Chapitre 30 : L’autel des Navigateurs

15 minutes de lecture

Au début du mois de mars, le Renard s’avança vers les quais du petit port de Tadjoura. Cette ville maritime dirigée par les sultans Afars était située sur la rive nord du golfe du même nom, et s’était développé grâce au commerce florissant de blé, d’ivoire, de miel, d’or et d’esclaves entre l’Éthiopie et la mer rouge. Les caravanes descendaient des hauts plateaux du Choa et échangeaient leurs marchandises aux navires Yéménites qui leur fournissaient toutes sortes de produits issus des routes de la soie.

Bien qu’abritant près de deux mille habitants, la petite ville n’avait pas encore subi l’influence des Européens, dont la seule trace visible était la présence de l’autel des Navigateurs, situé à l’écart de la ville, au bord des eaux claires du golfe.

Wardin fut le premier à sauter à terre, et le Danois amarra le cotre au ponton de bois qui faisait face à la criée. Balaïkhan s’envola loin au-dessus du Renard, et l’aigle royal entreprit de survoler la ville, suivi de près par Leevi. La chouette laponne semblait bien mal adaptée à cet environnement chaud et aride, mais son épais plumage le protégeait de la chaleur environnante. L’animal avait perdu une patte dans la bataille contre le Rattlesnake, mais les bons soins de Wardin et Natu lui avaient permis de s’en sortir, et Leevi se remettait progressivement de sa blessure, devant s’adapter au nouvel équilibre de son corps mutilé.

Alizée aussi, se remettait de sa blessure. La jeune femme était toujours alitée, et Surcouf et Azimut lui avaient cédés leur cabine pour qu’elle puisse se reposer. L’opération s’était bien passée, et Natu imprégnait sa blessure d’onguents de sa propre préparation, tandis que Phaïstos était à son chevet nuit et jour, ne la quittant que lorsqu’il devait assurer son quart. Le farouche Bonefray commençait véritablement à tomber amoureux de la belle Voleuse des Voiles. Chaque fois que la jeune femme s’assoupissait, épuisée par ses blessures, il s’attablait au bureau en désordre du capitaine, et s’entrainait à lire et à écrire, rédigeant mot après mot, de son écriture enfantine, le récit de sa rencontre avec la jeune femme, et la profondeur de son amour pour elle.

Oscar, quant à lui, se portait beaucoup mieux, et, s’il gardait toujours son bras en écharpe, c’était parce qu’il s’était rendu compte que Mircea était aux petits soins pour lui et que Rasteau et Dents-Longues avaient arrêté de lui demander de briquer le pont sans arrêt. Depuis leur baiser, les deux adolescents ne s’étaient pas quitté une seconde. Mircea avait passé la nuit allongé à côté de son amant blessé, caressant de ses longs doigts fins la chevelure soyeuse d’Oscar. Tous les matins, avant le lever du soleil, il trayait lui-même la chèvre que Rasteau avait acheté sur l’île Bourbon, et apportait un verre de lait encore tiède à son ami convalescent. Ils n’avaient pas parlé ouvertement de ce qu’il se passait entre eux, ni des sentiments qu’ils avaient développé l’un pour l’autre, ils vivaient simplement le moment présent, profitant de cet instant hors du temps, coupés du monde.

L’arrivée à Djibouti les rappela à la réalité. Surcouf leur demanda de l’accompagner, ainsi qu’Azimut, à l’autel des Navigateurs. Si le corsaire avait donné toute son énergie à ses fils adoptifs, il savait qu’il faudrait un jour qu’ils se débrouillent d’eux-mêmes et volent de leurs propres ailes. Il savait qu’il devait continuer l’enseignement de son précepteur et faire d’Oscar un futur roi. Mais il ne pouvait pas éduquer Mircea différemment au risque d’éveiller les soupçons de l’équipage. Il avait décidé d’enseigner aux garçons les leçons qu’il avait apprises à l’école militaire, et qui lui avaient permises d’être le capitaine qu’il était aujourd’hui. Car, il le savait, Mircea était si vif, si curieux, et si passionné par la mer qu’il ferait un capitaine hors pair, et Oscar, en apprenant les rudiments de la gestion des hommes, des vivres, des conflits et des ego, aurait les compétences nécessaires pour diriger un royaume, car en dehors de l’échelle, la gestion d’un navire n’était pas si différente de celle d’un pays.

