14. So we can dance in death tonight

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Katie

Pendant que je mange, je sens une larme rouler sur ma joue. Ma tête commence à tourner, et ma respiration se fait difficile.

J'attrape le bras de Jin pour attirer son attention, et le supplie silencieusement.

  • Hey, ça va pas? Qu'est ce qui se passe ?

L'inquiétude se lit sur son visage.

  • ... J'ai mal.

J'ai a peine le temps de finir de parler, qu'il s'est déjà levé, et m'a prise dans ses bras.

Les autres ne comprennent pas. Derek se sent impuissant, et Jin se sent coupable.

Je pose ma tête contre son torse, pour faire face à la douleur. Je l'ai sentie revenir, mais je ne voulais pas l'embêter avec ça.

Il discutait avec ses frères, je voulais pas gâcher ça.

Il me dépose dans un lit... Son lit, si je reconnais bien la pièce.

  • Putain, mais t'es brûlante !
  • C'est l'un des effets secondaires d'une transfusion sanguine, dis-je.
  • Ça aurait pas dû arriver avant ?
  • Avant, j'étais sous médicaments.

Et sous morphine. Donc je dormais bien comme il faut, même si je sentais qu'à certains moments, je somnolais plus.

Selon mon cousin, j'ai dormi treize heures d'affilées. Je me suis montrée un peu trop optimiste je crois.

  • OK, heu, le médecin a dit que je pouvais te remettre la perfusion, si jamais c'était nécessaire.

Je tends mon bras et ne dis rien.

  • Ça veut dire que tu rejettes le sang, si tu as de la fièvre ?

Je souris.

  • Non, ça arrive, t'inquiète pas. D'ailleurs... Qui est-ce qui m'a donné son sang ?

Il hausse les épaules.

  • Quoi, t'y étais pas ?
  • Si, mais c'était un peu le bordel, alors j'ai pas trop suivi.

J'hoche la tête.

  • C'est pas grave, je demanderais à Derek.

Il ne répond pas.

Je sens que la morphine commence à faire effet. Je deviens somnolente, et petit à petit, mes yeux se ferment.

J'ai juste le temps de sentir une couverture se déposer sur moi, et le matelas s'affaisser à mes côtés, avant de m'endormir.

Une caresse dans les cheveux me réveille. Je grogne, parce que je ne veux pas ouvrir les yeux.

  • Réveille toi Katie. Il faut nettoyer la plaie, et changer le pansement.
  • Il aurait pas pu tirer sur ma sœur plutôt ce con ?

Je me retourne et regarde autour de moi.

Oh merde, il y a Derek. Sujet délicat.

Il y a Baram et Cross aussi. Sans compter le docteur. Et ben c'est génial.

  • Si quelqu'un lui avait tiré dessus à cette connasse, elle m'aurait fait accuser, parce que tu comprends "Derek fait partie d'une bande de voyous dangereux, il n'est pas stable mentalement, et il va détruire cette famille".

Mots pour mots ce qu'a sorti Veronica.

  • "On ne peut plus rien faire pour lui, mais on peut encore protéger Katie de sa mauvaise influence. Il ne faut pas qu'il la mêle ni elle, ni aucune autre personne de cette famille aux attentats que vont commettre son groupe terroriste".
  • Tu parles. Dans la merde, j'y suis jusqu'au cou. Si elle savait la pauvre...
  • Elle ferait une crise cardiaque.
  • Et ça nous ferait des vacances. Oublie pas qu'elle a hurlé sur tous les toits que j'étais devenue une traînée en France. Que mes études c'était qu'une couverture pour mon travail de prostitution.

Il rigole.

  • Ah ouais, c'est vrai, j'avais oublié ça. Et tu te souviens de ce qu'elle a dit ?
  • "C'est à cause de Derek. Il lui a montré le mauvais exemple. Pour lui, les femmes sont des jouets purement et simplement sexuels."
  • Dit-elle en ayant trois mioches.
  • Comme si elle les avait fait toute seule cette grosse pute la.

Des raclements de gorges nous interrompent.

  • Elle est jamais comme ça d'habitude... La elle parle sans filtres on va dire.

Je me mets à rire toute seule.

  • On va un peu baisser la dose de morphine, dit le docteur.

Je sens ma main droite, enveloppée dans quelque chose de chaud...

Ah, ben c'est une autre main en fait. Celle de Jin.

Je la pose sur ma poitrine et m'amuse avec.

  • Heu, tu fais quoi là, demande-t-il mi gêné, mi amusé.

Et peut-être même un peu excité.

  • Je regarde si ils rentrent bien dans ta main.

Merde, c'est moi qui ai dit ça ?

Nouveaux raclements de gorge, pour étouffer des rires cette fois-ci.

  • Je t'avais dit que leur taille était parfaite, pourquoi tu veux vérifier ?

J'hausse les épaules.

  • En attendant, moi je dis que tu parle beaucoup, mais que tu m'as toujours pas prise en levrette. Tu m'as toujours pas prise tout court en fait...
  • OK, bon, c'est bon Katie, on a compris, stop, crie Derek.
  • OK ça va hein ! Je connais ta vie sexuelle sur le bout des doigts. Notamment la fois où t'as couché avec....
  • Tais toi !

Il me met la main sur la bouche pour m'empêcher de parler, et je pars en fou rire, accompagnée de tous les autres.

Une fois calmés, je ne me sens même pas me rendormir. Je suis à peu près sûre que même eux n'ont pas remarqué tout de suite que j'étais en train de taper un coma.

Plusieurs heures plus tard, réveillée et en pleine forme... Ouais non, réveillée mais avec une sacrée envie de mourir, Jin m'accompagne de nouveau aux toilettes.

Parce que j'ai appris qu'avec toutes mes siestes et mes états semi comateux, ça faisait plus de vingt-quatre heures que je n'y avais pas été.

C'était donc ça cette douleur dans mon ventre... Rien à voir avec la balle, juste mon envie de pisser !

  • Jin ?
  • Ouais ?
  • Tu veux bien m'aider à me doucher ?

Je vois qu'il bug.

  • C'est une invitation trop subtile pour que je comprenne, à te baiser ou...?
  • Alors, à la base, non. Mais si tu veux, je vais pas t'en empêcher hein !

Je pince mes lèvres entre elles.

  • Plus sérieusement, ça fait plus de deux jours que je ne me suis pas lavée, je suis couverte de sang séché, c'est absolument dégueulasse. Et j'arriverais pas à le faire toute seule...

J'arrive pas à poser ma jambe au sol, et à peine lever le bras me fait souffrir. Donc bon.

  • Tu préfères pas que j'appelle Line ? Ou Laeti ? Même Derek !
  • T'as peur de me voir à poil ou quoi ?
  • Non, c'est surtout que j'ai pas envie que tu te sentes mal à l'aise ou quoi...
  • Si ça avait été le cas, je t'aurais pas demandé de le faire.
  • Bon, ben si t'insiste...

Ouais, c'est ça. Fait celui qui se sent obligé.

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