Traité contre la bêtise ordinaire    Et ceux qui la manipulent

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En son temps, Flaubert avait pour fort désir de rédiger une encyclopédie de la bêtise humaine.
Mais comme détermine-t-on la bêtise ? La multiplicité de cette appellation m’amène à m’interroger sur ses origines, son existence et ses manifestations.
Or, pour une personne comme moi, s’intéresser à la bêtise, risque, à son grand dam, d’être taxé de snob prétentieux, ce que je ne puis prétendre de m’abstraire.

Contre la bêtise, les dieux ne peuvent rien pas même lutter, formule, héritée de l’antiquité grecque, mérite d’être éclairée.
Ce qui fait l’objet de ma première partie, puis je tenterais de préciser les différentes significations de la bêtise et des domaines auxquels elle fait référence, pour, enfin, savoir si nous sommes impuissants face à la bêtise.

Cette expression est remarquable, car les dieux seraient impuissants face à la bêtise. Quel est le propre de la bêtise et cette caractéristique s’applique à quelle catégorie ? Elle ne concerne pas ce qui est inanimé, bien sûr, mais pour être taxé de bêtise, il faut forcément être humain, donc être doté de sa forme d’intelligence. Un animal n’est ni véritablement intelligent ou idiot, cela reviendrait à prêter aux animaux une conscience qu’ils n’ont pas. La stupidité est donc un trait spécifiquement humain ou les expressions humaines, comme les idées ou les sentiments.
Quelques définitions avant de poursuivre, l’intelligence ou l’entendement sont la faculté de comprendre et d’innover, la raison, sont la modalité de la pensée intelligente, sont la faculté de combiner des jugements.

On considère que la bêtise est une défaillance, un défaut de l’intelligence, même si elle n’est pas l’antonyme exact d’intelligence, nous ne sommes pas crétins ou intelligents, les deux coexistent très souvent et ne sont donc pas forcément une preuve d’absence d’intelligence. Celui ou celle qui est considérée comme crétin n’est pas totalement hermétique à la raison, il dispose d’une intelligence mais prouve une incapacité manifeste à l’utiliser.

Pourquoi les dieux ?
En quoi sont-ils différents de nous humains ?
La bêtise est-elle un obstacle à notre élévation, nous qui considérons notre différence face à la divinité par une absence de perfection comme un véritable défaut. Nous nous rendons nous compte que c’est un véritable obstacle auquel nous nous heurtons. Nous ne sommes pas incomplets.
La bêtise serait donc un fossé infranchissable entre nous et les dieux, une nuisance voire une infirmité.

Il ne faut pas non plus confondre LA bêtise et LES bêtises, la première concerne des faits précis, la seconde l’enfantillage, le propre de l’enfant. Mais nous nous intéresserons ici à LA bêtise.

Mais quel est donc ce phénomène ?
Il existe, bien entendu, un rapport entre la bêtise et la raison, le rationnel, est ce qui est compris et se comprend. La manifestation de la bêtise n’est pas une incapacité au sens strict, son déclenchement est imprévisible, puisqu’il y a tout de même une forme d’intelligence. Les conséquences de la bêtise sont également imprévisibles. Il y a donc une contingence de la bêtise, puisque la crétinerie peut frapper n’importe qui, en n’importe quelle circonstance. Il est impossible, donc, de prévoir ce phénomène à l’avance. Et cette contingence empêche les dieux d’agir. Ils ne peuvent rien, car il y a dans la situation de stupidité, une imperméabilité à la raison. On ne peut pas guérir le sujet atteint, car il faudrait pour cela qu’il raisonne. Or on ne peut raisonner à la place de quelqu’un ni agir pour lui. On peut essayer de le convaincre, c’est tout.

Bien sûr, la formule « les Dieux luttent en vain » est à considérer au premier degré comme une métaphore, car les Dieux peuvent-ils en quoique ce soit interférer dans les affaires humaines ? Mais là n’est pas la question philosophique, nous pouvons, revanche, reconnaître cette fatalité d’un état qui nous dépasse et contre lequel on ne peut rien faire. Le terme « vain » souligne donc cette impression d’impuissance devant une machine infernale.

Pour les Grecs anciens, les dieux de leur mythologie, incarnaient l’intelligence, la perfection. Mais ces êtres supérieurement intelligents se heurtent à la bêtise, qui résiste à leur pouvoir. Pour Platon et Aristote, l’être divin incarne l’accomplissement philosophique. La bêtise s’oppose donc au pouvoir de la réflexion. Exemple, nous essayons d’expliquer à quelqu’un par des moyens rationnels, mais simples, pourquoi il s’apprête à faire une connerie. Ainsi A parle à B qui acquiesce, il y a échange verbal, pourtant B fait le contraire de ce avec quoi il était d’accord. Il n’agit donc pas rationnellement. On voit bien que le sujet est bête, mais il y a impuissance de la raison d’A à saisir pourquoi B ne comprend pas. La raison peut croire être efficiente sur quelque chose qui lui résiste, finalement. Que fait la raison dans ce cas ? Elle constate son échec. Il en va de même quand les dieux luttent, il y a combat de la raison contre la bêtise, combat absurde puisque vain, mais réel et nécessaire, ce qui est paradoxal.

Alors que nous croyons élucider la question de la bêtise à travers l’étude de cette citation, de nouveaux problèmes se présentent. On a vu dans une première partie que la bêtise ne signifiait pas la perte d’intelligence : le vieillard, dans le cas du gâtisme et de la sénilité, même infantilisé, n’est pas « bête » à proprement parler. La bêtise n’est pas une moindre intelligence. Serait-elle plutôt un dysfonctionnement de la raison, laquelle est présupposée en tout homme.

La bêtise est-elle une tare ou un ennemi invisible ?
Puisque la philosophie tient en éveil, la bêtise est-elle une forme d’abandon intellectuelle, l’idiot souffre-t-il d’une forme de sclérose en plaques mentale ? Quoi qu’il en soit, il semble que nul ne puisse prétendre y échapper ce constat est désespérant ! La bêtise est donc un puits insondable dont on peut tout au plus tenter de signaler quelques-unes des manifestations.