Surcouf décida donc d’emmener Oscar et Mircea afin de leur faire découvrir la manière dont se déroulent les rencontres officielles. Azimut marchait en tête du cortège, se dirigeant vers l’étrange édifice de pierre blanche qui dominait la petite ville de toute sa hauteur. C’était une propriété luxueuse entourée de hauts murs de grès, abritant nombre de jardins, de fontaines et de plantes luxuriantes, qui contrastaient avec le climat aride et désertique de la région. Ils franchirent les deux immenses portes de bronze qui délimitaient l’entrée du domaine et s’avancèrent vers le bâtiment principal. Ce dernier était d’un style Oriental, ressemblant étrangement aux palais des Maharadjah indiens, tout aussi luxueux. Les portes d’ébène montaient aussi haut que celles des cathédrales, et étaient ornées d’une boussole et d’un sextant, symboles de la confrérie.

A l’instar de l’île de Curaçao, au large du Venezuela, l’autel des Navigateurs n’était pas le repaire de la confrérie du même nom, mais plutôt une sorte de temple dans lequel siégeaient les plus sages et les plus expérimentés d’entre eux. Si les autres confréries pirates avaient pour habitude de rester entre elles et de constituer des équipages bien distincts, les Navigateurs, eux, se répartissaient sur les navires des différentes confréries, conseillant les capitaines et mettant leurs talents au service des équipages des navires sur lesquels ils opéraient. Et ils ne se limitaient pas aux navires pirates ! Bon nombre de vaisseaux des marines françaises, anglaises, espagnoles ou hollandaises avaient un maître de navigation issu de cette même confrérie, qui était considérée par les Rois d’Europe d’une toute autre manière que les autres corporations pirates. Les puissances européennes toléraient leur présence, car les Navigateurs étaient de bien meilleur conseil que la plupart des officiers sortis des écoles de marine européennes.

Azimut se présenta et demanda à parler au conseil des sages. Les quatre nouveaux arrivants furent escortés jusqu’à une pièce circulaire dont le plafond, situé à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, était une verrière immense représentant le ciel étoilé et les constellations que Mircea connaissait désormais par cœur. Les neuf sages étaient installés en arc de cercle autour d’une table en demi-Lune, et chacun d’entre eux portait une robe aux sept couleurs de l’arc-en-ciel. L’homme situé à l’extrême droite de l’arc de cercle portait une toge noire, et celui à l’extrême gauche, une tenue blanche. C’est le sage vêtu de noir qui s’adressa aux invités.

— Azimut, comment vas-tu ? Je ne t’avais pas revue depuis ton initiation, sur Curaçao. Mais j’ai beaucoup entendu parler de tes exploits. Alors, ces recherches à bord de l’Argonaute ont-elles porté leurs fruits ? Mais qui amènes-tu donc, avec toi ? Nous te croyions pourtant si solitaire…

— En effet, maître Sensu, répondit la navigatrice, j’ai poursuivi mes recherches, et ces dernières m’ont conduite à Surcouf et à ces deux garçons. Ils sont le trésor que je cherchais, et je suis venu vous les présenter.

Même les cartographes et géographes expérimentés qui formaient le conseil des sages ne comprenaient pas toujours les propos mystérieux d’Azimut, et Surcouf s’avança, déroulant devant eux la carte des Bénédictines. La femme qui se trouvait au milieu du demi-cercle, vêtue de vert, prit la carte entre ses doigts osseux, examinant le parchemin usé qui avait fait couler tant d’encre au fil des années. Elle convint qu’il s’agissait bien là de la dernière carte connue de l’emplacement du trésor des Bénédictines, et demanda au corsaire s’il avait réussi à percer le secret des mystérieux glyphes qui y étaient inscrits.

— Je m’y suis essayé à plusieurs reprises, répondit-il, mais c’est Azimut qui a réussi à décoder le message. Et nous sommes venus vous voir car l’une des sept pièces qui mènent au trésor requiert votre concours.

Il sortit de la doublure de sa redingote bleu roi usée par le temps la boussole de Chalais et la tendit à la femme. Les neuf sages se passèrent l’objet de main en main, l’examinant sous tous les angles, puis l’homme en blanc, un vieillard à la longue barbe blanche, reprit la parole.

— Mon cher Surcouf, nous allons garder cet objet et tenter de le réparer. Dans trois jours, je vous remettrai la boussole de Chalais qui vous conduira jusqu’au Nombril du Monde.

