Partie 1 - Chapitre 4

16 minutes de lecture

Gaby


Les années avaient passées, rapprochant encore plus les deux filles qui étaient maintenant au collège. Agées de treize ans, elles avaient progressivement délaissé les poupées, les dinettes et autres jouets pour les vêtements, le maquillage et les histoires de coeur imaginaires.

Contrairement à d’autres camarades de classe, pour elle la puberté était clémente. Certes depuis le début de l’année, elles étaient obligées de porter des brassières, et de toujours avoir dans un coin de leurs sacs une serviette hygiénique, mais ni l’une ni l’autre ne présentait d’acné. En grandissant, elles s’était construites des personnalités affirmées qui tranchaient avec celles des autres jeunes filles de leurs école.

Gaby aimait porter son jean bleu clair, légèrement délavé et râpé aux genoux, un débardeur blanc, des bottines de cuir noir et un perfecto assorti. Kaely, préférait les robes rétros qu’elle portait elle aussi avec des bottines noires et un perfecto, c’était leurs marque de fabrique, leurs signe d’appartenance à un groupe, constitué uniquement des deux jeunes filles.

Alors que la brune avait gardé sa longue chevelure ondulée, la rousse avait décidé, à l’entrée au collège, de changer de coupe. Elle avait fait raccourcir tout le côté gauche, obtenant ainsi une asymétrie qu’elle coiffait de manière totalement ébouriffée.

Les deux adolescentes passaient tout leur temps ensemble, ne se faisant aucun réel ami, juste quelques connaissances et fréquentations imposées par des devoirs en binômes. Les professeurs avaient très vite remarqués le lien exclusif entre les jeunes filles, les coupant, par la même occasion des autres élèves.

Quand l’une était malade, l’autre passait la journée triste et seule, un casque de musique sur les oreilles afin d’éviter les autres. Bien que cela arrivait peu par le passé, il était maintenant de plus en plus fréquents que Gaby soit seule à l’école, Kaely s’absentant au moins une à deux fois par trimestre, et même plus en fin d’année scolaire.

Pour leurs bons résultats scolaires, les deux jeunes filles se virent gratifier d’un téléphone portable. Dom, qui restait toujours très proche de Gaby lui expliqua que le but premier était de pouvoir le joindre dès qu’elle en aurait besoin, même s’il savait bien que Gaby l’utiliserais pour passer le peu de temps où elle est loin de son amie à lui envoyer des messages.

Leurs téléphone à peine en poche, les amies avaient immédiatement installé tous les réseaux sociaux possibles, Facebook, Instagram et autres. Elles partageaient leur temp libre entre les sorties au centre commerciale, et le entrainement de maquillage en suivant les tutoriels des blogueuse beauté.

C’était au milieu du mois d’août, les deux jeunes filles avaient reçu un peu d’argent pour se faire une journée au centre commerciale. Au programme, boutiques de vêtements, boutique de maquillage, pour le déjeuner, un burger accompagné de frites et d’un milk-shake vanille pour kaely, chocolat et beurre de cacahuète pour Gabriella. Mais le plus importants, elles devaient s’acheter leurs premier vrai soutien-gorge, fini les brassières qui leurs valaient les moqueries des autres filles lorsqu’elles se déshabiller dans les vestiaires du gymnase. Ensemble, elles avaient décidé d’ajouter à cet argent, le peu d’économies qu’elles avaient pour s’acheter de jolis sous-vêtements en dentelle, comme les femmes ainsi que leur premier string, ce que bien évidemment, ni Maria, ni Mandy n’aurait accepter si elles l’avaient su.

C’était d’ailleurs devenu un sujet de dispute, dans une famille comme dans l’autre, les jeunes filles voulaient être considérées comme des femmes adultes et capables de prendre leurs propres décisions, alors que leurs parents les voyaient encore comme des petites filles. Le conflit intergénérationel habituel qui faisait que chaque enfant pensait que ces parents étaient des vieux cons, alors que les parents prenaient leurs enfants pour des petits cons.

