4. Michel

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Michel était déçu. Depuis quelques jours, la voisine tirait soigneusement ses rideaux dès son retour à l'appartement. En son absence, il s'était rendu compte à quel point il aimait l'admirer de l'autre côté de la rue. Elle égayait ses journées. Il se levait tôt le matin pour la voir s'apprêter avant de partir travailler, il soupait en sa compagnie, il lui disait bonne nuit avant d'aller se coucher. Elle lui avait réellement manqué ces derniers jours.

Samedi, quelle ne fut pas sa surprise quand il s'aperçut qu'elle n'avait pas fermer les tentures ! Elle semblait préparer quelque chose avec sa copine. Elles allaient et venaient sans cesse en déposant des choses sur la table de la salle à manger. Une fête s'était organisée parce que plusieurs personnes entrèrent dans l'appartement. Il veilla tard pour voir comment la petite soirée allait se terminer. Mais il n'était plus si jeune et s'endormit avant le départ de tous les invités. Le lendemain matin, il se rendit compte que la jeune dévergondée n'avait pas passé la nuit seule ! Avec un pincement au coeur, il vit enchevêtrement de jambes dans le canapé. Même s'il n'avait plus l'âge pour ces bétises, et il s'en rendait bien compte, il aurait aimé partager ce moment avec elle.

Il ne revit pas la jeune femme de toute la journée. Mais, dans l'après-midi, il remarqua que le garçon de la nuit précédente était resté. Cela promettait encore quelques galipettes dans le divan. Elle n'avait quand même peur de rien ! Laisser quelqu'un dans son appartement en son absence. Peut-être le connaissait-elle depuis longtemps déjà ? Pourquoi pas... Car, en vérité, il ne connaissait rien de sa vie. Tout juste un nom et prénom, lu sur la sonnette au bas de son immeuble. Et encore... Il n'était pas sûr de son coup, il y avait plusieurs noms féminins à son étage.

Il attendit son retour avec une certaine impatience. Dans la soirée, ses espoirs furent récompensés. La jeune femme, en rentrant, se précipita pour fermer les rideaux d'un geste rapide. Il l'avait attendu toute la journée et elle lui refusait ce petit plaisir ?! Que pouvait-il faire à part attendre qu'elle daigne réouvrir son monde et lui joue son spectacle. Pour lui, c'est ce qu'elle était devenue... une artiste performant, jour après jour, une nouvelle représentation : mettant en scène de nouveaux costumes, découvrant de nouveaux personnages, testant de nouvelles positions.

Moins d'une demi-heure plus tard, son regard fut attiré par le onzième étage à cause d'un jeu de lumière ; l'un des rideaux était ouvert. La jeune fille était plaquée contre la vitre, son compagnon s'en donnait à coeur joie derrière elle. Il s'imagina à sa place et glissa sa main dans son pantalon. Il lui pétrirait les hanches pendant qu'il l'a ferait hurler de plaisir sous ses coups de reins. Il ne lui maintiendrait pas la tête de la sorte sur la vitre. Il n'aimait pas le sexe violent. Il aimait sentir sa partenaire s'ouvrir progressivement au plaisir, lui caresser les seins, l'embrasser. Cela dit, peut-être qu'elle aimait ça !? Après tout, elle aimait se promener nue devant ses voisins. Elle appréciait peut-être le fait d'être maintenue devant une fenêtre pour que d'autres puissent en jouir également ?

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