Ces derniers mots interpellèrent le corsaire. Jamais il n’avait mentionné l’origine de la boussole, et ni lui, ni Azimut, n’avaient parlé du Nombril du monde. Comment le sage pouvait-il donc le savoir ? Mais Oscar le devança.

— Monsieur, pardonnez-moi, mais n’est-ce pas ici, le Nombril du Monde ? Mon précepteur m’a appris que l’Afrique était à l’origine de l’humanité.

— Oui, mon petit, lui répondit le sage blanc. L’Afrique est la mère qui a enfanté l’Homme. Cependant, dans votre quête, ce n’est pas la mère mais l’enfant, que vous cherchez. Sur cette Terre, seule la boussole peut vous guider jusqu’à son nombril. Allez, maintenant, et surveillez vos arrières, car les menaces se dressent dans l’ombre, et les dangers rôdent autour de votre compagnie.

Sur ces dernières paroles mystérieuses, les neuf sages s’évanouirent par des portes dissimulées derrière leurs hauts fauteuils de bois, laissant leurs invités seuls avec leurs questionnements, sous la voute étoilée.

— Quelle bande de rigolos, s’amusa Oscar lorsqu’ils sortirent de l’édifice. Vous avez-vu leurs tenues, c’était ridicule !

— Ce sont de grands sages, le gronda Azimut. Leur parole est juste et doit être prise en considération.

Surcouf s’agenouilla auprès du blondinet et le regarda profondément de ses iris sombres.

— Écoute-moi bien, Oscar. Dans ce monde, il te faudra écouter les hommes à barbe blanche, et te méfier de ceux qui n’en ont pas. La sagesse vient avec le temps et le jeune loup solitaire est toujours en quête d’une proie savoureuse pour se faire les dents. Si un jour tu devais choisir entre les conseils d’un vieillard sénile et les folies d’un jeune imprudent, écoutes le vieil homme et médite ses paroles, car, sous la mousse, se cachent les plus belles pierres.

— Tu parles comme Azimut, et on ne comprend rien, répondit Oscar en tournant les talons.

Si le jeune garçon n’avait pas tenu rigueur de la leçon de Surcouf, Mircea, lui, semblait encore pensif, réfléchissant au sens des paroles de son père adoptif.

— Azimut, le sage blanc a raison, et les ombres qui se dressent sur notre chemin ne sont pas dues à la simple présence de Calloway ! Il faut qu’on parle…

En passant les îles Britanniques de l’Océan Indien, Calloway eut la confirmation que le comptoir de Pondichéry s’était rebellé contre la métropole à l’annonce de la mort du roi Louis, et qu’Elizabeth avait envoyé depuis Brest et Saint-Malo deux escadres afin de faire entendre raison aux dissidents. Mais pour l’heure, le comptoir français était protégé par trois frégates royales et six cotres, et il ne faisait pas bon pour le Surprise de venir y présenter son pavillon britannique. Aussi l’amiral décida-il qu’il était plus prudent d’attendre Surcouf au large du Sri Lanka, et de surprendre le corsaire dans des eaux où il ne s’attendrait pas à être reçu de telle manière, avec un équipage épuisé par la longue et rude traversée du Nord de l’océan Indien.

Il se leva de sa couchette, fit le tour de son bureau, trempa sa plume noire dans son encrier, et commença à écrire.

Ma Reine,

Je vous écris au sujet de la mission que vous m’avez confiée. Si la poursuite du corsaire et la capture de l’enfant se sont jusqu’à présent révélées infructueuses, j’ai des nouvelles qui devraient toutefois faire avancer les choses, et nous permettre de leur mettre la main dessus. Après notre altercation au large du cap, que je vous ai relaté dans ma précédente lettre, le forban du nom de Surcouf a mystérieusement disparu pour réapparaître du côté des îles de France et Bourbon, où je l’ai poursuivi sans relâche, mais où, grâce à de précieux informateurs, il a de nouveau réussi à m’échapper. Cependant, les sœurs du couvent de Bois-Court…

Il interrompit son récit, releva la tête, semblant regarder quelque chose dans l’ombre de sa couchette, sourit, et se reporta à sa lettre.

