21. I know, I know. I knew it'd come to this

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Jin

Je me retiens de rire face à la situation. C'est assez drôle de la voir déballer tout son discours, tout en l'illustrant.

Une vraie reconstitution.

  • Comment t'as déterminé la position et l'angle des victimes ?
  • Au vu des projections de sang.

Elle sort les photos qu'elle a prise, et les montre à Derek tout en déblatérant sa science.

En vrai, c'est quand même super impressionnant.

  • Je peux me relever Doc ?
  • Attends, pas encore. Faut que je regarde un truc.

Elle se précipite vers moi, puis marmonne des sortes de chiffres. En fait, elle se parle à elle-même.

Je questionne Derek du regard, il hausse simplement les épaules.

Elle tourne autour de moi, limite elle court d'un endroit à un autre. Tout en analysant des données imaginaires.

Elle jette un œil aux dossiers que Derek et elle ont créés et note plusieurs choses dessus.

  • Elle fait quoi au juste, demande Baram en chuchotant.
  • La chose qu'elle sait le mieux faire. Dresser le profil du tueur, répond notre frère, pas le moins du monde perturbé par le comportement de sa cousine.
  • J'ai la position du tueur et celle de la victime, nous interrompt la voix de l'Ange de la mort. Jin, à vue d'œil, tu fais à peu de chose près, la même taille que l'une d'entre elles.

Elle contourne la table et revient vers moi.

  • Si je me mets à la place exacte du tueur, on peut voir que l'angle des projections n'est pas tout à fait bon. De même que pour l'emplacement de mon arme sur ta gorge. Je suis trop petite. Baram, viens voir.

Mon frère la rejoint, et attend ses instructions, pendant que Derek écoute très attentivement. Je l'ai jamais vu aussi sérieux que depuis qu'il bosse avec elle.

Elle se met derrière le président, et le place comme elle le souhaite, au millimètre près.

Encore une fois, un putain de scalpel contre ma glotte…

  • Tu fais moins le mariole maintenant, hein Jin, se marre-t-il.
  • Ta gueule.

Elle attrape son poignet, qui est contre ma carotide, et mime le geste de me trancher la gorge.

  • Baram, tu mesures combien ?
  • Un mètre quatre-vingt-cinq.
  • Derek, tu rajoutes que le tueur mesure entre un mètre quatre-vingt-cinq et un mètre quatre-vingt-huit.

C'est absolument incroyable.

  • C'est bon Jillian. Tu peux te relever. Et merci d'avoir joué au cobaye.

Elle m'embrasse la joue, et retourne à sa transe chelou.

  • À l'allure ou ça va, on devrait pouvoir savoir de qui se méfier, déclare le flic.
  • Vaudrait mieux, parce qu'on va pas tenir longtemps à ce rythme là. Sans nos affaires principales, c'est la merde. On n'a plus de fric.

Baram et sa positivité légendaire… Quoique, je suis d'accord avec lui sur ce coup là.

  • C'est toi qui m'a interdit les combats !
  • Parce qu'on n'a pas les choix, tu le sais !
  • Tu sais mon chéri, qu'un cœur ça vaut à peu près cent vingt mille dollars, dit Frankenstein en s'approchant de moi, avec ledit organe…

Baram, Derek et moi la regardons la bouche grande ouverte.

  • Le foie se vend entre cent cinquante cinq mille et cent soixante mille dollars.

Je m'étouffe avec ma salive.

  • Pour les reins, c'est deux cent soixante mille l'unité. Si je fais le calcul, ici, on a donc treize cœurs, ça fait un million cinq cent soixante mille dollars… treize foies, ça fait minimum deux millions quinze mille dollars, selon l'état. Et enfin, vingt six reins, alors laissez moi faire le calcul…

Elle réfléchit pendant quelques secondes.

  • Six millions sept cent soixante mille dollars. Au minimum, encore une fois, ça dépend de l'état de l'organe. Du coup, vous avez sous la main aux alentours de dix millions trois cent trente-cinq mille dollars. Vous êtes loin de la ruine messieurs.

On est… Estomaqués…

  • Comment tu…?
  • Pose pas de questions Jillian. Donnez moi juste votre accord, et je lance l'engrenage.
  • Tu veux combien, demande Baram.
  • En voilà un qui pose les bonnes questions. Il va falloir passer par des pros, pour trouver une provenance à ces organes. Pour qu'on remonte jamais jusqu'aux meurtres. Comptez dix pourcents pour eux. Ensuite, ceux qui vont s'occuper de trouver des acheteurs. Être en contact avec eux, et les livrer. Dix pourcents aussi.
  • Donne nous ton prix.

Avec Baram, les affaires sont les affaires.

  • Trente pourcents.
  • Mais ça va pas ?
  • C'est moi qui fais tout le boulot ! C'est moi qui trouve tous les contacts dont on a besoin, et c'est moi qui trouve et m'occupe des organes qui vont te rapporter du fric, donc trente pourcents, ou alors ton club fait faillite.

Président pas content.

  • Il te restera cinq millions, cent soixante sept mille, cinq cent dollars. Grosso modo. C'est le fric le plus facile que t'auras jamais gagné.
  • Toi, dans tout ça, tu vas te faire combien ?
  • Trois millions, cent mille cinq cent.

C'est dans la poche. Il l'a fait mariner, mais je le connais. Il est d'accord.

Et surtout, il n'a pas le choix. Cette fille a l'air bien plus impliquée dans des affaires louches qu'on ne le croyait.

Elle connaît toutes les étapes de ce trafic… Et elle connaît très certainement les personnes dont on va avoir besoin.

Encore une fois, l'avenir de notre club dépend d'elle.

  • Affaire conclue.

Il lui tend la main, qu'elle serre.

En bon vice-président que je suis, normalement, j'ai bien dit normalement, je devrais moi aussi lui serrer la main.

Sauf que je l'attrape par les hanches, et lui roule une pelle.

Ça conclut notre marché, non ?

  • Pourquoi vous faites toujours ce genre d'actions quand y a des morts à côté ?
  • Eh, pour une fois c'est pas moi, j'ai rien fait, se défend-t-elle.
  • Prenez une chambre et faites vos affaires, merde !
  • Depuis le temps que je lui dis ! C'est lui qui veut pas hein !
  • C'est pas que je veux pas, c'est juste que j'ai pas envie de rouvrir ta plaie en te baisant comme jamais.
  • Classe. Sexy. Glamour. Raffiné.
  • Oh ça va hein, tu parles pas mieux que moi Frankenstein.
  • Gnegnegne.

Baram nous regarde, un sourcil relevé et un sourire en coin. Nos petites joutes verbales lui plaisent on dirait.

  • Et pour ma défense, ma plaie va très bien, merci.

Je lève les yeux au ciel.

  • Rappelle-moi comment tu veux que je te prenne ?
  • En levrette chéri. Tu suis pas hein.
  • Et toi tu réfléchis pas bébé. Par où je te tiens si je te prends en levrette, hein ?

Le m'approche d'elle, et l'attrape par les hanches, pour lui montrer de quoi je parle, et où je veux en venir.

  • Ma main. Pile là où on t'a tiré dessus. Désolé, mais va falloir prendre ton mal en patience !

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