Nous savons, donc, que la débilité a trait à l’humain et ce de différentes manières.
Il y a une plus vaste bêtise, celle de l’humanité tout entière : c’est l’anthropomorphisme le fait de croire que la terre est plate, par exemple.
Vient ensuite la bêtise des foules, ce grand corps qui ne voit rien et ne sait rien, un amas d’hommes peut être redoutable, une foule par rapport à un individu, bêtise entraînée par l’ascendant du « nous » sur le « je ». Enfin la plus évidente peut-être est la bêtise individuelle, qui peut entraîner dans certains cas celle de toute la population.

Il faut également prendre en compte la temporalité de la bêtise.
Sa durée varie, elle peut être permanente ou ponctuelle. L’état permanent serait un état de défaut par rapport à la normalité. Il s’agit alors d’une faiblesse générale de l’entendement, une incapacité, nous sommes alors une victime passive de ce fléau. Il faut la distinguer de la bêtise en acte, c’est-à-dire ponctuelle, épisodique, et occasionnelle qui révèle du désarroi des facultés mentales dans une situation donnée. On peut alors être soit passif ou hébété, comme après un traumatisme, soit acteur, ce qui est plus pernicieux avec, par exemple, une réaction stupide qui s’apparente à la mauvaise volonté.

De mon point de vue personnel, comme chez Kant, la connerie prend la forme d’un refus de penser, par paresse ou par peur. Car penser par soi-même est risqué et fatigant, on préfère que les autres pensent pour soi. Pour Hannah Arendt (La vie de l’esprit) « C’est la pensée qui est une activité dangereuse. Mais ne pas penser est plus dangereux encore ». En d’autres termes : nous ne subissons pas les assauts de la connerie. Il y aurait donc un désir d’être cons, à rapprocher du désir de servitude volontaire de la Boétie. Il faut distinguer la bêtise intrinsèque et la bêtise apparente. On a vu que la bêtise nous est intimement liée, qu’elle est notre essence, mais que dire de la bêtise qui nous est propre ?
Par exemple lorsque l’on se trouve heureux dans une opinion dominante, bercé par cette dernière. Cas précis dans lequel nous n’en prenons pas conscience. La rémission est-elle encore possible ? Et au bout de combien de temps ? La conscience suffira-t-elle à nous en guérir ? Il semble que le remords avec la réflexion « j’ai été bête » que je me fais souvent, ne soit pas toujours suffisante pour nous affranchir une bonne fois de notre bêtise. Si l’on se penche sur l’étymologie du terme, on remarque l’homonymie de « bête » (adjectif) et de « bête » (nom commun). Ce qui renvoie à l’idée de bestialité, de brutalité (la « bête brute »). Ainsi Rousseau écrit dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, à propos de la démence sénile « et c’est ainsi que l’homme reperdant par la vieillesse ou autres accidents tout ce que la perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas que la bête même ». La bête a quelque chose à voir avec la perte de l’instinct.

Mark Twain, dans l’un de ses contes humoristiques, l’animal au bas de l’échelle, décrit l’homme comme un « animal d’une incurable stupidité d’une mécanique détraquée en permanence, une machine au fonctionnement incertain ». Il paraît cependant un peu réducteur d’opposer la rudesse de l’individu mal dégrossi à l’intelligence de l’homme éduqué. Intelligence et bêtise ne s’opposent donc pas.

Mais il peut y avoir frottement et contiguïté : pour Descartes, par exemple, l’intellectuel prétentieux, stérile, peut être « bête », c’est-à-dire tenir des raisonnements fumeux. Sa prétendue intelligence le détourne du fameux « bon sens », je pourrais rencontrer beaucoup plus de vérité dans les raisonnements que chacun fait touchant les affaires qui lui importent que dans ceux que fit un homme de lettres dans son cabinet, touchant des spéculations qui n’ont aucun effet. La bêtise du savoir, qui prend la forme de l’esprit de lourdeur.
.Il ne faut toutefois pas confondre « bêtise » et apparence de bêtise, dans le cas de la mauvaise éducation, le problème tient à l’absence des codes culturels.
Pour celui qui prétend étudier la bêtise, mieux vaut éviter l’écueil du relativisme en se demandant : « est-on toujours le bête de quelqu’un d’autre ? ».
Nous partons ici du principe qu’elle est universelle et objectivable. La bêtise est la chose du monde la plus partagée. Mais la considérer, comme nous l’avons fait jusqu’ici, comme un assaillant démesurément puissant, n’est-ce pas, au fond, passer à côté du problème.

Le présupposé de l’adage serait l’absence d’armes vis-à-vis de la bêtise. Or, il s’agit peut-être d’une question de point de vue. Je me suis placé jusqu’ici du point de vue de l’intelligence (du regard des dieux). Mais quelle est cette raison qui se place si haut. Ou encore : en quoi les dieux sont-ils véritablement des dieux ? L’échec de la raison pourrait tenir à autre chose qu’à la bêtise. N’y aurait-il pas aussi un défaut d’intelligence des dieux ? Si l’intelligence n’a pas su calculer, anticiper la bêtise, est-ce une vraie intelligence¸ intelligence qui prétend faire de la bêtise sa limite serait donc « bête ». La raison peut-elle se retirer ainsi en déclarant, j'ai lutté en vain et par là même se dédouaner ? L’intelligence qui se sert de ce prétexte et justifie son échec par la bêtise des autres ne fait-elle pas l’aveu d’une forme de « bêtise » ? L’intelligence qui n’en comprend pas la bêtise est-elle vraiment intelligente ? L’intelligence est-elle désarmée ? S’avouera-t-elle vaincue ? S’il paraît impossible d’éliminer la bêtise, on peut toutefois réfléchir aux moyens de l’éviter.

Nous avons considéré la bêtise comme un fléau. Il serait absurde finalement d’en faire l’éloge, comme Érasme pour la folie. Ou de nous demander si sans bêtise il y aurait encore de l’intelligence. Il faut s’être trouvé une fois au moins dans la vie confrontée à un être humain d’une bêtise profonde pour savoir quelle détresse et quelle peur physique et morale on peut alors ressentir. Cette expérience d’autant plus redoutable que parfois on se trouve dans la position du bête –nous incite à faire preuve d’une grande prudence dans nos actes et dans la formulation de nos jugements. On a vu qu’il existait non pas une seule, mais plusieurs définitions de la bêtise, que celle-ci est polymorphe. Contrairement à ce que l’on croyait, l’Esprit, qui serait un des contraires de la bêtise au même titre que l’intelligence et la raison, est impuissant, démuni, voire fautif vis-à-vis de la bêtise. Le « significatif » et la modestie ne sont en aucun cas des garanties de succès. Même pour les Dieux ! Ce sont tout au plus des auxiliaires de combat.

