23. Run quick, he cannot cross the bridge

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Jin

  • Alors, répétez moi calmement ce qu'il s'est passé.
  • Les flics sont arrivés, ils ont fait un plaquage à Katie, puis ils l'ont coffrée !
  • Quels étaient les chefs d'accusation ?
  • Complot terroriste.

La nana part dans un fou rire. Mais un vrai putain de fou rire.

  • Vous rigolez, n'est-ce pas ?
  • J'ai l'air de rire ?
  • Non, effectivement. Sauf que cette arrestation est complètement illégale. Il faut passer par le bureau du procureur, pour qu'il définisse les chefs d'accusation. Enfin, que JE les définisse.
  • Donc vous n'avez jamais entendu parler de cette histoire ?
  • Jamais. Jusqu'à maintenant, aucune enquête allant à l'encontre de Katrina n'a été ouverte.

Katrina… Décidément, plus ça va, plus j'en apprends sur son prénom !

  • Rejoignez moi au poste de police. Je laisserais pas faire ce bordel !

Avec ça, elle raccroche. Elle est énervée la proc.

  • Tello, t'arriverais à pirater les caméras des salles d'interrogatoire ?
  • Je peux essayer.
  • Eh le prospect ! Tu prends cette bagnole, et tu conduis Tello au comico. Nous on prend les bécanes.
  • À tes ordres VP.

Je mets une tape sur l'épaule du geek, pour lui montrer mon soutien, et enfourche ma moto.

Casque sur la tête, cuir sur le dos, on va leur montrer qui on est. Et qui elle est.

Arrivés à notre destination, et après avoir bien attiré l'attention sur nous, notre informaticien nous annonce qu'il n'arrive pas à se connecter au système de sécurité.

C'est un mécanisme très spécial qui prend du temps.

Sauf si tu as le code.

Je prends mon téléphone, et tape un message.

Jin : On a besoin du code caméra.

La proc : 7641.

Jin : Merci. On vous attend.

Je transmets l'identifiant de connexion à mon ami, et attends qu'il nous donne son feu vert pour le rejoindre.

Une fois que le tout fonctionne, on voit apparaître sur l'écran l'intérieur d'une salle d'interrogatoire.

Katie, assise sur une chaise et menottée à la table, est en train de fredonner une chanson.

Cette vision me rend fou.

Derek, à mes côtés, n'attend qu'une seule chose, c'est de tous les tuer.

Heureusement qu'on lui a roulé un pétard, qu'il a fumé juste avant de venir.

Une voiture se gare quelques places plus loin, et la nana qui nous a amené Frankenstein quand elle s'est faite tirer dessus, en sort.

  • Jillian Reznivankov ?
  • Talitha Monroe ?

Elle me fait un grand sourire, puis me tend une main, que je sers.

  • Vous pouvez me faire confiance, on est dans le même camp. Je suis au courant de vos affaires. Je sais dans quoi trempe Derek, et je sais pourquoi Katie travaille avec vous.

On se tend tous, comme un seul homme.

  • Vous…
  • Je vais vous couvrir le mieux possible.
  • Mais…
  • Il y a des pourris de partout, Abraham Cisko.

Ouch. Ça fait mal de se faire appeler par son prénom entier, hein prez ?

  • Tous les juges, tous les magistrats et tous les sénateurs que je connais trempent dans des affaires illégales. Alors déjà, je suis pas assez idiote pour me faire prendre, puis ensuite, personne ne dira rien, parce que si je tombe, les autres tombent avec moi.

Voilà la justice américaine.

Mais pour une fois, je vais pas m'en plaindre.

  • Bon, c'est pas que je vous aime pas, mais j'ai un autre pourri à débusquer.
  • Et si il tombe ? Il vous fera tomber avec !
  • Non. Parce que pour sauver leur peau, tous ceux qui devront juger mes actes, fermeront les yeux.

Au risque de tomber eux aussi. C'est un putain de cercle vicieux !

La nana passe devant les flics, qui la regardent comme si ils venaient de voir un fantôme, et la laissent passer.

Tout se joue sur l'écran maintenant.

Des coups sont frappés à la porte, et on la voit apparaître dans la salle d'interrogatoire, sans attendre d'avoir l'autorisation d'y entrer.

Le flic qui regardait Katie comme si il voulait la tuer, s'est levé, prêt à rembarrer Talitha.

  • Stop, arrêtez tout ! A partir de maintenant Katie, tu ne dis plus rien !
  • Vous êtes son avocate ?
  • Elle n'a pas besoin d'avocate, puisqu'elle n'est coupable de rien ! Et aux yeux de la loi, vous n'avez aucune accusation contre elle !
  • Vous vous prenez pour qui ?
  • Que je suis bête. J'avais oublié que les nouveaux étaient tous plus imbus de leurs personnes de jour en jour. Je suis Talitha Monroe, adjointe du procureur.

Il se décompose.

  • Alors maintenant, vous allez m'expliquer ce qui vous a conduit à arrêter Mademoiselle Kazana. Sans que je ne sois au courant. Complot terroriste, c'est vague. Je suis sûre que vous pouvez faire mieux.

Elle se laisse pas marcher sur les pieds celle-là !

  • Rapports trop étroits avec une organisation terroriste Madame.
  • Laquelle ? Les Undead Ahead ?

Il déglutit, et serre les dents.

  • Sauf preuve du contraire, il ne s'agit que d'un simple club de moto. Et puis quand bien même ils tremperaient dans l'illégalité, cela ne prouve en rien l'implication de Mademoiselle Kazana. Rien ne lui interdit d'en fréquenter les membres !
  • Elle vit carrément chez eux !
  • Parce que vous la faites surveiller en plus ? Plus ça va, plus vous cumulez les erreurs ! Ça c'est illégal ! Encore plus de le faire passer pour une affaire d'état.
  • Puis au pire, je peux juste très bien me taper l'un des gars hein, intervient Katie.

Talitha lui lance un regard meurtrier, pendant que nous on s'étouffe de rire.

  • Une dernière question. Pourquoi c'est vous qui êtes en charge de cette soi-disant "affaire" ? C'est le Lieutenant Dellory qui s'occupe de ce genre de cas.
  • Vous savez tout aussi bien que moi qu'il y aurait eu conflit d'intérêt. Derek est le cousin de Kazana. Puis il fait partie des Undead Ahead, c'est un secret pour personne.
  • Donc c'était l'un de vos suspects, si je comprends bien. Vous les soupçonnez de quoi au juste, pour en venir à les qualifier de terroristes ?
  • Ils peuvent très bien cacher des corps, les faire disparaître, ou encore…
  • Vous avez quelque chose qui prouve tout ça ?
  • Non mais…
  • Alors on en a fini. Katrina, on y va.

La proc attrape les clefs et détache son amie, qui se lève, plus blasée que jamais.

  • Bon, et la prochaine fois, au lieu de venir me frapper et me faire perdre ma journée, vous m'envoyez un mail, OK ? katie.kazana@gmail.com (oui c'est une vraie adresse, et oui vous pouvez m'envoyer un mail dessus).

Elles font volte face, et sortent de la pièce.

Sérieusement, c'est quoi cette journée ?

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