Un grand bonheur se balance dans l’espace*

Une minute de lecture

C’était un beau matin

Coloré comme un arlequin

Doux et chaud comme un chérubin,

Des rayons de soleil clandestins

Jouaient de la flûte et du clavecin.

C’était un jour sans pareil

Qui promettait des merveilles

Mettait des étoiles dans le ciel

Et faisait rire les abeilles.

C’était l’année des vingt ans

Une journée de printemps

Où le grand amour en riant

S’envolait vers un futur chatoyant.

C’était une explosion de joie

Un jour sans règle et sans loi

Et surtout sans froid.

Les ruines évoquaient le passé,

C’était Noces et l’été

L’esprit des absinthes parfumées

Le concert des cigales et des criquets.

Un grand bonheur se balançait dans l’espace

Et pour cet instant de grâce fugace

Il aurait fallu avoir l’audace

De mourir sur place.

Car tous les autres matins

Apportèrent le chagrin.

* Noces et l’été . Albert Camus

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