Décrire la connerie est une tâche à la fois herculéenne et sisyphéenne, un travail d’une force surhumaine, mais surtout sans fin. Mais l’ingénieur philosophe que je suis est immunisé et vaccinée contre la connerie.
Mais que dire lorsqu’elle s’attaque à toutes les strates de la société ?
Du simple quidam, qui pense qu’un virus est le fait de celui qui a créé la société qui me sert à écrire mon petit laïus, aux dirigeants politiques et d’un état, pour lesquels il n’y a plus de guerre des programmes, pour laisser place à la communication pour simples d’esprits, laisse suggérer que personne n’est pas à l’abri du virus. Car même la philosophie est frappée de plein de fouets par ce phénomène. Des philosophes, comme Schopenhauer, ne sont pas à l’abri de la connerie. Depuis les années soixante-dix la philo est elle-même atteinte de stupidité, entre les conservateurs, pour qui la matière ne doit changer en rien, et les progressistes, qui pensaient qu’elle devait évoluer et réformer ses méthodes. Ainsi, ceux qui sont censés être individuellement les moins cons, à savoir les philosophes, peuvent être amenés à faire partie d’un mouvement de connerie collective.

Mais en ce XXIe siècle, la connerie atteint des sommets et les conséquences sont catastrophiques, croyances en des théories farfelues, communication contradictoire des classes dirigeantes des pays, comme de voir un ministre de l’intérieur aller manifester contre lui-même et son parti avec les forces de l’ordre, voir même l’élection de Trump aux USA. Elle peut aussi entraîner la mort de milliers de personnes

Il nous faudrait faire comme les scientifiques des siècles passés qui ont fait l’effort de comptabiliser les espèces animales, en faisant un recensement des défauts d’intelligence, morale ou sociale. Car comme le chantait si bien Brassens, il y a deux taxinomies des cons, les bons et les méchants, dont voici les paroles.

Sans être tout à fait un imbécile fini,

Je n'ai rien du penseur, du phénix, du génie.

Mais je ne suis pas le mauvais bougre et j'ai bon cœur,

Et ça compense à la rigueur.

Quand les cons sont braves

Comme moi,

Comme toi,

Comme nous,

Comme vous,

Ce n'est pas très grave.

Qu'ils commettent,

Se permettent

Des bêtises,

Des sottises,

Qu'ils déraisonnent,

Ils n'emmerdent personne.

Par malheur sur terre

Les trois quarts

Des tocards

Sont des gens

Très méchants,

Des crétins sectaires.

Ils s'agitent,

Ils s'excitent,

Ils s'emploient,

Ils déploient

Leur zèle à la ronde,

Ils emmerdent tout l'monde.

Si le sieur X était un lampiste ordinaire,

Il vivrait sans histoire avec ses congénères.

Mais hélas ! Il est chef de parti, l'animal :

Quand il débloque, ça fait mal !

Quand les cons sont braves

Comme moi,

Comme toi,

Comme nous,

Comme vous,

Ce n'est pas très grave.

Qu'ils commettent,

Se permettent

Des bêtises,

Des sottises,

Qu'ils déraisonnent,

Ils n'emmerdent personne.

Par malheur sur terre

Les trois quarts

Des tocards

Sont des gens

Très méchants,

Des crétins sectaires.

Ils s'agitent,

Ils s'excitent,

Ils s'emploient,

Ils déploient

Leur zèle à la ronde,

Ils emmerdent tout l'monde.

Si le sieur Z était un jobastre sans grade,

Il laisserait en paix ses pauvres camarades.

Mais il est général, va-t-en-guerre, matamore.

Dès qu'il s'en mêle, on compte les morts.

Quand les cons sont braves

Comme moi,

Comme toi,

Comme nous,

Comme vous,

Ce n'est pas très grave.

Qu'ils commettent,

Se permettent

Des bêtises,

Des sottises,

Qu'ils déraisonnent,

Ils n'emmerdent personne.

Par malheur sur terre

Les trois quarts

Des tocards

Sont des gens

Très méchants,

Des crétins sectaires.

Ils s'agitent,

Ils s'excitent,

Ils s'emploient,

Ils déploient

Leur zèle à la ronde,

Ils emmerdent tout l'monde.

Mon Dieu, pardonnez-moi si mon propos vous fâche

En mettant les connards dedans des peaux de vaches,

En mélangeant les genres, vous avez fait d'la terre

Ce qu'elle est : une pétaudière !

On se rend compte dans l’examinatio stupiditatis, que le con brave ne représente que peu de danger, par contre le con mauvais, est lui, un danger. Qu’ils soient religieux, politiques et toutes les formes d’extrémistes, il veut imposer à tous, son mode vie et de pensée limitée. Mais le brave idiot, peut tout de même être dangereux, surtout s’il accède aux plus hautes fonctions de l’état, car alors il se pense le meilleur, entretenu par ses courtisans, souvent plus crétin que leur chef, le tout soutenu par une poignée d’idolâtres encore plus bêtes.
Il nous faut alors supporter la connerie au quotidien. Il nous faut mieux la comprendre pour mieux la combattre, ce qui devrait incomber à nos dirigeants, mais qui ne l’est pas, car il faudrait qu’ils combattent leur propre bêtise érigée en dogme idéologique et en courant de pensée. L’homo stupiditatis peut aussi devenir dangereux, lorsqu’il se met à adhérer et à propager les thèses de l’homo manipulator superior, le dangereux, le maître à penser, souvent intelligent, dans le mauvais sens du terme, propagateur de mensonges et de manipulations. Car la connerie n’est pas qu’une question de réflexions et d’éducation, loin de là. Cela va des médecins conseillant à leurs patients d’avoir recours à la dianétique, cette théorie d'éveil spirituel ou de développement personnel créée par l'auteur de science-fiction et fondateur de la Scientologie L. Ron. Hubbard pour soigner une angine, dont je fus victime à Paris, aux charlatans qui ne sont ni médecins, ni professionnels de santé, mais dans l’exercice illégal de la médecine, à des scientifiques, comme des virologues, des anthropologues, un prix Nobel pour la découverte du virus du Sida ou une généticienne, ancienne directrice de recherche à l'Inserm, pour parler de l’actualité.