… les sœurs du couvent de Bois-Court m’ont été d’une aide précieuse, et m’ont appris que le corsaire était sur la piste du Trésor des Bénédictines. Ce trésor n’est qu’une légende de pirates, et cela ne m’étonne pas que cet ivrogne de Louis puisse croire à de telles balivernes pour en donner la mission à l’un de ses vieux amis d’enfance. J’ai également appris que le monastère Bénédictin le plus proche était à Pondichéry, et je suis persuadé que c’est là que je retrouverai la trace de Surcouf. Je ne manquerai pas de récupérer l’enfant, ma reine, et de vous le ramener sain et sauf, à Londres ou à Versailles.

Votre dévoué. Calloway

Il posa la plume dans l’encrier, scella la lettre de cire chaude et y apposa son sceau. Puis il regarda de nouveau vers sa couche en souriant.

— Viens ici, dit-il d’une voix douce.

Une jeune fille se leva, entièrement nue, et s’avança vers l’officier britannique. Ses longs cheveux roux bouclés tombaient sur ses épaules et sur ses seins. C’était la jeune novice qu’il avait capturée au monastère, avant que ses hommes ne commettent les pires atrocités sur ses sœurs. Il la fit s’asseoir sur ses genoux et caressa sa peau blanche comme la neige.

— Quel est ton nom, ma douce enfant ?

— Rosemary, répondit la jeune fille effarouchée.

— Comme c’est joli, et quel âge as-tu, ma tendre Rosemary ?

— Dix-huit ans, monsieur.

— Si jeune… et déjà si belle… Dix-huit ans, c’est deux de plus que ma fille, Swann. Elle me manque, tu sais, et tu me rappelle à elle.

Calloway déposa un baiser sur le sein nu de Rosemary, et essuya une larme au coin de son œil.

Les réserves de nourriture et de boissons avaient été faites en vue de la traversée de l’océan Indien lorsqu’Azimut revint avec la boussole réparée, au matin du troisième jour. Tuba, Natu et Wardin s’amusaient dans la baie de Tadjoura avec le Nautilus, s’entrainant à manier le difficilement manœuvrable submersible et à toucher des cibles de la pointe de son éperon de proue. L’ornithologue avait décidé de dresser son gorfou au même genre de sabotage. Tag avait fabriqué un harnais pour l’oiseau nageur auquel il accrochait un tonneau de poudre, vide lors des entrainements, et le gorfou plongeait dans l’eau, tirant derrière lui cette charge qu’il venait fracasser à pleine vitesse contre la coque de l’Argonaute. Si, les premières fois, il avait eu du mal à comprendre les ordres du Danois, il avait rapidement intégré sa mission, et réussissait presque à chaque essai à atteindre la coque du misainier. Bien que le fracas du baril vide ne faisait aucun dégât à ce dernier, il n’y avait nul doute possible quant au désastre que pourrait produire un tel projectile s’il était rempli de poudre.

Surcouf convoqua Azimut et Zélia dans sa cabine, pour discuter de la suite qu’il souhaitait donner à son équipage. Les deux jeunes femmes s’installèrent en face de lui, regardant la grande carte des Bénédictines, qui était déroulé sous ses yeux. Lorsque la navigatrice lui rendit la boussole, le corsaire l’inspecta, et remarqua qu’elle indiquait désormais le Nord.

— Je pense qu’il nous faut séparer l’équipage, dit-il.

— Comment ? s’étonna Zélia. Mais nous sommes à peine suffisamment nombreux pour manier le Renard dans les tempêtes. Sans parler des combats.

— L’abordage du Rattlesnake était une erreur monumentale de ma part, et je ne compte pas m’attaquer à des navires si lourdement armés avant un bon moment. Nous avons choisi le Renard pour sa vitesse et sa discrétion, et les récentes améliorations que lui ont apporté les Jumeaux nous permettent désormais de fuir face à la plus rapide goélette. Mais, en regardant la carte de plus près, je me rends compte que nous perdrions des mois inutilement si nous ne nous séparons pas. Je vais continuer vers L’Est, inspecter les monastères de Pondichéry et Guanzhou, tandis qu’il te faudra partir vers l’Ouest, en direction de celui de Constantine.

— Constantine ? mais c’est à l’autre bout de l’Afrique. Comment veux-tu que je m’y rende ? A bord de l’Argonaute ? pardonne-moi, Azimut, mais ce n’est pas sur cette coque de noix que je vais parvenir à faire le trajet que nous venons de réaliser en sens inverse.

