L'ultime coït avant l'apocalypse

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Las, fatigué, éreinté. La semaine se termine et je ne veux écouler les heures du jour restant à boire et désaltérer cette terre aride qu’est devenue le quotidien nauséabond.

Un bar, un tabouret, un serveur, une lumière bleuité et des fumées épaisses dissiperont le vague à l’âme. Boire et s’étourdir éveillera ce corps endolori par le néant.

Il y a de la vie dans ce troquet, des éclats de rire, du lâcher prise. Le troupeau de frustrés s’est arrêté pour paître. Je frise comme un mouton anarchiste qui a perdu l’envie de bêler.

Un semblant de bien être autour de verres sans cesse remplis pour ne pas interrompre la farandole de houblon qui descend dans les gosiers.

Je m’y prête. J’y ai droit et devoir à ce bien être évanescent d’une fin de semaine qui suspend l’ennui. Les heures tournent sans clarté, des fumées se suspendent sous les abat-jours, l’air est chargé de mal être à étouffer, d’envie à assouvir. Le climat s’intensifie. Les filles se déshabillent, mollement, titubant d’ivresse. La médiocrité, même dans la débauche, est une nouvelle forme de sida social. Dans ce lieu rempli de partouzeurs indécis, des jouisseurs de l’abstrait, éphémères étalons de plus éphémères orgies dévitalisées, Je m’attarde du regard, encore un peu lucide, sur une table de deux femmes maquillées comme des voitures volées.

L’une est racée, tracée, chevelure de jais tombant sur les épaules, regards de braises à mille éclats, deux lèvres cabossées par le désir, comme un carton d’invitation au bal des queutards, robe rouge bas de nylon noires, talons dont la finesse pourraient les loger entre deux phalanges.

Un mètre 70 de charme, de sensualité sur échasse. Sa copine est un fruit du paradis perdu, toute bleue vêtue, l’anus en point de mire et des seins, beaux, charnus lourds comme des trophées, à lubrifier de coups de langues infinis. Elles discutent vers ma direction, rient aux éclats, cela dérègle l’harmonie du cosmos. La nuit a besoin de respirer ce souffle de putains déchainant

Je me raidis tout à coup. Les vapeurs d’alcool ne peuvent anesthésier la bête en éveil. Je rugis d’excitation à l’intérieur. Je les imagine. Je perçois, je ressens, je bois, j’hume, je renifle. Je suis un chien en chaleur, un instinct primal en spasme devant l’abime des chairs et des chattes.

Deux corps, deux fusions d’Ames, d’atomes surchauffés par l’attraction de leur corps tendus pour l’extase, j’ai mal de ne pas encore les baiser toute entière, bouche en feu autour des seins de glaces, sculptés par le plus génial des détraqués du genre humain.

La fille aux échasses se fige. Belle, sexy, provocante, un rouge vif comme le sang qui monte en pression dans mon pantalon bientôt à l’étroit, sous taillée pour

Elle a fini son verre, une de tequila dans une coupe évasée pour pétasse, sa copine bleue vient juste de partir, la laissant seule aux regards de ce peuple d’eunuque cérébraux aux chibres insatisfaits., éjaculateurs sans contact.

Mais elle, elle reste là, aguicheuse, nous mesurant du regard. Le mien vient d’en bas, du bas ventre qui se raffermit à chaque coup d’œil. Elle est là pour l’hygiène, se purger les entrailles. Ce n’est plus freudien, juste du cul. Moi j’ai perdu tout sens commun, je ne raisonne plus. Mon cœur n’a plus de pulsation, mon système nerveux fait une descente d’organe. Mon corps est un bâton, de raideur absolue, une bite d’orgueil qui va retarder au maximum la libération de la voie lactée dans ce cosmos de sexe et de sens, qu’est cette nymphe rougie par l’audace.

Elle se rapproche, me capture, ses yeux me violent encore habillé, je faiblis, je faillis, je succombe déjà sans parler, sans protester je me lève, maladroitement pour cacher ma bosse, que je ressens comme une infirmité sur le moment. Elle me fixe, confiante en ses effets, m’ordonne de la suivre d’un clin d’œil léger comme un soupir.

Je la suis, on quitte le bar, et on plonge dans la pénombre, je reste derrière elle, je profite de la vue, celle qui se dessine en ombre ondulante dans cette nuit à la promesse d’aube éternelle. Elle a des courbes de chatte en représentation, elle en rajoute des rondeurs de cercles lascifs et envoutants. L’air tourbillonne dans mes narines, son parfum s’évade par tous ses pores, c’est l’appel d’un amour sans contrainte, d’une obligation de jouissance de l’instant sans entraves. C’est le parfum de deux âmes qui se rencontrent pour se dévorer et se rendre à leur réalité sans attaches ni devoirs.

Cette vue de son dos me trouble mais je ne résiste à la prendre par la main, pour reprendre le rythme, diriger son mouvement vers le premier bâtiment que je vois, une vielle église abandonnée. Elle sourit en baissant les yeux. Elle me lâche la main et court vers l’église. Je reste coi, puis la poursuit comme un dératé. Elle pénètre le sacré, je lui emboite le pas. On perçoit la ferveur surannée des lieux. L’édifice mérite une résurrection, une homélie de circonstance. La vitalité qui enfle en moi promet une épiphanie d’extase et de volupté.

Et en pénétrant par la vieille porte de la bâtisse, sa copine bleue m’accueille. Une coupe de vin à la main et mes lèvres sur les siennes. Elles m’attrapent les cheveux, les tirent en arrière, me fait boire en m’embrassant. Ce nectar dégouline de nos bouches. Elle me lèche comme une féline. Propre, elle me prépare pour son amie rouge. Elle se glisse sans bruit entre deux rangées de bancs et observe, la main déjà en action sur ses vulves humidifiées par l’excitation.