La journée avait été entièrement planifiée, Maria déposa les adolescentes aux alentours de dix heures au centre commerciale et Mandy devait les retrouver à dix-sept heure devant l’entrée principale.

Bras dessus bras dessous, Gaby et Kaely rigolaient, entraient dans un boutique, farfouillaient, essayaient quelques vêtements, en achetaient certains, et en reposaient d’autres. Toutes les deux voulaient trouver LA tenue pour la rentrée dans deux semaines. Si Kaely espérait attirer le regard de Nate, un garçon plus âgé qu’elle qui était grand, brun, sportif et cerise sur le gâteau, il avait également de bons résultats scolaire. Un garçon qu’elle pourrait présenter à ses parents, ils pourraient alors se marier à la fin de leurs études. En tout cas, c’était le doux rêve qui animé Kaely dans sa recherche. Gabriella, quant à elle savait qu’elle n’attirerait pas le regard de la personne qui lui plaisait, en tout cas pas comme elle l’aurait souhaité puisque quand elle se prenait à rêver d’avenir, Gaby se voyait à chaque fois au bras de son amie, de Kaely.

Cela avait commençait l’été dernier, les températures avaient atteint des records de chaleurs. Les jeunes filles passaient leurs temps à se plaindre, dès que l’un des parents proposait une activité quelconque, les jeunes filles répondaient qu’elles avaient trop chaud. Une sortie vélo avec pique-nique? Trop chaud! La visite du zoo local? Trop chaud.

Seules trois activités trouvaient grâces aux yeux des adolescentes, les musées, à conditions qu’ils soient climatisés, le cinéma du quartier - qui était lui aussi climatisé, enfin, la piscine municipale. Mais payer, pour subir les lourdauds qui jouent au ballons, éclaboussent et coulent toutes personnes plus faibles qui passe à leur portée, non merci.

Partagés entre l’agacement d’entendre les adolescentes se plaindre et l’envie de leurs faire plaisir, les deux couples de parents décidèrent d’investir ensemble dans une piscine démontable. C’était Dom qui avait eu l’idée, mais Maria trouvait qu’une piscine coutait trop cher pour seulement deux mois d’utilisation. Kaely avait alors eu l’idée de demander à ses parents une participation à l’achat de la piscine, le partage des frais permettant le partage du bien.

Gabriella se souvenait très bien de cette journée où pour la première fois, elle avait ressenti cette sensation bizarre. Ce jour là, les deux amies ne s’étaient presque pas vu de la journée, Gaby et ses parents avaient été obligés de participer à une journée barbecue organisée par le patron de Dom, mais si elles ne pouvait pas se voir, les adolescentes pouvoir s’envoyer des messages constamment. C’est ainsi qu’elles organisèrent leur soirée. Joe et Mandy préparaient des burgers au barbecue, tout le monde mangeait chez eux, et les deux enfants pourraient ensuite profiter de la piscine avant de dormir chez Gaby.

La soirée passée et le repas terminé, les filles coururent dans leurs chambres respectives et enfilèrent leurs maillots. Une fois prêtes, elles se jetèrent à l’eau chauffée toute la journée par un soleil de plomb.

Tout cela rendait Gaby totalement effrayée. Si Kaely découvrait ses sentiments, qu’allait elle penser? Tout changerais, fini le partage des cabines d’essayage, fini les longues nuits à se raconter les pensées les plus intimes, même si celles de Gabriella n’était jamais totalement honnête. Elle ne voulait pas risquer de perdre sa seule amie, sa meilleure amie, sa soeur.

Aujourd’hui encore, Gaby prenait sur elle lorsqu’à chaque nouvelle robe qu’essayait Kaely, cette dernière l’emmener dans la cabine pour l’aider à remonter la fermeture jusqu’en haut. Cependant il était de plus en plus dur de faire semblant. Sur internet, Gaby avait lu que lors de la puberté, il était normal d’être perdu et d’avoir envie d’un garçon ou d’une fille, mais si c’était normal, pourquoi est-ce qu’à l’école les insultes les plus répandues était « PD » ou « Sale gouine »?