— Non, lui répondit la navigatrice. Pas par la côte, mais par la Terre. De Tadjoura, les caravanes des nomades traversent l’Éthiopie jusqu’aux hauts plateaux du Choa. De là, nous pourrons rejoindre le Nil et suivre son cours jusqu’à Assouan. Ici, nous prendrons à l’Ouest, et suivront les Touaregs à travers le désert jusqu’à Constantine. Capitaine, laissez-moi aller avec elle.

— Nous ? demanda Zélia, confuse.

— Justement, j’allais lui proposer de t’accompagner. Il m’est difficile de devoir me passer de tes services, Azimut, mais Zélia aura besoin de ton aide dans le désert plus que moi sur les mers.

— Il faudrait que Nid-de-Pie nous accompagne, demanda-elle. Il a passé son enfance sur les hauts plateaux éthiopiens et nous aidera à retrouver le Nil, dans ces montagnes hostiles.

— Je pense que tu as raison, et, si sa vue perçante nous fera certainement défaut, les yeux de Balaïkhan veilleront sur le Renard en son absence, je ne me fais pas de souci là-dessus. Maintenant, parlons du dernier membre de votre compagnie. J’ai décidé d’envoyer Dents-Longues avec vous.

— Comment ? s’insurgea Zélia. Mais voyons, Surcouf, tu sais qu’il me déteste. Ce fourbe aura tôt fait de nous égorger et de disparaître dans la nature.

— Sans le trésor, il n’ira pas loin, corrigea Azimut.

— Zélia, les complots qui se trament derrière mon dos ne me sont pas inconnus, et Dents-Longues est le plus dangereux de tous. Sa manœuvre lors du vote ne m’inspire pas confiance. Son départ désorganisera les mutins, qui se fient plus aux paroles fielleuses du Long-Couteau qu’aux grossièretés de Rasteau. Je vais faire de Rasteau mon second, ce qui me permettra de calmer ses ardeurs tout en me permettant de le garder à l’œil, et avec ton départ et celui de Nid de Pie, je vais demander à Singh de rejoindre le quart bâbord. Ainsi les principaux opposants à notre commandement seront dispersés et auront moins de temps pour préparer leurs intrigues douteuses. Aussi, Dents-Longues est un excellent combattant, et si je ne doute pas de votre talent, je préfère savoir sa lame à vous côtés, en cas de danger.

Le choix du capitaine était parfaitement justifié et argumenté, aussi l’Amazone accepta-elle à contrecœur la compagnie de Dents-Longues. Il continua.

— Azimut. Je veux que tu gardes avec toi la boussole. Elle pourrait te servir, dans le désert, et je préfère que l’on sépare les pièces du trésor, au cas où l’un d’entre nous venait à être capturé ou tué. Je garde la carte et les amulettes. Vous irez à Constantine, et, une fois l’objet en votre possession, vous prendrez la route du Canada. Nous pourrons rester en contact grâce aux oies de Wardin. Il m’a assuré qu’elles étaient prêtes et qu’elles transmettraient nos messages d’une manière rapide et fiable. Je lui ai aussi demandé de vous trouver des chevaux car je veux que vous partiez aux premières lueurs de l’aube.

Le lendemain, à l’aube, Zélia, Azimut, Nid-de-Pie et Dents-Longues firent leurs adieux à la troupe des pirates, qui se préparait à appareiller. Montés sur quatre magnifiques pur-sang arabes que Wardin avait négocié pour un bon prix, ils rejoignirent la lente procession de la caravane qui devait rejoindre les hauts plateaux Ethiopiens. De là, le Nil leur déroulerait son cours tumultueux et dangereux jusqu’à Assouan, où ils devraient affronter un ennemi tout aussi mortel, le désert du Sahara…

FIN DU TOME 1.



Merci.

Merci d'avoir été jusqu'ici, de m'avoir fait confinace, et d'avoir prolongé votre lecture jusqu'au bout. Cela me fait énormément plaisir.

Ce projet, c'est un chantier immense, un travail colossal, et je n'en serais jamais venu à bout sans votre aide et votre soutien.

Le tome 2 est en cours d'écriture, même si je vais prendre une petite pause avant de commencer à le publier.

Les tomes 3 et 4 sont déjà programmés et "fil conducteurisés", donc cette aventure aura une fin, je vous le promet !

En attendant, si vous voulez un peu d'amour, n'hésitez pas à jeter un oeil à "une fenêtre sur la grisaille", c'est un autre style, mais ça peut vous plaire !

A bientôt sur Scribay

Timothée.

Annotations

Vous aimez lire Timothée Pinon ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0