Deux astres...

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Rejoignant la cuisine de leurs demeure après un instant de quiétude auprès des rives du bois des chants éternels. Elles s’étaient toutes deux vêtues de chemises, cuisses dénudées et personne ne pouvait nier quant aux capacités culinaires d'Ylsia.

D'une viande baignant dans son nectar autrefois de vie, l'odeur eu bien rapidement prit possession de cette demeure familiale dont les deux jumelles avaient hérité. Le fléau avait tout emporté sur son passage, anéantissant une famille du nom de Murméclipse, mais liant à tout jamais les deux enfants.

Qui aurait pu l'imaginer ? Deux sœurs jumelles s'aimant d'un amour inconcevable mais immortel. Ce même amour passé, ayant repris source le soir d'un solstice d'été. Victimes de la providence, elles n'avaient que trop souffert de ce secret pourtant mutuel. Toutefois, personnes ne pouvaient nier ce dicton: Tout se sait un jour. Mêmes elles, ravivant la flamme d'un ouvrage passé.

« C'est lorsque la lune et le soleil se rencontre lors d'une éclipse que leur baiser en devient preuve de leur amour éternel. Et quel que soit la lune ou le soleil, l'eclipse subsistera, toujours se diront il: Je t'aime, à jamais... »

Toutefois, arrivait-il encore aux jumelles de douter, rêvaient elles simplement d'une illusion convoitée depuis des années ? Elles, dont la vie s'était métamorphosée suite à l'échange d'une sérénade angoissée, mais authentique. Ce jour-là, le soleil avait brillé... ô combien avait-il brillé.

Au centre d'une table dressée subsistait une Rose de Talandra, les doigts de Märidah caressant ses pétales comme celle qu'elle désirait réellement détenir. Ylsia avait toujours été ainsi, ardente mais fragile... Craignant les représailles auprès de ceux qui découvriront cette triste réalité... Elle aimait Märidah d'un amour sincère, mais, était terrifiée. Elles étaient sœurs, jumelles, d'un même sang... L'amour leur étant tombé dessus comme une averse au coin d'une ruelle. Märidah elle, ne craignait rien en tout cela... Respectant cependant les décisions de son aimée.

Interpellée par le soleil illuminant ses sentiers sombre, Märidah fut bientôt submergée de l'effluve du gibier présenté sous ses narines. D'un sourire caressant ses lèvres, la Lune ne pouvait s'empêcher de regarder ce même soleil, désirant d'une éclipse réelle, à chaque instant.

Ylsia ajustant le col de sa sœur, chacun de ses gestes l'hypnotisant, entraînant la Lune dans une chaleur délétère... Elle la dévorait, son regard gangrené déchirant cette chemise zinzoline qu'elle portait.

_Je t'aime Rey, prononçait t-elle, ses mains se déposant sur les hanches de celle qu'elle aimait, la cuisine disparaissant dans cette atmosphère devenue le cocon d'un réel univers, où seule Ylsia lui permettait de vivre.

_Je t'aime Kal', répondit-elle, son sourire sincère montrant ô combien l'amour inondait cette poitrine si fragile.

D'une main déposée sur l'épaule de Märidah, Ylsia avait profité que cette dernière ne se soit pas encore avancée auprès du comptoire. D'une jambe surélevée, le soleil s'était présenté face à la lune, assise sur ses genoux. Elles étaient amoureuses, amusées... Mais Märidah désirait inonder le ciel de cette éclipse... non seulement par un baiser mais aussi, une véritable danse nuptial.

De leurs prunelles d'émeraudes semblables, jamais, ne s'étaient-elles quittées. Ylsia déposant ses deux mains sur les joues de son aimé, Lui attribuant caresse de volupté. Le sourire de Märidah était comme ses rayons argentés, caressant le corps de son amour éternel.

L'éclipse à son paroxysme, n'étaient elles seulement qu'à quelques centimètres l'une de l'autre, leurs paupières luttant contre l'obscurité, leurs souffles chauds s'abattant sur leurs visages respectifs. Leurs lèvres chaudes et humides s'invitant dès lors mutuellement, chacune entrouvrent leurs pétales, leurs langues entrant en contact encore timidement. Mais, la valse pouvait dès lors naître, jusqu'à minuit, la nuit, leur appartenaient.

La main de Märidah glissant sur l'épaule d'Ylsia, la seconde s'était déposé jusqu'à la fine peau de sa nuque. Ses doigts s'insinuant dans cette chevelure nouée d'un nœud bientôt à terre, la lune libéra une véritable toison d'or. D'un baiser ardent échangés, à jamais auraient elles pu rester ainsi, immortalisant la fin du monde d'un acte d'amour éternel

Le repas délaissé, Märidah entrepris de passer ses mains sous les cuisses d'Ylsia, se redressant dès lors subitement, la belle retenue de ses bras. Le dos du Soleil rencontrant bientôt la surface âpre du mur, le baiser lui, s'intensifie avec le temps... L'étincelle devient brasier. En son bas-ventre, la Lune sentait les choses papillonner... Elle désirait le soleil avec une telle intensité... Mais, Ylsia aurait-elle abandonnée ces idéaux en cette soirée mouvementée ?

De paupières entrouvertes laissant échappées, l'afflux de deux émeraudes étincelantes, les deux astres s'observent, désirante, mais incertaine. À qui ferait le premier pas... Ylsia s'était jetée dans le gouffre de la vérité la première fois, Märidah ne pouvait que perpétuer leur histoire... De douces paroles susurrées à leurs oreilles, le pourpre saupoudrant bientôt leurs joues, les cœurs des jumelles tambourinaient en leurs poitrines.

Haletantes d'un baiser qui ne semblait pas trouvez trêve dans les turbulences du plaisir, Märidah entreprit les pas d'une première danse, faisant valser sa partenaire, jonchant les escaliers où elle aura pu perdre un soulier.

Bientôt dans la chambre devenue leurs, Ylsia fut déposé sur le lit, son dos caressant dès lors la surface duveteuse du matelas. Dans une atmosphère hivernale, chacuns de leurs souffles auraient été cristallin, brûlant, s'imposant sur la peau de l'une et de l'autre.

La main de Märidah caressant avec sérénité la joue d'Ylsia, celle-ci étira dès plus beau sourire, ses doigts rencontrant bientôt ceux de sa prédatrice. Deux-cents quarante-huit ans d'existence, deux mois de relation partagés et un amour qui ne prendrait jamais achèvement, c'est en cette soirée que la Lune et le Soleil allaient enfin se donner l'un à l'autre... Pour la première fois et à tout jamais.

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