La jeune fille avait même était consulté des forums pour adolescent, pensant que c’était peut-être une maladie dû aux hormones, peut-être était-ce parce qu’elle passait tout son temps avec Kaely, ou parce qu’elle avait déjà vu Kaely nue, et donc son esprit reproduisait ce qu’il connaissait. Elle avait donc tout simplement pris son téléphone et taper « porno » sur google, et avait consulté les vidéos. Bien sûr le site sur lequel elle cliqua lui indiqua qu’il était interdit aux personnes mineurs et lui demanda de certifiait qu’elle avait bien plus de dix-huit ans, ce qu’elle fit.

Elle avait à ce moment découvert ce qu’était un rapport sexuel, ce qui la dégouta immédiatement. Elle quitta le site, ferma google et vida son historique de peur que ses parents qui contrôlaient régulièrement son téléphone, ne découvre cette recherche.

Elle aurait voulu partager cette histoire avec sa meilleure amie, mais comment lui en parler. Comment lui dire que, se pensant amoureuse d’elle, elle avait voulu vérifier s’il elle n’était pas quand même hétéro finalement. Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit. Jusqu’alors, Gaby n’avait jamais pensé réellement à ce mot, homosexualité. Elle était homosexuelle, elle l’avait toujours su, mais n’avait jamais posé le mot. C’était maintenant fait. Et quelque chose en elle se libéra, elle qui était perdu avait enfin trouva sa voie. Elle était à la fois soulagée et en même temps effrayée, ces parents étaient compréhensifs, mais peut-être pas jusque-là. Il fallait maintenant qu’elle procède par étape, tout d’abord, elle devait le dire à Kaely. Pas lui dire qu’elle était amoureuse d’elle, non, seulement qu’elle était homosexuelle. Après tout, si Kaely est réellement sa meilleure amie, cela ne changera rien à leur amitié, il fallait juste trouver le bon moment.

Mais lorsque Kaely demanda à Gaby de l’aider à redescendre la fermeture de la robe après son essayage, et que cette dernière se retrouva face à son amie en sous-vêtement, elle compris qu’il était temps d’en parler, elle ne pouvait plus continuer comme ça.

Face à son amie dévorant son burger végétarien, Gabriella ne pouvait s’empêcher de penser à l’injustice de ce monde. Pourquoi les homosexuels doivent-ils annoncer leurs homosexualité, on n’avait jamais vu d’hétérosexuel réunir ses parents pour leurs dire « Papa, Maman, je suis hétérosexuel. »

L’adolescente se mordait les lèvres, à chaque minutes qui passait elle voulu se lançait, mais à chaque fois elle renonça, incapable de prononcer un mot.

- Tu penses à qui? Dit Kaely, sortant son amie de ses pensées. Tu avais le regard perdu dans le vide, avec un sourire de débile.

- Personne, répondit Gaby fébrilement, je réfléchissait

- Eh ben ça doit être sacrément important, parce que tu n’as même pas touché à ton burger; fit remarquer Kaely.

- C’est que j’ai pas trop faim.

- Toi? Pas faim?

- En fait… dit Gaby sans finir sa phrase.

- En fait quoi? Vas y, tu sais que tu peux tout me dire.

- Ben c’est pas facile, c’est à propos des garçons.

- Les garçons? Quels garçons? Qu’est ce qu’ils ont fait.

- Non pas des garçons en particuliers, les garçons en général, voila je…

- Tu ne les aimes pas, compléta Kaely, c’est ça?

Gaby baissa la tête, n’osant affronter le regard de son amie.

- Tu sais Gaby, tu as beaucoup de qualité, et beaucoup de talent, mais tu n’as jamais su mentir. Je n’ai jamais cru à ton histoire de coup de coeur pour Dan. Je ne te l’ai pas dit parce que à l’époque je ne comprenais pas pourquoi tu mentais, mais après, j’ai vite relié les points.

