Interlude

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 Kelcia est une ville millénaire bâtie sur une colline du littoral, au nord de l’Océan Intérieur. L’attrait des ressources marines et la présence de larges plaines arables aux alentours poussèrent les fondateurs de la cité à s’installer là, en plus de l’altitude fournissant une position défensive avantageuse. En effet, à l’époque de la construction de la ville, le territoire kelcien était disputé par plusieurs ethnies sédentarisées cherchant à étendre leur zone d’influence, le plus souvent par la conquête, ainsi que par de nombreuses tribus de nomades qui subsistaient de chasse, de cueillette et surtout de razzias contre les hameaux des sédentaires.

 Très tôt dans son développement apparut l’organisation de la cité telle qu’elle existe encore de nos jours. Les plus anciennes familles de la ville, les premières arrivées, qui devinrent par la suite les plus riches, s’installèrent au sommet de la colline. L’endroit fut très rapidement occupé dans son intégralité, et les nouveaux arrivants, réfugiés de guerre, exilés ou voyageurs, devaient s’installer en contrebas. Parfois, attirée par la réputation de Kelcia, une tribu nomade toute entière venait prêter serment d’allégeance au maire. L’organisation de la ville fut dirigée presque entièrement par les considérations économiques et les nécessités liées aux professions de chacun. Les pêcheurs s’installèrent au plus près de l’océan, les agriculteurs en bas de la colline, à proximité de leurs terres, les petits artisans non loin de leurs principaux clients : les riches familles du sommet.

 La ville devint un port commercial réputé. Son rayonnement culturel et économique s’étendit et sa population crut en nombre, attirant de plus en plus de jeunes gens désireux de faire fortune. Les autres ethnies du continent comprirent que le commerce était un moyen bien plus sûr et profitable que la guerre d’assurer leur croissance. Des alliances naquirent et les échanges commerciaux s’intensifièrent entre les villes nouvellement fondées : Éonia, Avon, Novelon, Riverhall... Le maire de Kelcia s’aperçut qu’il pouvait tirer avantage de l’unification du continent. Après de longues années de négociations et de manœuvres diplomatiques, l’empire de Kelcia fut enfin fondé. Le maire fut proclamé empereur et sa cité devint la capitale.

 Au fil des siècles, une aristocratie kelcienne émergea, au fur et à mesure que les branches de la famille impériale se dispersaient. Une très grande part des postes à responsabilités de l’empire fut confiée aux aristocrates, dont le seul mérite était d’être bien nés. Grâce aux avantages financiers qui leur furent octroyés, ils purent continuer à vivre au sommet de la ville en rachetant les propriétés d’artisans installés là bien avant eux. Ceux-ci durent donc descendre d’un étage sur la colline et s’approprier les habitations de Kelciens moins bien lotis qu’eux.

 Après la construction du palais impérial se développa une nouvelle élite bourgeoise qui racheta à son tour aux grandes familles aristocrates les domaines les plus proches du siège de l’autorité. Ainsi, propriétaires terriens, affréteurs commerciaux, gérants d’exploitations minières et autres banquiers se mêlèrent à la haute société impériale et étendirent leur influence jusqu’au cœur de la cour de l’empereur.

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