Malheureusement, le con est là, dans l'infini possible des interactions des réseaux sociaux. Il est toujours un défi avec notre raison, avec lequel il ne convient pas de discuter, car même en lui mettant sous le nez ses contradictions, il refuse d’admettre son erreur. C’est d’ailleurs une constante, chez l’homo stupiditatis, le fait de voir en celui qui ne pense pas comme lui, comme un mouton qui suit le troupeau. La véritable supériorité intellectuelle, c’est de justement ne pas juger l’autre sur sa propre intelligence, même si par cet écrit, je juge les cons, je ne les renvoie pas à leur état, au contraire, je pourfends leurs dogmes par la philosophie et ses réflexions.
Pour faire face aux manifestations de la connerie, il s'agit bien des vraies priorités de les contrecarrer.

Nous pouvons distinguer maintes formes de stupidités, que je vais tenter de façon personnelle de décrire. Je le vois, cet abêtissement de manière politique, de droite et de gauche, ce qui est aisé pour un libre penseur si loin de ce dogmatisme.

Commençons par la gauche.
Nous voyons, depuis déjà pas mal de temps, déferler une idéologie venue tout droit d’outre atlantique, qui consiste à vouloir effacer la culture selon ses propres critères. Racialisme, communautarisme, la soi-disant écriture inclusive qui a pour objectif de gommer les différences, aboutissement de la théorie du genre et diverses dénonciations outrageuses, comme l’islamophobie.
Tout cela n’est qu’inepties et n’a pour but que de déconstruire, au nom de la lutte contre les injustices, toutes pensées humanistes, ils se positionnent comme le camp du bien contre le camp du mal et au nom de la lutte contre la discrimination, veulent nous imposer leur diktat, via l’écriture inclusive et la simplification des textes de notre littérature. Imaginez la prière à Dieu du traité sur la tolérance de Voltaire écrit de telle manière, ce que j’ai tenté, mais pas réussi, tant cela me semble contre nature. Le racialisme, la mode ces dernières années, qui tente de nous expliquer la société par le biais de l’appartenance à une race. Cette idéologie, censée s’opposer au racisme, est devenue, en fait, son meilleur porte-parole. Ainsi, chez les Bataves, une femme blanche ne peut traduire une poétesse noire au prétexte qu’elle est blanche !

Chez nous, une université, propose des conférences pour « femmes racisées qui veulent se réapproprier leur sexualité". Cette théorie du genre, née de l’esprit d’idéologues sectaires, nie la différence entre les sexes, contribue à la déconstruction du schéma familial sans aucune prise de recul psychologique et intellectuel. Deux enseignants se sont vus accusés sans raison, d’islamophobie par des étudiants syndicalistes. Rappelons que cette théorie est colportée par les islamistes de l’organisation des Frères Musulmans et leurs complices et qu’un professeur, Samuel Paty, a été assassiné au nom de cette ignominie.

Tout cela n’a qu’un seul objectif, imposer la loi des minorités. Notre société permet de s’exprimer librement, et c’est heureux, mais au final, le dernier mot revient à la majorité et ne doit, sous aucun prétexte, céder aux minorités qui veulent imposer leurs idées.
Car il est là, le problème de la liberté d’expression, elle laisse la possibilité de dire des conneries. Et n’en déplaise aux Américains et autres promoteurs du wokisme, la France s’est construite sur les principes de liberté, d’égalité et de fraternité et pas sur la censure, la discrimination et le communautarisme.
L’autre connerie de la gauche, est cet embourgeoisement qui le rend aveugle et sourde.

Alors au nom de la raison, résistons - intellectuellement et politiquement s’entend - aux promoteurs de l’arnaque intellectuelle et du chaos de la pensée pour préserver nos libertés et… Notre démocratie !

Mais il nous faut aussi dénoncer la stupidité de la droite française, la plus bête du monde, pour reprendre l’expression consacrée par Guy Mollet de 1957, qui ne vit plus désormais qu’en poursuivant ceux qui la précède. Le parti au pouvoir, qui s’enfonce dans le ridicule le plus éhonté dans sa communication et l’extrême droite. En voilà une autre, de parangon d’idiotie éhontée, qui ne vit que de la récupération de la page des faits divers et n’a qu’un seul sujet en guise de leitmotiv.
Tous ont ce point commun, ils ne vivent que par et pour la communication, le « buzz », quel horrible mot, ce ne sont donc plus les politiques, mais les conseillers en communication, les « spins doctors », des publicitaires qui dirigent les pays.

Nous nous rendons compte, d’ailleurs, élection après élection, du désamour des Français, non pas pour la politique, mais pour ce spectacle grotesque qui s’offre à eux jour après jour et du faible taux de participation aux votes. Ce qui laisse la place aux démagogues de tous poils, aux tenants des pires idéologies, des pires mensonges et outrances et cela certains manipulateurs l’ont bien compris.
Les vrais gens de réflexion, les philosophes, les scientifiques, les gens de raisons ont beaucoup plus de mérite de résister à cette bêtise ; car il n’est rien de plus beau et de plus difficile d’arracher leurs préjugés des hommes grossiers. D’où vient donc cette rage de quelques petits êtres subalternes contre la pensée utile ? C’est que ces petits hommes sentent bien, dans le fond de leur cœur, qu’ils ne méritent que mépris des personnes de génie ; accoutumés qu’ils sont d’être loués dans l’obscurité de leur petit cercle et méprisés au grand jour, n’hésitant pas à faire brûler des livres, des tableaux, les étincelles pour imposer leurs dogmes idéologiques ?

Si messire de Voltaire fut parmi nous en ce siècle de lumières tamisées et en mode basse consommation, il pourfendrait ces inutiles dirigeants bavards et vides, mais aussi cette médiocrité quotidienne qui nous empoisonne, surtout celle de la religion et des croyances dont les dogmes et croyances en découlent.