Gaby était gênée, son amie avait tout deviné, et elle n’avait pas osé lui faire confiance plus tôt pour tout lui avouer.

- Désolé d’avoir menti, mais j’avais peur de détruire notre amitié.

- Gaby, je te jure, parfois t’es une vrai conne. Rien ne pourra détruire notre amitié. Même quand on sera vieille et en maison de retraite, la peau toute fripée, on sera encore les meilleures amies du monde.

La jeune fille se mit à pleurer, son amie se leva, et la pris dans ses bras.

- Maintenant que je suis officiellement au courant que tu es lesbienne, je veux savoir, sur quelle fille tu as craqué à l’école.

- Lesbienne?

- Oui, c’est le féminin de gay, les hommes sont gays, les femmes sont lesbiennes. Tu ne connaissais pas ce mot?

- Non, je l’ai vu sur internet, mais je ne savais pas ce que c’était et je n’ai pas osé chercher.

- Attends, comment tu as vu lesbienne sur internet.

Gaby, ayant retrouvé toute confiance en l’amitié inaliénable qu’il y avait entre elle et son amie, lui raconta sa recherche sur internet, espérant que l’histoire lui permettrait d’éluder la question précédente de kaely. A la fin du récit, les deux filles s’esclaffèrent, finirent leurs repas, et repris le cours de leurs journée.

L’après-midi était consacré au sous-vêtement, et en entrant dans la boutique, Gabriella demanda à son amie si cela ne l’a dérangeait pas de choisir et essayer des sous-vêtements avec elle.

- Qu’est ce que t’es conne quand tu t’y met. Je t’ai dit que rien ne changera entre nous. Tu peux aimer les femmes, les hommes, les cochons d’Inde, je m’en tape, tu es mon amie.

Gaby ne pouvait s’empêcher de penser que les choses seraient surement différentes si kaely savait que la fille dont elle était amoureuse, c’était elle.

Choisir un soutien-gorge n’étais pas aussi simple qu’elles l’eut pensé. Il fallait prendre des mesures pour avoir sa taille et ainsi avoir le meilleur maintien possible. La poitrine des jeunes adolescentes n’était pas encore très développée, mais la vendeuse avait l’habitude de voir de jeunes filles en pleine puberté acheter des sous-vêtements dans le but de faire comme tout le monde.

Une fois les hauts choisis, il était temps de passer au bas, là, les filles découvrirent un univers inconnu, pour elles, il y avait les culottes, et ce que portait certaines filles de leurs classes, les strings. Mais il existait aussi des shortys, des tangas, des brésiliens, devant tout ce choix, elles étaient totalement perdus.

Kaely, face à tous les modèles, et peut-être face à l’interdit, se mit à saigner du nez. Le sang coula sur son visage, goutta sur son tee-shirt. Ce fût Gaby qui le remarqua.

-Kaely, tu saignes du nez, ça va?

La jeune fille passa la main sous son nez et senti le liquide chaud sous ses doigts. Immédiatement ses yeux roulèrent et elle perdit connaissance.

Gabriella utilisa alors pour la première fois son portable dans le but prévu par son père, l’appeler dès qu’elle en avait besoin. Et elle en avait besoin maintenant. Paniquée, la jeune fille appela immédiatement ses parents, ainsi que ceux de Kaely. La responsable de la boutique se chargea d’appeler les secours, et, formée aux gestes de première intervention, positionna la jeune fille inconsciente en position latérale de sécurité.

Les premiers sur les lieux furent les quatre parents.

- Kaely, hurla Mandy se précipitant vers sa fille, Kaely, ma chérie, tu m’entends?

Joe, beaucoup plus calme, interpella Gaby:

- Qu’est ce qui s’est passé?

- On était en train de regarder les sous-vêtements quand Kaely s’est mise à saigner du nez, et elle s’est écroulée tout de suite après, répondit Gaby qui fondit en larmes.

- Ne t’inquiète pas dit Dom la prenant dans ses bras, c’est sûrement rien de grave, peut-être un coup de chaleur, ou une hypoglycémie.

