lui fit bien comprendre à Samuel que le jeune homme ne se trouvait pas totalement dans un lieu sûr.

Cela va ? demanda le jeune homme. Iris m’a dit que tu avais besoin du remède… est-ce que tu as ?

Non, moi je vais bien, assura Kilian. Mais Fred non. Je vais te donner les coordonnées de Liam pour qu’il puisse être sauvé.

Samuel avait du mal à le remettre car il n’avait jamais interagi avec Fred. Cependant il lui semblait qu’Iris lui avait expliqué que c’était un ami d’enfance. Il dut creuser un peu plus loin dans sa mémoire pour se remémorer que c’était le copain de Kilian. Peut-être que lorsque tout ce bazar serait enfin terminé, Kilian et Iris se réconcilieraient totalement et feraient des soirées entre amis avec tout le monde qui restait.

Oh en faites ! Avant que j’oublie… Marianne va bien. Je n’ai pas pu encore la voir mais la reine m’a dit qu’elle n’était pas sur le point de mourir donc c’est déjà cela !

Quoi ? Tu es en Siar ? se catastropha Samuel en palissant, n’ayant pas vraiment prévu cette possibilité.

Pourquoi, en voyant ta tête, j’ai l’impression que tu vas m’annoncer la pire nouvelle de ma journée ? s’exaspéra Kilian, ne rassurant absolument pas Samuel.

Et il crut bien que le jeune conseiller allait lui passer un savon lorsqu’il lui révéla tout son plan. D’un côté, il avait raison, car manquer de tuer plus d’un conseiller de son pays n’était pas vraiment très classe. Puis Kilian le traita d’inconscient et lui affirma qu’ils ne pouvaient pas faire cela car ils tueraient plus d’êtres innocents que d’êtres dangereux et machiavéliques. Bien évidemment, Samuel ne pouvait que lui donner raison même s’il ne voyait pas d’autres solutions. Kilian lui remémora que ce n’était pas à lui de se faire vengeance pour lui-même et encore moins si c’était par rapport au dictateur de Siar. Le surdoué pouvait sentir que l’adolescent avait une idée bien précise en tête derrière sa réponse, mais il ne chercha pas à le cuisiner plus. Le jeune homme insista encore une fois sur le fait qu’ils devaient annuler à tout prix cette attaque, et ce fut les dernières phrases qu’il prononça avant de mettre fin à la conversation.

Samuel se retrouvait donc face à deux choix.

Soit il croyait pleinement Kilian lorsqu’il disait qu’il allait régler tous les problèmes avec Jean-François II, de il ne savait quelle manière.

Soit, il le croyait toujours bien évidemment, mais il voulait être certain que le dictateur de Siar ne puisse plus rien fait de grave contre l’ensemble du monde et de l’humanité.

Soit Samuel essayait de faire annuler le bombardement, soit il la maintenait.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Starry Sky ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0