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Je suis assis sur le canapé, et je ne bouge pas. Je regarde droit devant moi, le regard fixe. Je n'ose pas me demander depuis combien de temps je reste figé au milieu de cette pièce. Et de toute manière, j'en suis incapable. Je respire. Mes poumons se remplissent d'air, je le sens. Ainsi que les battements de mon cœur que je suis capable d'entendre.

Je suis là, oui, mais pourtant, je suis absent. Il n'y a là qu'une façade. Ce corps que je sens n'est qu'une coquille vide. Lorsqu'on y creuse pour y trouver quelque chose, il n'y a plus rien. Mon regard fixe un point qui m'est inconnu. J'ai l'impression que ma conscience s'est éteinte mais je me trompe. Elle s'est échappée, s'est envolée pour rejoindre un terrain plus vaste que celui de ce corps qui pourrait n'être qu'une cage dans laquelle je m'emprisonne.

Te chercher, voilà ce que je fais. Il est clair que tu n'es pas là. Mais alors, je tente de te retrouver comme je peux. Pour ce faire, je t'imagine de la façon la plus réelle qui puisse être. Je me concentre sur les moindres parties de toi que je connais si bien. Je les examine, les contemple doucement. Je passe de tes mains à ton visage, puis tes yeux dans lesquels je me retrouve.

Il est plus difficile de sentir le contact de ta présence, mais je m'y efforce. Je ferme les yeux et me souviens de la dernière fois où tu étais à mes côtés. Je me souviens de tes doigts qui touchent ma peau, et qui parcourir le long de mon bras pour se frayer un chemin au creux de ma main. Je les sens à présent glisser entre les miens, puis c'est toute ta main que je sens dans la mienne. Je la serre. Ta bouche s'approche de mon oreille et bientôt c'est le son de ta voix que je parviens à saisir entre deux échos. Je suis saisi de frissons. Ça y est. Tu es là. Je t'ai retrouvé. Je te vois en face de moi.

Mais alors j'ouvre les yeux. Et tu décides de partir. Je te retiens, ou du moins j'essaie de te retenir mais rien n'y fait. Tu t'envoles et disparaîs. Tu emportes également avec toi la sensation de plénitude que je venais de ressentir. Me revoilà assis à contempler le vide que tu as désormais laissé. Le manque creuse toujours plus au fond de moi. Et la seule chose que je puisse faire en attendant ton retour est de saisir ces quelques visions éphémères avant qu'elles ne s'envolent une nouvelle fois.

Tu étais parti, et j'étais resté.

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