La responsable de la boutique informa les parents de son appel aux services de secours, et proposa des verres d’eau afin que tout le monde retrouve son calme, elle la première. Il fallait qu’elle reprenne son travail, ne pouvant se permettre de perdre des ventes.

Quelques minutes après, les sirènes d’une ambulance se firent entendre à l’extérieur de la galerie commerciale. Puis rapidement une équipe de secouristes en uniformes arrivèrent en courant, l’un d’eux portant un brancard.




Mikael


Les migraines qu'engendrées ces visions le mettaient toujours dans un état catatonique. Il devait une larve pour le reste de la journée.

Le détective avait demandé à Lopez de le ramener directement chez lui, incapable de pouvoir reprendre le volant de sa voiture. Il était pour lui impossible de réfléchir, impossible de questionner la partenaire de son ami maintenant décédé. En chemin, il lui avait demandé de s'arrêter dans un fast-food. Il savait que le seul moyen de passer les migraines de ses visions, c'était de s'envoyer une bouteille de vodka. Et le meilleur moyen de supporter une bouteille de vodka, c'était en l'épongeant avec un burger et des frites bien grasses.

Il était maintenant près de vingt et une heure, et il allait mieux. Il pouvait à nouveau utiliser toutes ses capacités intellectuelles. Et la première, c’était sa mémoire. Devant son ordinateur, Mitchell dessiné le portrait robot de l’homme qu’il avait vu, l’homme aux yeux bleus animés d’une flamme. C’était justement Frichter qui lui avait installé le logiciel.

Premièrement la forme du visage ; tout en rondeur, avec une mâchoire carrée, un nez large et tordu, qui avait probablement était fracturé une ou deux fois. Un front large, des pommettes saillantes, des joues rebondies, et pour finir une bouche large.

Ensuite les yeux ; les sourcils étaient fournis et épais, les orbites étaient creusées, mais les yeux étaient grands, un iris large et une pupille totalement dilatée. Seul problème, le logiciel était incapable de reproduire l’intensité de ces yeux bleus enflammés.

La bouche était large, les lèvres charnues, et le rictus que le tueur avait esquissé avait laissé apparaitre une dentition pour le moins effrayante. Ses dents étaient taillées en pointes, et ses canines dépassaient du reste.

Ses cheveux étaient plutôt courts, drus sur sa tête.

Une fois le portrait terminé, le détective lança en fond, une comparaison avec la base de données des criminels déjà arrêtés ici à Havenfall et dans tout le comté, ce qui ne représentait pas énormément de monde, le coin étant assez calme, même si depuis quelques années, les choses commençaient à changer.

Quand Mitchell était arrivé à Havenfall, il y une quinzaine d’année, la ville était en plein essor. La ville s’étendait alors sur un rayon d’un peu moins d’une dizaine de kilomètres avec en son centre, le quartier de la vieille-ville. On y trouvait surtout des boutiques, des bars et des restaurants, un cinéma, et même un bowling. Les bâtiments étaient totalement d’une autre époque, en pierre taillée, avec des statues et des colonnes, ils attiraient régulièrement les touristes des villes balnéaires de la côte située à quelques kilomètres à l’ouest, mais aussi des étudiants en architecture.

A l’ouest, au pied de Greenwood Hill s’était établi le quartier résidentiel, les maisons étaient toutes spacieuses, joliment arborées. Beaucoup possédés leurs propres piscines. C’était un quartier agréable, serein où les pelouses étaient toujours vertes et parfaitement taillées. A l’opposée, c’est à dire l’est, on trouvait une zones industrielle avec des usines, des entreprises, qui s’implantaient et prospéraient.

Le sud de la ville était, quant à lui, découpé en différentes zones, allant de la pauvre à la plus riche. A la frontière avec la zone industrielle, des logements sociaux, immeubles, tours, poussaient comme des champignons. Dans la continuité de ses tours, vers l’ouest, il y avait des immeubles professionnels, des sièges sociaux et une grande école de commerce. A la frontière ouest, le long du quartier résidentiel, une zone commerciale avec des grandes surfaces, et toutes les boutiques des grandes chaines de vêtements, de restaurant et d’articles de sport.