Alors, imaginons, que cela soit sous forme d’une intelligence artificielle ou celle, plus spirituelle, d’une résurrection, que François-Marie Arouet, dit Voltaire, revienne en cet an de disgrâce 2021 et écrive sur ce qu’il voit…

Vous qui au bout de deux cent quarante-trois ans après mon trépas, vous m’avez à la vie ramenée et me demandez mon avis sur votre époque. Il est vrai, que je n’ai juger utile d’écrire une préface, à me répéter encore temps de temps après mon premier trépas me lasse.

Tous ces simples faits que je vous conte naïvement, ne contiennent rien de plus que la vérité pure., car vos discussions et débat sont si succincts, sans réfléchis ornements, sans la moindre once d’esprit, ni aucun raffinement. Mais ce qui est fort bien, c’est qu’il n’y a nulle censure.

Ainsi, je puis, cher lecteur, donner tout rondement mon avis que vous jugez en ce temps de si brillante nature, et qui, si elle est bien rédigée, ne se perdra point en viles conjectures. Voilà donc que je me mets à écrire sous forme poétique, ainsi, vais-je poursuivre, sous forme d’un petit conte en vers.

Je ne puis que dire ceci, après avoir fort bien écouté ce que votre temps me dit.

Nulle sagesse, juste l’orgueilleuse faiblesse,

De tous ces petits si grands et ces grands si petits,

Tant de vide de la pensée de ces bienheureux,

Que d'aller chercher l’honneur chez les ignorants,

Pour ne disputer que de vaines conquêtes non illustres.

A ces discours terribles et pathétiques,

Très consternant et non idéologiques,

Les Français, étonnés, ouvrant grand leurs oreilles,

Pensant, parfois que l’on leur parle en Javanais.

La grâce n’agit donc plus,

Dans leur esprit une porte se ferme à ce vide,

Et parfois sentent dans le fond de leurs cœurs,

Tous les élans d’une terrible ardeur.

Voyant dans de vils et stupides discours,

Un héros, une âme guerrière.

Ceux qui ne sont que simples et grossiers,

Des dévots intolérants, qui ne sont que les héritiers,

Et sous ses airs sûrs, sa démarche fière ;

Les petits grandissent et se voient plein de hauteur,

Et alors, ces petits les appellent mon seigneur.

Or pour hâter leur auguste entreprise,

Ils s’en vont droit chez l’annonceur.

Alors apparaît la solution à tous les maux ;

Le miracle tant attendu ;

Beau, tout frais descendu du ciel.

Un arsenal d’une redoutable efficacité ;

Celle qui entame la cervelle de quiconque l’ouïe,

Celle qui fait vendre toutes camelotes ;

Un discours d’une beauté perfide,

Qui, grâce au ciel benoîtement répond à tout,

Mais attention, car qui si essaye, se brûle de cette fausse gloire.

Et que dire de ceux qui nous traitent de blasphémateurs impitoyables,

Qui ne savent que hausser la voix, en nous taxant de vilains diables,

Venus du plus profond abysse des enfers ; mais rien ne m’est plus agréable,

Car si je pouvais échanger quelques phrases avec Lucifer,

Je lui manderais fort de nous débarrasser de ces bigots.

Que n’attendons-nous d’entendre s’exprimer enfin un véritable sire,

Qui de son esprit et de son verbe plaisant et moqueur,

A tous leur dire : « Ma foi, mes chers dévots, maudits prédicateurs,

Nul saint dans le royaume de France ne peut se prévaloir de surpasser,

Ce céleste domaine que tous nous représentons, celui de la raison,

Et pour se faire, si point n’êtes satisfaits, vos superstitions méchantes,

Ces obligations d’esclaves que vous estimez tant, ne sont qu’inutiles.

Pourquoi d’ailleurs en otage prendre tout le pays,

Car si tant vous rêvez de gagner tout autre paradis,

Point ne vous retenons, libres vous êtes de voir d’autres contrées,

Que celle de ces damnés Français, irréligieux et blasphémateurs.

Toutes nos portes sont grandes ouvertes, vous pouvez aller ailleurs chérir vos saints,

Car si le sort qui vous est réservé ne convient point à vous et à vos sottes querelles,

Veuillez aller agiter ailleurs, s’il vous plaît, vos maudites crécerelles. »

Ainsi, laissons-les s’en aller et d’un trait filer comme le jour,

Et puissent-ils, comme en amour, trouver ce qu’ils cherchent !

Car il serait plus que temps qu’apparaisse un apôtre en France,

Qui envers les bigots, croyant, de tous poils, use de diligence.

Car pour le bien public il n’y a nul grand hasard,

D’envoyer paître chez Satan ceux dont la malice connue ;

Et qui ne rêve de voir la France perdue.

Ainsi, en dépend l’avenir de notre chère patrie,

Et c’est l’honneur de la sauver, mais encore faut-il un dirigeant sage,

Qui fasse appel à notre savante sagesse et sagacité, trop souvent ignorée,

Pour retrouver les jours heureux ou religion n’était pas considérée,

Comme autre chose que vétilles de vils arriérés.

Car j’ai fortement l’impression, que sont venus le temps d’ignorants et des rustres,

Ceux où nous voyons se disputer des conquêtes sans lustres,

Ceux où un vulgaire ignorant se pense expert en toutes choses,

Alors qu’il ne peut prétendre à toutes autres fonctions que celle d’intellectuelle mycose,

Se rêvant, le jour, la nuit, sans fin, sans terme, comme un penseur virtuose,

Lui et sa lourdeur de butor de service qui jouit de cette douce égalité,

Celle de pouvoir librement s’exprimer, alors qu’il ne cesse de pérorer,

Qu’il ne vit que dans le pire des dictatures, se voyant triomphant de sa flamme,

En puissant héros, d’une remarquable intelligence aiguisée,

Lui, qui n’est rien d’autre qu’un mulet commis aux bons soins,

De ceux qui dans ses oreilles lui soufflent leurs vœux.

Car il se voit comme chevalier ardent d’autrefois, fier et conquérant

Lui, dont la réflexion et le raisonnement ne sont que canasson boiteux.