Rouge est incandescente, enflammée par le désir. Je lui récite le premier verset du cantique des cantiques. Ses baisers sont doux et chauds comme une soirée d’été, je promène mes mains sous sa robe, ses cuisses sont tièdes, tendres, son cul a la fermeté des injonctions royales, une reine dans la maison de dieu, bientôt nue sous mon empressement, une peau de satin perlant d’excitation, je m‘agenouille pour boire le vin nouveau entre ses cuisses pleines de générosité.

Je la soulève, son aveu colle à mon abdomen, elle est fraiche, mure, je veux la prendre telle qu’elle s’offre, entière et sans retenue, sur mon sexe convaincu de sa victoire.

Elle s’empale et Je la dirige, dans les cadences inquiètes de mon tango céleste, je l’enfourne pour une levée des sens, belle, ferme, elle s’abandonne sous mes assauts répétés, elle m’agrippe le dos, ses ongles me déchirent la chair, mon sang et ses râles fouettent mon excitation bestiale. Je mords dans cette éternité passagère. Je la baise à pleine bouche, ma langue lui décrit des je t’aime

Pour ce genre de créatures, à l’heure des nuits moites dans les alcôves suffocantes, le moindre je t’aime à des arrières gouts de spermes chauds, dégoulinant d’aveux mutuels sur toutes ses lèvres.

Sa copine gémit à l‘étouffée entre les bancs, je devine son regard lubrique sur nos corps emmêlés. Ses doigts remuant un clitoris me rendent ivres de désir pour son amie. Je la laboure davantage avec une profonde ardeur.

Elle se décolle, incline la tête, ses cheveux basculent en arrière, son souffle s’accélère, elle me bouscule, me pousse, me frappe, une claque, deux claques. Elle me toise, se colle contre mon torse dans lequel bondit mon cœur pompant tous les sangs des rivières empourprées.

Elle m’attrape les couilles à pleines mains en me capturant le regard, elle serre et sourit, je sens ses ongles gratter la souche de ma cucurbite, elle empoigne fermement. Je souffre et j’en jouis. Quel merci dans tes mains, belle salope ?? Je pense à Bleue, tapie dans l’ombre qui se repait lubriquement de nos extases brulantes. Je l’imagine se limer le clitoris avec toute la dévotion qu’elle put.

Je sens les doigts de rouge, vengeurs entre mon trou et mes boules. Je me jette profond dans ton regard de feu, incendie moi la verge et arrose là de ton fluide vaginal. Frotte-toi le bas ventre sur le mien. Fais jaillir l’étincelle de nos ébats. Elle me claque à nouveau le visage à pleine paume puis elle me caresse la joue de cette main sentant la bite. Je lèche un à un ses doigts qui m’ont meurtri. Elle recogne, sans vergogne poings en avant, elle veut de la domination brute, pure, ça suffit. Je lui prends le bras, armé pour une troisième attaque, je la retourne, la pose brutalement, buste en appui sur le banc des fidèles. Repends-toi ma pécheresse. Prosterne-toi pour l’absolution.

Je la doigte délicatement tout en cherchant Bleue du regard. Je la lèche avec soin pour préparer mon œuvre. Elle s’impatiente, mais toutes les réunions se préparent, les trajectoires libidineuses se télescopent. J’ai dans la main, grossissant le dernier phallus enfournant l’ultime anus qui ouvre son orifice au plaisir dans une Gomorrhe en pleurs sous la destruction divine. Le toit de l’Eglise craque, le tonnerre dehors gronde. Les éléments de la nature se déchainent. Ça pleut ça tombe, ça gémit, dehors le châtiment assassine, la passion homicide ravage les alentours et fauche les âmes, moi je fourre une dernière fois mon glaive dans le fourreau étroit de cette dernière chienne.

Elle se courbe en avant, la colonne vertébrale ressort, bien alignée, elle maitrise l’anatomie, elle me fait varier les angles de pénétration, elle veut de l’intensité, elle contracte et réduit sa faille de San Andreas, elle emprisonne mon engin dans son trou et l’astique d’avant en arrière. Je me lasse aller, elle veut me l’aspirer et le recrache pour mieux l’aspirer à nouveau et le rejeter. Elle me tient à portée de giclée, deux veines qui gonflent et tambourinent les tempes, mon sang a perdu le sens de la gravitation, il dévale à grosse pression vers l’Obélix de mon univers, pénis de sang et de chair, verge de feu pour les extases des enragés du corps humain. Je suis Michel ange au pinceau céleste qui recouvre de blanc nacré le plafond des cathédrales orgiaques.

La sentence peut venir, Atropos peut couper le fil de ma dernière érection. Mon appétit demeure, Je la lécherai avec ce qu’il me reste d’attributs, fougueusement, tendrement, bestialement, je m’abandonnerai dans la vallée de son intimité, son fluide corporel me parfume la bouche de tout le miel de la création, des nectars alcoolisés des bacchanales antiques, mes sens s’enivrent, mon corps s’enfièvre, ma vie peut cesser après ma damnation, charnelle, sexuelle. Qu’on m’accorde un répit pour la baiser encore une fois, pour sentir sa chatte brulante sur mes testicules. Je me damnerai pour ce cul, tous les culs de la création.

J’harangue les dernières secousses de cette terre de désolation. Ma jouissance s’unit aux transes des orgasmes telluriques. Je profane la dernière tombe vaginale du cimetière des putains éternelles.

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Commentaires & Discussions

Itinéraire lubrique d'un Vendredi soirChapitre6 messages | 4 ans

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