Au nord, on retrouvait principalement des campus universitaires, deux lycées, un hôpital, une maternité.

Le tout était desservi par un système bus parfaitement rodé. La ville était agréable, prospère et sûre.

Et puis il y a eu cette disparition. A Greenwood Hill, une adolescente et ses parents, se sont volatilisés sans laisser aucune trace. C’était la première grosse enquête du lieutenant de police Frichter, et dans le même été quatre jeunes filles se volatilisèrent également.

Mitchell, quant à lui, avait ouvert depuis presque un an déjà son cabinet de détective privé, quand les parents d’une des adolescentes disparue décidèrent de faire appel à lui. Pour eux, la police n’avançait pas assez vite et le temps était compté pour retrouver la jeune fille en vie.

Les deux anciens amis, s’étaient alors retrouvés afin de croiser leurs informations et rapidement ils avaient compris qu’ils ne trouveraient rien. Comme pour beaucoup d’enfants disparues, malheureusement, l’enquête n’aboutit pas et fût classée, en attente de nouveaux indices. Cette affaire, restée pour l’un comme pour l’autre, inachevée, avait réconciliés les deux hommes qui se soutenait mutuellement dans cette échec.

Mis à part cette sombre histoire, Havenfall était une commune comme beaucoup d’autres, avec son lot de délinquants, d’adolescents rebelles, et d’animaux domestiques perdus. Bref, un véritable lieu de tranquillité, où les homicides étaient aussi rares que la comète de Halley.

- Et maintenant, je me retrouve à enquêter sur le meurtre de Frichter. Cette ville part en couille, se dit Mitchell.

Il avait maintenant pris un bloc note et un crayon afin d’y retranscrire tout ce qu’il avait vu dans sa vision. Il avait cette faculté de pouvoir, en se concentrant fortement, revoir sa vision, comme s’il regardait une vidéo sur son smartphone.

Il pris une grande inspiration et ferma les yeux.

Au premier plan, il y avait cette homme dont il avait déjà fait le portrait, ce qui l’intéressait c’était justement le second plan, ce qu’il avait vu sans même le savoir par dessus l’épaule du tueur.

Sur la place, aucune fenêtre n’était allumée, le meurtre était donc restait discret. Mitchell se concentra plus fort, il voyait au sol, à quelques mètres derrière l’assassin, une forme. Probablement un être humain. La migraine commençait à revenir, il ne pourrait plus tenir très longtemps. La silhouette devint de plus en plus nette. C’était une jeune adolescente brune au cheveux long. Il ne pouvait pas voir son visage, car elle lui tournait le dos, en revanche, il put noté les vêtements qu’elle portait, ainsi que leurs couleurs.

Tout en gardant les yeux fermés, il retranscrivait tout ce qu’il voyait, le moindre détail, aussi insignifiant soit-il, pouvait devenir une preuve à charge plus tard dans l’enquête.

Cela faisait des années maintenant que Mikael Mitchell avait découvert ce pouvoir, ce don qu’il avait. Revoir les dernières secondes de vie d’un macchabée. En réalité, il ne savait pas vraiment de quand cela datait car il n’avait eu de contact avec un mort qu’assez tard dans sa vie, mais il était persuadé que cela venait de son expérience de mort imminente. Il était convaincu qu’il avait ramené avec lui ce don de l’au-delà.

Il distingua aux côtés de la jeune fille un homme, grand, tenant une seringue dans la main. Et puis plus rien, son souvenir s’estompa, laissant place à une nouvelle migraine qu’il noya dans quelques verres de vodka.

Le détective s’allongea sur son canapé, alluma la télévision et zappa jusqu’à trouver une chaîne qui ne parlait pas de son ami. Il était tard, et il trouva une rediffusion d’une émission de télé-réalité. Saoule, il s’endormi immédiatement.

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