Car il lui plaît de répondre à ses contradicteurs que par le mépris intempérant,

Ne sache que mener ses échanges par la bassesse de la querelle, se délectant,

De sa propre stupidité et de son discernement plein de poncifs lénifiant,

Que d’autres pensent et imaginent pour lui et son esprit endormit,

Se perdant dans les illusions de son doux pavot pour son esprit assoupit.

Mais que dire de ces discours si abêtissant et pathétique,

Entendre ces dirigeants, si désolant et si frénétiques,

Qui ne savent qu’ouvrir leurs larges becs,

Pour avouer que leurs non-décisions ne sont en rien des échecs.

Et pourtant tous se voient toucher par cette auguste grâce,

Celle qui les porte, telle le Saint-Esprit, mais si peu efficace,

Tous, qui sentent dans le plus profond de leurs cœurs,

Porter par de populaires élans qui les portent d’une si sublime ardeur.

Mais il n’en n’est rien, car leurs discours simples et grossiers,

Ne sont que pleins de mots vides et de raisonnements outranciers.

Ils ont ainsi transformé un palais en chaumière vulgaire,

Et leurs grands airs qui devraient être honteux, se font démarches si fières.

Les petits se pensent grands et regardent autrui avec cette morgue hauteur,

Rêvant que les petits, enfin, les appellent monseigneur.

Tout un chacun, ce jour d’hui se rêve en fier étalon, un digne coursier,

Mais tous ne voient pas qu’ils ne sont que de petits mulets,

Car il leur suffit que le premier âne, plein de promesses, se présente,

Pour peu qu’il ait bonne figure et la voix éclatante,

Qu’il soit bien, comme un étalon, le poil brillant et l’air supérieur,

Caracolant l’air fier, frappant de ses mots, pourtant vides, mon esprit rieur.

Ha, ces beaux grisons, qui se rêvent de deux ailes posséder,
Tel Pégase, se voient par-dessus tout, nous survoler,

Ces si faux hippogriffes, mais vrais hypocrites.

Qu’ils sachent que jamais nul rayon de soleil ne change un âne,

En tout autre état que celui qui est le sien, qui le condamne,

Aux yeux du monde railleur aux propos insolents,

De rester en toutes circonstances ce petit être désolant.

Car qui rêve, de Jupiter de porter les atours,

N’a nul honneur à se vautrer par de tels tours,

De si piètres effets, même si médiatiques,

Reste un si mauvais parleur, pour qui le langage véridique,

N’a guère sa place en sa cour.

Mais que dire, de ceux qu’une réponse sage et mesurée,

Que leurs saillies insipides peuvent inspirer.

Ces incontinents et leurs cohortes d’imbécillités,

Dont l’esprit tout fier de leurs mots et formules trouvés,

Se trouvent soudains devant une belle contradiction délibérée.

Ils retournent alors devant leurs maîtres à penser et s’agenouillent,

Et, déplorent-ils leur inintérêt, pleurent-ils sur la dépouille,

Sur leur manque de répondant devant le premier passant,

" Permettez-vous, o mon maître puissant,

Que vos lois, la main du premier être pensant,

Ose les ranger parmi les morts gémissants.

Répondez-moi, oracles devins et divins,

À nouveau, à vos yeux, je veux jurer que mon courage,

Jamais ne manque pour insulter à tels outrages.
Donnez-moi la réponse à apporter à ces cohortes,

Qui sans cesse viennent frapper à notre porte,

Contredire vos augustes desseins ? "

Et que dire du premier d’entre nous et de ses courtisans, autour de lui pressés,

Les yeux enamourés et voyants à travers, lui la pucelle Jeanne sa pureté,

Battant des mains, l’admirant, tel le seigneur Christ ressuscité.

Car lorsque j’entends leurs applaudissements et cris de joie à ses discours répondent.

Mais dans cette foule il n’est point d’esprit plus délayé que les autres pour oser critiquer.

Et même si tel est le cas, chacun se rêve aux meilleures charges, même à cela de simple écuyer.

Et parmi eux, il n’en est point un qui ne soit pas à ce point possédé.

De ces rêves que la gloire, ne leur donne cette irrépressible envie

De lui ravir cette place que tant il souhaite, pour quelques années, gardées.

Prêts à bondir tel un chat, au point que l’un d’entre eux, ne s’empresse,

De lui faire prendre congé à lui et à sa vieille maîtresse.

De le renvoyer vers cette place qu’il occupa en son métier d’usurier,

Faisant lui-même ce qu’il fit à celui qui le fit, ne serait que compte payé.

Je le revois encore en guerrier habillé, il ne lui restait qu’à déployer l’oriflamme.

Se voyant en jupitérien roi, telle les grands Charles et qui tant s’enflamme

Porteur d’un grand et noble espoir, mais dont la valeur n’a point d’égale.

Portant sus par cet étendard à ses furieux ennemis, fatal,

Se rêvant tel Mercure, doté de pétase, caducée, bourse et de deux ailes,

Et que tous lui promettent encore une place dans l’histoire, immortelle.

Alors que ce jour d’hui, il n’a plus rien d’un héros

Et comme ceux qui l’ont précédé, il quittera ces lieux,

Car beaucoup d’entre vous ne veulent que ses adieux.

Tous ceux qui eussent versé leurs larmes trop amères,

Ou se rendent compte qu’il nous fit perdre ces jours trop chers.

Ceux qui en placent le mirent et se rendirent compte de leur tort un peu tard.

Mais lui ne veut pas d’un tel misérable départ

Car jamais ses erreurs ne le frappent,

Et de sa fausse perfection qui ne s’échappe

Lui, que le pouvoir, croyait tenir entre ses bras.

Mais son plan est de faire peur avec la pire des souveraines

Qui, dans ses discours flatteurs ses mauvais appas

Dans le fanatisme, l’intolérance ne nous entraîne.

Mais garde, car jouer tel parti n’est guère prudent

Car de vouloir gouverner rend n’importe qui gourmand,

Et son appétit, lui est inexorable et incommensurable

Et si elle le peut, elle sera sans pitié pour vous faire sortir de table.

Car elle aussi a ses ouailles qui la suivent et pour qui elle est si chère,

Elle, qui justement se réclame de l’héritage de la pucelle guerrière.

Car malgré ses faux airs d’innocente fréquentable,

Son ton dévot, sur toutes les ondes, déverse de manière détestable.

Elle se voit conquérir le pouvoir, telle Jeanne le fit d’Orléans,

Enflant le cœur, par sa vulgarité, de ses faux combattants,

Car ce qui advient dans l’hexagone, l’emplit de joie et d’espérance,

Lui permettant de faire croire qu’elle peut relever le destin de la France.

Toujours, bien sûr, elle ne parle que d’aller aux combats,

Elle étale ainsi sa bêtise, telle une fière allégresse ;

Mais au plus profond d’elle-même, elle sait ce qu’il en sera,

Ce n’est point elle qui de la France sera maîtresse.

Mais les vrais penseurs de son dogme, qui en la vérole rendit hommage,

Et autre, se réclamant de la mort elle-même qui frappa de tant de dommages.

Mais elle n’est point seule à vouloir, autrui, enfermer.

Il en est d’autres qui, la critique, ne peuvent tolérer,

Pris dans les errements du démon de la gloire,

Il plaide si mal sa cause, que jamais il n’emportera la victoire.

D’un air distrait, au début, mon esprit l’écouta

Mais la teneur de ses propos, rapidement, il tourmenta.

Ce butor, qui n’a rien d’un gentilhomme ordinaire,

Me parut vite comme un épouvantable épouvantail.

Une heure à l’entendre vétripurer, me fut que par trop amère !

Car à ses propos contre ceux qui ma mémoire, défendent, dit sans ménagement,

Que de ma chaise, je tombais, n’ayant plus que dégoût, comme tout sentiment,

Pour celui dont les sens et la raison, ne reprendront jamais l’usage,

Car défendant, ceux qui sont responsables des pires tourments,

Contre ceux qui combattent l’ignorance religieuse avec grand courage,

Ne sont pas assez doués, sans le moindre doute, pour autre chose que ses aboiements.

Car jamais je n’eus pu croire que fut possible un tel tragique événement,

Que le cœur et l’âme transpercent de douleur et de rage.

Et que dire de ses insultes envers celui qui a perdu l’un des siens,

A ainsi le cœur arracher par cette douleur cruelle ;

Est-il encore doté de sa cervelle ?

Mais qu’il prenne garde, certains fous sont enfermés pour bien moins.

Mais quelle est donc cette société grossière, sans tendresse,

En laquelle toutes douceurs, chaque caresse,

Sont-elles devenues honteuses que mon esprit ne reconnaît là

Que la pire des devoteries, qui de mon temps combattaient le désir

Et voulaient pourfendre tous ceux qui s’adonnaient à la chair et ses plaisirs.

Êtes-vous dirigés par des aumôniers imbéciles, comme de mon temps ?

Qui donc sont ces gens, prêts à condamner à avoir la langue coupée, puis à être décapité et brûlé ?

Toute personne ne pensant pas comme eux, qui veulent effacer nos noms de l’histoire ?

Quelle donc cette nouvelle déité qui du sort d’autrui décide, n’avez-vous point des catholiques eut assez,

Pour vous imposer tant de tortures et de condamnations iniques, sans le moindre esprit contradictoire ?

N’êtes-vous plus dotés de cette âme farouche, au point que vous courbez l’échine pour faire pénitence ?

Avez-vous donc fait vœu d’abstinence,

De ne point avoir recours à l’intelligence ?

En ce cas, pourquoi citez-vous tous ces auteurs divins,

Ce bon Diderot, ce bavard Rousseau et ce brillant Voltaire,

Que tous, semblent dans leurs éloges et références, révèrent,

Mais qu’est-ce qui donc coule dans vos veines.

Vous, qui avez oublié toutes mes condamnations et peines,

De ceux, qui jadis, tels ceux de ce jour d’hui ont oublié d’aimer ;

Ne vous sentez-vous point lécher par les flammes du bûcher, gagnés

Ou alors, peut-être aimez-vous cette chaleur maligne et brûlante ;

Êtes-vous, à ce point devenu fol, que la douleur vous tente ?

Mais alors que puis-je dire de cette société moderne en laquelle je me trouve ?
Voir deux coqs nez contre nez, censés débattre et qui de la rhétorique, des joutes oratoires, des plaidoyers, ne connaît point la grâce.

Qui, sans perdre temps dans un échange de saillies et de poncifs, leurs échanges commencent,

À grands coups de gueule, écrites par de fort mauvaises plumes, tels des lances.

Veulent convaincre toutes et tous de leur confier le destin de la France,

Mais leurs arguments, si faibles me font, comprendre, enfin,

Pourquoi la majorité refuse de remettre entre leurs mains, leur destin.

Mais je sais qu’il existe encore en France, des lecteurs bien mondains,

Gens de raisons et de réflexions, ennemis de ces esprits puritains,

Qui, comme moi de leurs esprits frivoles et plaisantins,

Refuse de continuer de voir insulter ce pays que l’on viole.

Je sais qu’en eux couve ce feu, qui ont le blasphème à la bouche,

Aiment à mélanger dans leur parler et leurs écrits l’outrage avec la volupté,

Qui toujours combattront avec force acharnement et férocité ;

Ceux dont l’haleine horrible, de ces vices sont empoisonnés,

Alors, faites comme moi et refusez ce visage hideux et sanglant,

Car vous le savez, tous les hommes ont besoin de génie

Pour les éclairer et pour les guider

Et si, par malheur dans le courant de cette courte vie.

Il ne se montre pas à notre regard,

Si en notre quotidien, il ne nous tient compagnie.

Qu’il n’est pas familier que dans l’ère où nous sommes :

Qu’il n’est guère considéré comme une déité

Au doux sourire, aux regards enchanteurs,

Alors, pour nos cœurs badins, de moqueries entouré,

Il est de notre plaisir de nous en enivrer.

Car les spectres hideux, qui nous font face que son, Dégoût et Ennui,

Viennent nous hanter de leurs tristes réalités.

J’avais juré en revenant parmi vous de ne point faire la morale,

Mais force est de constater que mes gouts me font fuir ces longs discours.

Mais quel est donc ce nouveau dieu qui prend la modernité à rebours,

Qui compte tant de vides bavards, dont la plume indigeste et inégale,

Vont, ici et là, sur ces nouveaux modes de publication, griffonnant de leurs becs effilés,

Ceux que leur dictent ceux qui les inspirent et aspirent à leurs cerveaux brûlés.

Jeunes, vieux, filles, hommes ou femmes, enrôlés sous ses oripeaux pontifiants,

Célèbres et inconnus, qui lancent, telles des flammes, leurs fausses sciences de manants.

Sommes-nous tous véritablement égaux en grâce, en mérite et en talents,

Lorsque je vois ce que ces mauvais corbeaux de malheurs, mon nom sollicitent,

Alors que seules la discorde, la manipulation et les mensonges, les excitent,

Allumant maints feux pour mieux faire croire à leur charlatanisme, de sabbat.

Je ressens, en lisant ces escobarderies, plus qu’un étrange embarras,

Mais qui si fort éveille mon esprit et ma plume frivole.

Mais qui donc, sont ces inutiles illustres qui dans le peuple font école ?

Ce ne sont que des censeurs malins, ceux auxquels je disais, jadis, je vous méprise tous,

Car je connais mes défauts, mais moins bien que les votre, mieux que vous.

J’aurais voulu vivre en ce siècle et en écrire de fortes belles histoires,

Le décrite en or, telles les temples anciens et qu’il perdure dans les Mémoires,

Ne le présenter que par des faits héroïques et éclatants,

Mais je me rends compte que cela ne serait que pure perte de temps,

Mais de ce temps, de stupidités universelles, je n’ai fait que noircir mes pages,

Et qui point ne mérite que je vous écrive un si grand ouvrage.

Mais vous savez que ces événements ici écrits par monsieur Arouet, que vous voyez comme sage,

Je n’en n’ai rien inventé, juste reporté les détails et si mon lecteur en sa dure gravitée,

Juge mon philosophique report et tous ces traits sincères, avec sévérité,

Mais qu’il respecte au moins la vérité, cette vérité qui ici mienne.

Car la vérité est, à mon cœur pure et sacrée !

Elle est chez moi, dignement révérée !

Elle est la divinité qui seule nous instruit et sait nous tirer,

Et qu’elle nous incite à la plus grande des prudences,

Et nous libère de toutes ces menteries, ces fausses croyances.

Je reprends sur un ton plus réfléchi. Je me posais question sur l’intelligence dans le philosophe ignorant, mais, en m’apercevant, en ce siècle, de l’artifice prodigieux, qui règne, les moyens, les fins innombrables auxquels ont recours ceux censés vous diriger, je suis saisi d’effroi et je juge incontinent de tels hommes. Ils me forcent à reconnaître en eux une intelligence, mais je dois le reconnaître que ceux qui reconnaissent en eux, une intelligence suprême sans ne jamais changer d’opinion et que rien n’ébranle en eux leurs croyances.

Je pensais que l’intelligence est éternelle, que jamais l’homme ayant atteint l’éternité par la lumière face aux ténèbres, ne put tomber plus bas que précédemment.
Je pensais cette intelligence, comme celle du grand artisan, infinie en puissance et en immensité, mais elle est incontestablement infinie en durée. Je la pensais toujours exister, cela fut clair, même si l’infini en nombre et en étendue, est hors de la sphère de mon entendement. Si point vous ne réagissez, rien ne pourra alors vous éclaires dans cet abîme qui vous menace. Je sens que l’ignorance ne peut que préjudicier à la raison et cette faiblesse ne vous rendra que plus soumis à ces déraisons dont je vous ai parlé en cet ouvrage.

Mais je suis convaincu par mon peu de raison qu’il y a des êtres aux esprits nécessaires, éternels, ayant assez d’intelligence, aux quels mes idées ne sont pas étrangères, je ne puis, malheureusement deviner ni la présence, car point ils ne sont visibles dans la multitude de médias dont vous disposez. Mais il n’est point du tout contre la vraisemblance de voir apparaitre une ou des intelligences très-supérieures, à l’esprit plus agiles, et plus durables. Mais leur existence n’ayant nul rapport à la mienne, je vous laisse le soin de le découvrir, je ne dois rechercher, car moi, j’ai déjà assez j’ai réfléchis et écris par le passé, mais je vous dirais juste ceci, ayant écrit le traité sur la tolérance, qui comprenait ma prière à Dieu, je conclurais aujourd’hui comme suit même si je sais que ceux dont je parle trouvent cet écrit détestable :

Ce n’est donc plus à toi, dieu que je m’adresse, mais aux hommes. Daigne regarder autrui aussi bien par ses qualités, que ses défauts, ses grandes réussites, que ses erreurs et point n’y voit de calamités. Tu as un cœur, non pour nous haïr, et des mains, non pour nous égorger, mais pour aimer et caresser, pour nous aider mutuellement et à nous supporter ; que ces petites différences entre nous, langages ou usages, entre toutes nos pensées imparfaites, entre toutes nos opinions différentes, entre toutes nos conditions et qui font nous appeler humains, ne soient pas des signaux de haine et de persécution ; que ceux qui allument de la discorde disparaissent, ne supportent que ceux qui apportent la lumière de la raison, de la réflexion et du savoir ; n’oublies pas qu’il te faut aussi aimer pas ceux qui disent le contraire de toi ; car nous sommes humains et que tous puissent se souvenir qu’ils sont frères. Qu’ils aient en horreur la tyrannie de la bêtise exercée sur leurs corps et âmes, comme ils ont en exécration ce qui ravit toute vie quelle qu’elle fut !
Ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas les uns les autres et restons dans la paix, et employons notre existence à bénir également les mille langages et pensées divers, toi, humain devenu ton dieu.

Il me faut à présent repartir d’où je viens et comme je ne puis pas mourir pour l’instant, pensez-vous que le propriétaire de mon ancien château de Ferney accepterait de me loger, car point, ne veux finir comme ces milliers de personnes que je vois, sans toit, hanter les rues de la capitale ?

Il est malheureux, que jamais un esprit aussi brillant que celui de Voltaire n’eut l’idée écrit ces lignes.

Exercice compliqué s’il en est, il m’a fallu me replonger en certaines lectures, dont la pucelle d’Orléans, écrit en 1 762 dont je me suis inspiré, du philosophe ignorant et de bien d’autres encore. Je laisse ainsi le lecteur se faire son opinion et juger de ce court texte.

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